L'édito de Philippe Bailly

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Les narco séries mettent le feu aux poudres

La thématique de la drogue dans les séries n’est pas une nouveauté (The Wire, Weeds, Breaking Bad, Skins, etc.). En revanche, l’angle éditorial et la réalisation, toujours plus réalistes, proche du documentaire, en sont une. NPA revient sur ces nouvelles « narco séries » et la manière dont elles se distinguent.

Quand la fiction veut rejoindre la réalité

Diffusés sur Arte depuis le 8 décembre, les 6 épisodes de Cannabis, thriller français fictif et violent, raconte les histoires de personnages rocambolesques pris dans un trafic de drogue. Sans aucune tête d’affiche et bousculant les clichés, la série réalise pour sa 1ère soirée (3 épisodes) une moyenne de 4% de PdA contre 3,2% pour la moyenne de la case saison 2015/2016[1]. Tout comme Narcos diffusé sur Netflix, Cannabis revendique une démarche proche de la réalité, quasi documentaire. L’approche brutale de ce milieu et la violence des scènes rendent ces séries toujours plus réalistes, tout comme la mise en scène de leur vie de famille et de leurs croyances politiques ou religieuses. Le téléspectateur rentre alors dans l’histoire avec une figure puissante, charismatique (le biopic est un phénomène audiovisuel pérenne et rassurant pour les diffuseurs), à l’image de la toute récente série El Chema. En effet, diffusée aux Etats-Unis depuis le 6 décembre, sur la chaîne américaine hispanophone Telemundo, El Chema raconte les débuts de Chema Venegas, appelé El Chapo, dans le crime organisé et son ascension dans le monde des trafics de drogue.

Des séries assez réalistes pour provoquer l’ire des élus politiques mexicains qui accusent ces fictions de faire l’apologie de la drogue et « de porte le crime aux nues », et demandent de décaler leur diffusion après minuit. A noter, El Chema, diffusé à 22h, fait plus que doubler la moyenne de la case sur la cible des 18-34 ans avec 5,2% de PdA [2]. Le 1er épisode réunit ainsi 2,4 millions de téléspectateurs 4+.

Un storytelling soutenu par une communication multi supports

Pour accompagner le lancement de sa série, Telemundo propose un dispositif de réalité virtuelle, le 1er pour la chaîne : The Chema : A 360 Escape permet aux fans de la série d’essayer de s’échapper par un tunnel d’une prison de haute sécurité, comme c’est le cas du héros dans la série. Ainsi, Telemundo, qui appartient à NBC Universal, a travaillé en lien avec le « Media Lab » du groupe, mais aussi avec Facebook et YouTube pour mettre en place cette opération. Sur Facebook, la vidéo à 360° a généré 2,6 millions de vues, le reste du compte totalisant du         7 novembre au 7 décembre plus de 20 millions de vues[3]. Telemundo, pour faire la promotion de ce dispositif, a par ailleurs organisé des évènements temporaires dans plusieurs centres commerciaux de Los Angeles, Houston, New York et Chicago, avec des casques mis à disposition du public. Une application a également été mise en place autour de la série, donnant différents indices sur le passé du personnage central via le « capitulo cero » (épisode zéro), une série de videos courtes proposée 1 mois avant le lancement sur la chaîne et disponible en VOD. Pour le service Marketing et Digital de Telemundo, c’est une manière de toucher les jeunes téléspectateurs, de rester connecté avec la « Génération M » (Mobile, Multiculturelle, Milléniale).

[1] Source : NPA sur données Mediamat/Médiamétrie

[2] Source : NPA sur données NOTA/Médiamétrie

[3] Source : données NPA

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