L'édito de Philippe Bailly

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SES Satellite Monitor : un éclairage sur l’évolution du marché de la réception satellite

sesmonitorL’opérateur satellitaire SES a rendu public la semaine dernière les principaux enseignements de sa grande étude de marché annuelle « Satellite Monitor » qui fête sa vingtième année d’existence. L’étude permet de mesurer la couverture globale des foyers TV pour la flotte SES mais apporte également de précieuses informations sur le rôle important du satellite en Europe où il reste le mode de réception de la télévision le plus courant. 

Le rôle essentiel du satellite comme infrastructure de télédiffusion

couverture_satellitaire_sesGlobalement, l’opérateur a augmenté de 7% sa couverture en 2014 pour atteindre les 312 millions de foyers TV dans le monde grâce à une croissance importante sur les marchés émergents. La couverture directe (DTH) par la flotte SES des foyers TV équipés du satellite a également progressé et passe de 106 millions en 2013 à 125 millions en 2014. La couverture indirecte, alimentée à partir des satellites SES, a baissé légèrement pour le câble, alors que le nombre de foyers recevant la télévision sur IP alimentée à partir des satellites SES a augmenté de 21% pour atteindre 38 millions.

En distinguant la couverture directe (DTH) des foyers TV équipés du satellite et la couverture indirecte, qui concerne les foyers recevant la télévision par le câble et sur IP grâce à des têtes de réseaux alimentées à partir des satellites SES, l’étude confirme le rôle prépondérant du satellite comme infrastructure de télédiffusion numérique. Ainsi, en Europe, sur les 154 millions de foyers couverts par SES, 65 millions seulement sont concernés par une couverture satellite directe contre près de 90 millions qui sont reliés à un réseau terrestre (65M par le câble et 25M par l’ADSL ou la Fibre).

Si le satellite peut bien sûr s’appuyer sur des forces et des avantages intrinsèques pour défendre son rôle comme moyen d’accès TV direct, il s’est également imposé depuis 20 ans comme un réseau complémentaire pour les opérateurs du câble et de télécommunications. Les avantages offerts par une disponibilité uniforme sur l’ensemble des territoires et un coût indépendant de la localisation permettent au satellite d’alimenter les radars des têtes des réseaux hertziens terrestres ou d’être utilisé par les opérateurs télécoms pour augmenter l’éligibilité à leurs offres triple-play en offrant la télévision aux abonnés Internet trop éloignés d’un central téléphonique pour avoir un débit suffisant pour l’IPTV. De même, la distribution par câble (DTC ou Direct To Cable) permet aux opérateurs d’utiliser les répéteurs satellite pour redistribuer les chaînes à travers leur réseau filaire. 149 millions de foyers abonnés à la télévision par câble en Amérique du Nord, Amérique Latine, Europe et Asie-Pacifique reçoivent ainsi les signaux des chaînes diffusées par la flotte SES.

 Le satellite, premier mode d’accès TV en Europe

satellite_europe En termes de couverture directe (DTH), le satellite reste le mode de réception TV le plus courant en Europe en touchant directement plus de 90 millions de foyers. Et avec plus de 65 millions de foyers pointant sur les satellites de SES, la société représente 71% du marché. Le satellite est le seul mode d’accès avec l’IPTV à continuer de progresser depuis le début de la décennie. Sur la base des 35 pays européens étudiés dans l’étude Satellite Monitor, le satellite représente 35%  des modes d’accès principaux devant le câble et le numérique terrestre (27% de part de marché chacun) et l’IPTV (11%) même si c’est ce dernier qui présente la progression la plus dynamique.

L’Allemagne constitue le plus gros marché de SES pour la télévision directe par satellite avec 18 millions de foyers couverts par Astra (le satellite est le mode d’accès principal pour 47% des foyers). Le Royaume-Uni se classe en deuxième position avec 12 millions de foyers (44%) alors que l’Espagne se classe dernière des grands marchés européens avec 2 millions de foyers seulement.

La France reste un marché à part en raison du poids de la télévision sur IP avec aujourd’hui près de 11 millions de foyers. Derrière l’IPTV et ses 40% de parts de marché, suivent la TNT (29%) puis le satellite qui concerne près du quart des foyers (23%). Mais sur les 6 millions qui reçoivent la TV par satellite, deux se contentent d’une offre gratuite (TNT SAT) et un million sont abonnés à une offre hybride proposée par Orange ou SFR avec ADSL/Fibre pour l’accès internet et le satellite pour la télévision. Il ne reste donc qu’environ trois millions de foyers concernés par une offre payante pleinement satellite (Canal+ CANALSAT).

La HD ne concerne encore que 52% des foyers satellite en Europe

L’étude Satellite Monitor permet également de constater l’avancée de la télévision en haute définition en Europe. En 2014, 47 millions de foyers en ont bénéficié, contre 38 millions en 2013 et 20 millions en 2010. Et 77% de cette diffusion HD passe par la flotte satellitaire de SES qui propose sur le Vieux Continent 537 chaînes HD sur un total de 2 389 soit environ 20%. Cette proportion monte à 28% à l’échelle du monde puisque fin 2014, SES a permis la transmission de plus de 6 500 chaînes de télévision, dont 1 800 en HD. L’Europe accuse donc un retard par rapport à l’Amérique du Nord, la zone la plus concernée par la haute définition. De même, malgré la progression constatée depuis 10 ans, il n’y a encore que 52% des foyers Satellite européens qui regardent la télévision en HD avec des écarts importants selon les marchés puisque la pénétration de la HD monte à 78% des foyers Satellite au Royaume-Uni mais ne dépasse pas les 44% en Espagne (56% en France).hd_europe

Le développement de la télévision haute définition, notamment dans les pays développés, apporte au final une indication précieuse sur la durée des cycles d’adoption pour les nouvelles technologies. Après la HD, les opérateurs de flotte satellitaire considèrent l’UHD comme le prochain relais de croissance pour une industrie qui doit s’adapter à un marché du satellite qui entre dans une période où l’offre devient supérieure à la demande en termes de capacités de transmission. Mais si l’UHD doit s’imposer progressivement comme la prochaine norme de diffusion, nous ne sommes qu’au tout début d’un cycle d’une dizaine d’années avec, pour l’Europe, un véritable point de départ matérialisé par le lancement des premières chaines commerciales attendu cette année.

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