L'édito de Philippe Bailly

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Netflix, deux ans après: les grandes évolutions du catalogue

Alors que Netflix a fêté la semaine dernière son deuxième anniversaire en France, le service s’affirme plus que jamais comme le leader du marché français de la SVoD en termes de profondeur de catalogue. En deux ans d’existence, le service américain n’a eu de cesse d’enrichir son offre qui a plus que doublé depuis son lancement. Sur cette période, Netflix a concentré ses efforts d’enrichissement de son catalogue sur la série TV mais le service a également profondément modifié son offre de cinéma.

Un enrichissement du catalogue constant

En 2 ans le volume du catalogue de Netflix a été multiplié par plus de deux[1]. Au moment de son lancement 7 800 épisodes[2] étaient disponibles sur le service contre plus de 16 000 aujourd’hui.  Désormais, Netflix dispose d’une très sérieuse avance sur ses concurrents en termes de volume de catalogue.

Evolution des catalogues des plus importants services de SVoD en France depuis octobre 2014[3]                       par mois – en nombre d’épisodes

Catalogue totalSource : NPA Conseil Baromètre des offres SVàD

Cette forte croissance du catalogue est la conséquence de la régularité de Netflix dans l’enrichissement de son catalogue. Le service ajoute chaque mois un nombre important de nouveautés tandis que le nombre de sorties reste globalement faible. Depuis son lancement Netflix a d’ailleurs fait en sorte d’enrichir son catalogue avec une très grande régularité. Depuis octobre 2014, aucune baisse du nombre d’épisodes n’a été constatée lors des relevés mensuels. Au contraire, Netflix a ajouté en moyenne plus de 1 000 épisodes par trimestre avec une hausse minimale à 876 épisodes et une hausse maximale à 1 250 épisodes. En comparaison, le volume de catalogue de CanalPlay  est très volatile du fait d’un rythme de rafraîchissement de l’offre très irrégulier[4].

La série TV moteur de l’enrichissment du catalogue

Netflix a concentré principalement ces efforts d’enrichissement de catalogue sur la série TV[5]. En effet, en deux ans le catalogue du service est passé de 89 séries et 3 000 épisodes à plus de 200 séries et 7 500 épisodes soit l’ajout de plus d’une centaine de séries et de 4 000 épisodes. Là encore, Netflix a fait preuve d’une grande régularité dans l’enrichissement puisque, à l’exception d’un trimestre,  le catalogue de série de Netflix a toujours augmenté de 15 à 23 séries par trimestre. Cet accroissement du catalogue de séries a d’ailleurs profité aux séries françaises dont le nombre a été multiplié par 4 en deux ans. Le catalogue de Netflix reste cependant largement dominé par les séries américaines qui représentaient en août 2016 61% du catalogue contre 11% seulement pour les séries françaises.

Evolution des catalogues de séries TV des services de SVoD en France depuis octobre 2014                              par mois – en nombre de séries

Catalogue série

Source : NPA Conseil Baromètre des offres SVàD

Le catalogue de séries TV a progressé plus rapidement que pour les autres catégories de programmes. Ainsi, le  nombre d’épisodes de série a été multiplié par 2,5 contre 1,8 pour le nombre d’épisodes jeunesse et 1,4 pour le nombre de films. Par conséquent, la structure du catalogue de Netflix a largement évolué en 2 ans au profit des séries TV qui représente aujourd’hui près de la moitié du catalogue contre un peu plus d’un tiers seulement lors du lancement.

Composition du catalogue de Netflix par genre de programmes – en nombre d’épisodes

Structure du catalogue

Source : NPA Conseil Baromètre des offres SVàD

Un catalogue de films métamophosé au détriment du cinéma français

 L’offre de cinéma est après l’offre de séries celle qui a le plus évoluée mais plus d’un point de vue qualitatif que quantitatif. Ainsi, si le nombre de films disponibles sur Netflix a augmenté moins rapidement que le nombre de séries, Netflix n’en a pas moins métamorphosé son offre. Le volume du catalogue Netflix a progressé de près de 400 films en deux ans mais cet enrichissement de l’offre s’est effectué en grande partie par l’ajout de films américains et d’un nombre important de films n’ayant pas eu de sorties salle en France. Ainsi, en octobre 2014, les films sortis en salle en France représentaient 81 % de l’offre de films de Netflix contre seulement 67% aujourd’hui. Surtout parmi ces films sortis en salle, la part de production américaine a explosé jusqu’à atteindre près de 75% en août 2016 contre 51% en octobre 2014. Cette progression s’est effectuée au détriment de la production française dont la part dans les catalogues de Netflix a littéralement fondue. Il y a désormais moitié moins de films français sur Netflix que lors du lancement du service.

Origine des films sortis en salle en France disponibles sur Netflix

Origine des films

Source : NPA Conseil Baromètre des offres SVàD

[box]Evolution des catalogues étrangers

 Le rythme élevé de l’enrichissement des catalogues français de Netflix n’est pas un cas particulier. Au contraire, Netflix semble même ajouter des titres à une fréquence comparable sur les autres marchés européens. Ces similarités sont particulièrement fortes entre la France et la Belgique. Ainsi sur  la période d’un an entre août 2015 et août 2016, le volume de titres disponibles en France a augmenté de 13,1% contre 13,5% pour la Belgique (idem pour le nombre d’épisodes avec +45% en France et +44% en Belgique). Le rythme de croissance des catalogues est également proche entre la France et le Royaume-Uni avec sur la même période un nombre de titres en hausse de 16% au Royaume-Uni (contre 13,1% en France) et un nombre d’épisodes en hausse de 36% (contre 45% en France).

Néanmoins, ce rythme de croissance des catalogues européens est très différent de celui du catalogue américain. Ainsi, toujours entre août 2015 et août 2016, le nombre de titres disponibles sur Netflix aux Etats-Unis a baissé de 19% et le nombre d’épisodes a progressé de seulement 7,5%. Netflix a donc continué a ajouté des séries aux Etats-Unis mais a supprimé un grand nombre de titres unitaires. Cette différence entre les Etats-Unis et l’Europe s’explique sans doute par la plus grande maturité du marché américain.[/box]

[1] L’ensemble des données utilisées dans cet article sont issus du Baromètre des offres SVàD de NPA Conseil. Les relevés des catalogues du baromètre  sont effectués sur une base mensuelle lors de la dernière semaine de chaque mois. Le premier relevé du catalogue Netflix utilisé ici date du 28 octobre 2014 et le dernier du 26 août 2016.

[2] Le nombre d’épisodes correspond au cumul du nombre de titres unitaires (films, documentaires, spectacle….) et du nombre d’épisodes de séries (séries TV, séries jeunesse, série documentaire…). Dans ce calcul donc 1 film= 1 référence et pour les séries, chaque épisode correspond également à une référence différente.

[4] Depuis le lancement de Netflix, le volume de catalogue de CanalPlay a beaucoup varié avec notamment un trimestre où le nombre d’épisodes disponibles a baissé de plus de 2 000 et un autre où ce nombre a au contraire progressé de plus de 2 000 épisodes.

[5] La notion de série TV recoupe ici l’ensemble des séries de fiction disponibles sur Netflix à l’exception des séries d’animation et des séries destinées aux enfants qui sont considérés comme des programmes Jeunesse.

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