L'édito de Philippe Bailly

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Eric Peters – Senior Adviser auprès de la Commissaire européenne à l’économie et à la société digitale, Mariya Gabriel

Pour le conseiller, le thème de la « Glocalisation » reflète les paradoxes actuels. La société numérique fait se confronter le local au global d’abord en termes d’espace, puisque les problématiques locales restent primordiales en dépit de la globalisation, alors même que cette globalisation permet de diriger une réflexion générale sur des enjeux locaux similaires. Il note également une dialectique temporelle, étant donné que la mondialisation emporte une accélération de l’évolution des techniques, alors même que prendre le temps de penser une stratégie long-terme porte ses fruits (comme l’illustre la société Google, qui a pris le temps de maîtriser le marché de la recherche en ligne pour ensuite émerger en géant du Web). En outre, la glocalisation renvoie au paradoxe du global et du particulier : alors que des services touchent toute la planète, l’intimité de leurs rapports à l’individu demeure essentielle.

Dans ce contexte, l’important est, selon Eric Peters, de créer des repères communs. La construction de ces repères s’articule autour de 3 enjeux : assurer une concurrence équitable, qui résiste aux abus des acteurs en position dominante, ajuster les mécanismes de protection sociale et définir la place que l’Union européenne doit occuper en ce qui concerne l’innovation technologique.

La révolution technologique emporte en effet une révision des fondamentaux de la société, à laquelle différents pays apportent différentes réponses. Il revient à l’Union européenne de faire valoir son modèle de régulation du net, en mettant l’accent sur ses valeurs propres, comme le système démocratique et le respect des droits fondamentaux.

Le marché unique numérique est le vecteur de cette régulation. Cet ensemble normatif devrait générer 415 milliards d’euros supplémentaires, et favoriser l’émergence du système de valeurs européen. Pour cela, Eric Peters identifie 3 grands chantiers :

  • Permettre à chacun de tirer profit de la révolution numérique, notamment avec la mise en place d’infrastructures adaptées. Peters estime que pour mettre en place la 5G en Europe d’ici à 2025, il faut rassembler 150 milliards d’euros d’investissements supplémentaires. C’est dans le but de favoriser les investissements dans le secteur que la Commission a initié la procédure législative pour l’élaboration d’un Code des télécom, actuellement en cours d’examen au Parlement et au Conseil ;
  • Mettre tous les acteurs sur un pied d’égalité, objectif poursuivi notamment par la révision en cours de la directive sur les Services de Médias Audiovisuels, qui vise à soumettre les nouveaux acteurs de l’audiovisuel aux mêmes règles que les autres, surtout en termes de diffusion d’œuvres européennes et de protection de l’enfance;
  • Préparer l’économie de la donnée, en favorisant la libre circulation de celles-ci et l’émergence de services publiques numériques.

Eric Peters a conclu en réaffirmant l’importance de la culture et des médias dans le travail de définition des valeurs européennes. Pour lui, ceux-ci sont au cœur de la démocratie, qui est aujourd’hui sous pression. La culture est d’autant plus essentielle qu’elle révèle les tensions internes à une société, qui peut alors les affronter. Il cite à cet effet Claude Lelouch, selon lequel la culture permet « d’assurer que nous n’ayons pas peur de nos peurs ».

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