Les résultats de l'étude concernent les œuvres qui ont obtenu un soutien financier du CNC…
Le CNC a publié, vendredi 12 mai, son étude sur la production audiovisuelle aidée en 2022. Les évolutions mises en lumière sur ces dernières années sont à prendre au regard de la crise sanitaire ayant fortement impacté la production audiovisuelle en 2020. L’année 2021 a ensuite été une année de rattrapage avec un niveau de production et d’investissement exceptionnel. NPA Conseil revient sur les principaux points à retenir pour 2022.
1. 4005 heures de programmes et 214,3 M€ d’aides allouées à la production audiovisuelle Le CNC a soutenu la production de 4 005 heures de programme avec un montant des aides allouées de 214,3 M€. Le cumul des devis était de 1,5 Md€. Ces chiffres sont en nette baisse par rapport à 2021 (-12, 6 % pour le volume horaire ; – 20,5 % pour les aides allouées, – 21,6 % pour le cumul des devis) et en légère baisse par rapport à 2019 année de référence pour l’activité avant la crise sanitaire (-5,8 % pour le volume horaire ; – 6,4 % pour le cumul des devis).
2. Les chaînes publiques jouent un rôle déterminant dans la production audiovisuelle aidée
Les chaînes publiques, le groupe France Télévisions et Arte, jouent un rôle déterminant dans la production des œuvres audiovisuelles aidées par le CNC. En 2022, elles initient quasiment la moitié (49,8 %) du volume horaire total des programmes audiovisuels aidés, et concentrent 53,0 % des apports totaux des diffuseurs. France Télévisions reste le premier groupe audiovisuel français en termes d’investissements dans les programmes audiovisuels aidés par le CNC. Il apporte au total 368,9 M€ (-20,4 % par rapport à 2021) pour la production de 1 837 heures de programmes (-10,7 %). Les aides du CNC (hors compléments) aux programmes initiés par France Télévisions sont de 88,0 M€ (-16,0 %). Arte France apporte 60,1 M€ (-20,4 %) pour la production de 456 heures de programmes (-13,3 %) dont 434 heures en tant que premier diffuseur (-13,7 %). Les aides du CNC (hors compléments) aux programmes initiés par Arte s’établissent à 22,6 M€ (-14,4 %).
3. Plus de 1 000 heures de programmes pour la fiction et des investissements au-dessus de la moyenne sur 10 ans
La fiction reste le genre le plus soutenu par le CNC avec 82,5 M€ d’aides allouées en 2022 pour 1 083 heures de contenus (volume qui se maintient au-dessus de la barre des 1 000 heures pour la deuxième année de suite et en hausse de 4,2 % par rapport à 2029). Les devis cumulés de la fiction sont de 870,3 M€. En 2022, 538,6 M€ sont investis par les diffuseurs dans la production de fiction (-17,8 % par rapport à 2021), soit un retour au niveau de 2018 (534,4 M€) en partie grâce aux plateformes. Le groupe France Télévisions reste le premier commanditaire de fiction (531 heures en 2022) et également son premier financeur (252,9 M€), devant le groupe TF1 (402 heures pour 149,7 M€). Les trois plateformes leaders de VOD, Disney+, Netflix et Prime Video participent à la production de neuf programmes, dont un court métrage, six unitaires et deux séries. Au total, elles ont apporté 44,1 M€ dans 20 heures de fiction en 2022. Au global, les séries totalisent plus de 85 % du volume de fiction aidé. Les séries de 52 minutes et les feuilletons restent les formats les plus importants.
4. Volume d’heures aidées au plus bas pour l’animation depuis 2003
Seulement 221 heures d’animation ont été soutenues par la CNC en 2022. Si le volume a naturellement baissé par rapport au niveau de 2021 (-38,1 %), il s’agit d’un cumul historiquement bas, au plus bas niveau depuis 2003. Cette baisse du volume horaire peut être justifiée par plusieurs facteurs : le développement de nouveaux programmes avec un nombre d’épisodes plus restreint et par une part importantes des séries courtes, de moins de 8 minutes. Le montant des devis recule assez logiquement à 182,3 M€ (-42,0 % par rapport à 2021, année record, et -23,2 % par rapport à 2019). Le coût horaire, se maintient à un niveau solide : 824,9 K€ (-6,3 % par rapport à 2021 mais +2,4 % par rapport à 2019). France Télévisions se maintient à sa place de premier financeur d’animation depuis 2007. Le groupe a initié 51,3 % du volume horaire total d’animation mis en production en 2022 (37,5 % en 2021) et 55,3 % des investissements de l’ensemble des chaînes (39,8 % en 2021). Son apport total en 2022 est de 22,0 M€ (en baisse de 18,0 % par rapport à 2021).
5. Volume horaire à la baisse pour le documentaire
Le volume d’heures aidées pour le documentaire est de 1 669 heures en 2022 soit une baisse de 10,7 % par rapport à 2021. Mis à part l’année 2021 et les circonstances exceptionnelles qui ont impacté la production d’œuvres documentaires aidées, le volume horaire est à la baisse depuis 2014. Les devis des documentaires ont atteint 341,3 M€ (en baisse de 7,3 % par rapport à 2021). L’apport du CNC sur l’année est de 67,7 M€ (-4,2 % par rapport à 2021). Le coût horaire des documentaires progresse (204,5 K€ en 2022, en hausse de 3,8 % par rapport à 2021 et de 16,6 % par rapport à 2017) notamment grâce à l’apport des diffuseurs (+2,4 % entre 2021 et 2022 (91,5 K€) et grâce aux partenaires étrangers : 15,2 K€ par heure en 2022, plus haut niveau historique après 2020 (15,7 K€). Les investissements des chaînes publiques (France Télévisions et Arte) représentent 68,1 % des investissements de l’ensemble des chaînes. France Télévisions reste le premier commanditaire (42,8 % du volume horaire et 46,9 % des investissements) Arte est la première chaîne en termes d’apport horaire (136,6K€ en moyenne pour 2022).