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Molotov, le service de distribution de télévision en OTT lancé le 11 juillet 2016, a annoncé ce lundi 3 avril avoir franchi la barre des 1 million d’utilisateurs. Si la performance impressionne, neuf mois seulement après son lancement officiel, elle interroge sur son mode de comptabilisation. Le service reste notamment muet sur la clé de répartition entre nombre d’inscrits inactifs et d’utilisateurs effectifs mais également sur le nombre d’abonnés aux options payantes du service.
Le service qui ambitionne de réinventer les usages des téléspectateurs vient d’annoncer avoir dépassé le seuil du million d’utilisateurs, le tout après seulement neuf mois d’existence. Un cap symbolique franchi après une brève période d’avant-première sur les plateformes d’Apple, suivie d’une arrivée sur Android en novembre et d’un déploiement sur téléviseurs connectés (LG et Samsung) en décembre. Un total que les fondateurs du service, Jean-David Blanc, Jean-Marc Denoual et Pierre Lescure, souhaiteraient pourtant déjà voir doubler d’ici la fin de l’année 2017.
Dans son communiqué officiel, Molotov dévoile également de précieuses données d’usage. Le service revendique ainsi une audience jeune, avec une moyenne d’âge de 35 ans, nettement inférieure à celle des chaînes de télévision traditionnelles (moyenne de 51 ans selon Médiamétrie en 2016). Sans délivrer de chiffres précis, le communiqué affirme que les usages se répartissent dans les grandes masses entre smartphones (≈40%), tablettes/ordinateurs (≈40%) et téléviseurs (≈20%). Molotov affirme également que la durée moyenne d’utilisation du service s’établit à 80 minutes (1h20) par jour, avec des usages oscillant entre 40 minutes quotidiennes sur smartphones et 160 minutes (2h40) sur téléviseurs.
Reste que ces chiffres ne disent rien de la répartition entre le nombre d’inscrits inactifs, d’utilisateurs effectifs et d’abonnés aux options payantes du service (options sans durée d’engagement permettant d’accéder à un plus large éventail de chaînes et de fonctionnalités à partir de 3,99€/mois). Molotov repose en effet sur un modèle freemium, avec une inscription gratuite donnant accès au direct et au rattrapage d’une trentaine de chaînes ainsi qu’à l’enregistrement de 10 heures de programmes dans le Cloud. Interrogé sur le sujet, Jean-Marc Denoual a donné pour seule indication qu’il s’agissait « d’inscrits qui ont été actifs ou le sont aujourd’hui ». Le co-fondateur de la plateforme a toutefois ajouté que l’équipe de Molotov souhaitait « commencer la transformation en abonnements payants à partir du second semestre de cette année », laissant ainsi entendre qu’en dépit de données d’usages satisfaisantes, la part d’utilisateurs ayant franchi le pas du payant resterait encore marginale.
Il n’est en outre pas possible de connaître précisément le rythme auquel ce nombre d’utilisateurs a évolué depuis le lancement du service. Après une importante campagne de préinscription réalisée en 2015, une version bêta de Molotov a été lancée le 4 novembre 2015 avec une ouverture au compte-goutte aux premiers testeurs publics. Le service s’est ensuite longuement fait désirer pour son lancement officiel effectué au cœur de l’été 2016. Entre la campagne de préinscription et l’annonce du cap des 1 million d’utilisateurs, le service OTT a entretenu le culte du secret. A l’exception de quelques rares prises de parole, très peu d’informations ont circulé quant à sa base d’utilisateurs. Ainsi, seul le nombre de préinscrits avant le lancement officiel du service, à savoir plus de 100 000 demandes, et une intervention de Pierre Lescure à l’occasion des rencontres de l’Udecam en septembre 2016 évoquant « plusieurs centaines de milliers d’inscrits », ont permis d’avoir quelques indications sur le rythme de recrutement du service. Des chiffres malheureusement invérifiables et qui restent surtout opaques quant à la clé de répartition gratuit/payant de la base d’inscrits de Molotov, véritable enjeu pour la pérennisation de son modèle.
Seule certitude à ce jour, l’application de Molotov suscite un réel engouement chez les possesseurs d’appareils iOS et Android. Depuis son lancement, elle est en effet régulièrement classée parmi les applications les plus téléchargées de la catégorie « Divertissement » (actuellement 4e sur le Play Store et 6e sur l’App Store pour la France[1]). Elle semble par ailleurs générer un taux de satisfaction élevé chez ses utilisateurs avec une note moyenne de 4,5/5 sur le magasin d’application d’Apple et de 4,3/5 sur celui de Google.
[1] Classement quotidien App Annie