Les derniers chiffres du baromètre de la Télévision en ligne NPA Conseil-GfK attestent une nouvelle fois de la bonne santé du marché en France et confirment les profonds changements observés tout au long de l’année 2015 sur les usages.
La consommation de télévision en ligne, qui inclut le rattrapage, les bonus et le visionnage des chaînes en direct sur des supports autres que le téléviseur, totalise 4,123 milliards de vidéos vues entre janvier et fin septembre 2015 (+35% en un an). Un niveau de consommation quasi équivalent à celui enregistré sur l’ensemble de l’année 2014 (4,319 Mrds). Une performance due avant tout au rattrapage des programmes après diffusion à l’antenne qui compte pour près de 85% de la consommation totale de vidéos en ligne (+40%). Si le live est en recul sur les neuf premiers mois de l’année (-6%), le visionnage de bonus affiche pour sa part une forte hausse à +30%. C’est le résultat des stratégies de diversification de plus en plus poussées des chaînes, avec une multiplication des contenus additionnels pour enrichir leurs offres au-delà de la TVR et promouvoir leurs marques sur le numérique.
A noter que le mois de septembre enregistre un niveau de consommation record en franchissant pour la première fois la barre symbolique des 500 millions de vidéos vues en ligne (541 M ; +35% vs sept.-14).
L’année 2015 restera comme un tournant majeur dans l’évolution des usages de TV en ligne. L’ordinateur, longtemps établi comme principal moyen d’accès aux services des chaînes, se retrouve désormais régulièrement dépassé par le téléviseur (Smart TV et IPTV). S’il ne s’agit pas d’une première, les courbes s’étant déjà croisées de manière épisodique en 2014, le changement qui se dessine semble cette fois-ci durable et structurant. La consommation de TV en ligne sur téléviseur s’est ainsi révélée supérieure à celle sur ordinateur à cinq reprises au cours des six derniers mois. Comptant pour 41,5% de la consommation en janvier, l’ordinateur a vu sa contribution chuter de plus de 11 points en l’espace de neuf mois (30,3% en septembre).
Si le passage de flambeau entre ordinateur et téléviseur était attendu de par le développement des services de TVR sur les box des opérateurs, l’accroissement du parc de smart TV et la multiplication des boîtiers connectés, la montée en puissance des terminaux mobiles est en revanche plus rapide que prévu. Bien que smartphones et tablettes restent au troisième rang des écrans les plus plébiscités pour le visionnage de TV en ligne sur les neuf premiers de l’année 2015 (29,7%), les deux supports réunis supplantent TV et ordinateur en août et septembre avec plus d’un tiers de la consommation totale sur chacun des mois. Une tendance qui devrait se confirmer dans le futur eu égard au rythme d’adoption soutenu des terminaux nomades. A titre de comparaison, à la même période en 2011, smartphones et tablettes comptaient pour seulement 5% de la consommation totale de TV en ligne.
Répartition de la consommation mensuelle de TV en ligne par écran / en % – 9 PM 2015
La consommation de programmes audiovisuels en ligne s’articule autour de trois genres dominants, Fiction (29%), Divertissement (25%) et Jeunesse (19%) qui représentent près des trois-quarts des vidéos vues en 2015, contre moins des deux tiers en 2011 (63%). Si Fiction et Divertissement demeurent les catégories vedettes de la TV en ligne, les deux genres ont été rejoints par les programmes pour enfants qui comptent pour 19% de la consommation totale et affichent la progression la plus nette de ces dernières années (+15 points de PdM entre 2011 et 2015). Le fruit de la multiplication des contenus Jeunesse au sein des offres de rattrapage des chaînes, de la création de véritables offres de destination (comme Ludo ou Zouzous pour le groupe France Télévisions) et de leur hyper-distribution, notamment sur les plates-formes d’hébergement de vidéos.
Répartition de la consommation mensuelle de TV en ligne par genre / en % – 9 PM 2011-2015
Données : Baromètre de la TV en ligne, NPA Conseil – GfK et régies partenaires (Canal+ Régie Digital, France Télévisions Publicité, M6 Publicité Digital, TF1 Publicité Digital, TMC Régie, Lagardère Publicité) – Périmètre : Canal+, ITélé,D8, D17 // 1ère, France2, France3, France4, France5, France Ô // M6, W9, 6Ter, Paris Première, Teva // TF1, LCI, HD1 // TMC, NT1 // Gulli – Outils utilisés : Médiamétrie eStat streaming, Nedstats, Comscore, Omniture, Flurry Analytics, A&T Internet et données opérateurs (FAI).