L'édito de Philippe Bailly

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Avec le lancement d’AMP, Google concrétise son offensive sur le mobile

Annoncé depuis plusieurs mois, Google lance officiellement Accelerated Mobile Pages, projet permettant d’accélérer le chargement des articles d’actualité. Prenant acte de la part croissante de la consommation d’actualités sur le mobile, du développement des adblocks sur smartphones et tablettes[1], de la concurrence des applications, et d’Instant Articles de Facebook et d’Apple News, Google propose désormais le format AMP HTML.

Google veut créer un nouveau standard plus fluide pour les éditeurs

Afin de ne pas se laisser distancer par la concurrence, Google développe le projet AMP HTML, qui rend l’affichage des pages web sur mobile 15% à 85% plus rapide, via l’allègement des pages et l’utilisation du cache sur le cloud de Google. Le géant de Mountain View a réussi à mettre au point un système de diffusion de contenus (content delivery system) quasi-instantané, grâce à la reconstruction à la volée du code HTML, le rendant compatible avec tous les navigateurs mobiles et tous les appareils. Ce dernier point est important, car AMP vise à l’universalité quand bien même Chrome concentre 37% de PDM de l’ensemble des navigateurs mobiles[2]. Grâce à une ergonomie et un confort de lecture optimisés, l’objectif est de conserver les audiences sur le web mobile, et réduire le poids des applications.

Fonctionnement du projet AMPHTML

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Source : mondaynote.com

aLes articles sous ce format AMP bénéficieront d’une mise en avant prioritaire sur Google Actualités via un encart dédié prenant la forme d’un slider d’articles. De même, le format AMP HTML sera un des critères déterminants dans le ranking des sites et pages dans le moteur de recherche de Google (Search Engines Results Pages). « Nous allons donner une prime aux sites mobiles optimisés car les utilisateurs font pression en faveur d’une plus grande rapidité de téléchargement » explique Richard Gingras, Directeur des News & Social Products chez Google. WordPress a été associé de près aux développements, un plugin est intégré sur la plateforme d’édition pour créer automatiquement une version AMP des articles. La version Drupal de ce plugin est en cours de développement. De nombreux autres acteurs ont collaboré à ce projet open source – Twitter, LinkedIn, Pinterest, des spécialistes de l’ad-tech (AdSense, DoubleClick, Outbrain, AOL, OpenX, Integral Ad Science, Krux, Teads…), mais également des éditeurs de référence[3] – pour développer le format AMP Articles. « Les éditeurs ont le sentiment qu’ils se sont plantés sur le desktop. Ils n’ont pas innové assez rapidement et sont restés sur le bord de la route. Ils vont donc essayer toutes les solutions mobiles : Snapchat Discover, Instant Articles, AMP… Ils ne veulent surtout pas rater le train une nouvelle fois » explique Ryan McConville, Président de l’agence mobile Zargo, certifiée AMP[4]. Les éditeurs resteront maîtres de leurs contenus, de leur monétisation ainsi que de la gestion des data, car il n’y aura ni partage de revenus publicitaires, ni exploitation des données personnelles de la part de Google.

Abandon progressif du Flash au profit de l’HTML5

Simultanément, Google vient de fixer un calendrier établissant l’arrêt du Flash. Ainsi, à partir du 30 juin prochain, les formats display Flash ne pourront plus être uploadés sur les plateformes AdWords et DoubleClick Digital Marketing. Et après le 2 janvier 2017, les publicités display sous ce format ne seront plus proposées sur le Google Display Network ou DoubleClick. Le géant de Mountain View accélère la transition vers l’utilisation du standard HTLM5. Cette transition concerne prioritairement les formats display, les vidéos ne sont pas impactées, pour l’instant. L’objectif est notamment de décourager les formats qui ralentissent le temps de chargement des pages, témoignant d’une approche globale du géant de Google sur le sujet.

Les marques, médias et annonceurs, n’ont désormais plus d’excuse pour adapter leur stratégie de présence mobile, sous peine de voir leurs audiences et leurs analytics sanctionnés.

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[1] Cf. Flash n°770 du 14/10/2015 : « Adblocks : remise en cause de l’audience et du tracking ».

[2] Source : yourbrowser.is/browser-market-share

[3] Dont, entre autres, The New York Times, The Washington Post, International Business Times/Newsweek, The Guardian, la BBC, les groupes Hearst et News Corp…

[4] Cf. http://adage.com/article/digital/google-amp-launch-looms-search-engine-scores-follow/302599/

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