L'édito de Philippe Bailly

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Box, Banque, Objets connectés, International : les mots clé du Show Hello d’Orange

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Le 16 mars 2016 marque, à une année près, le centième anniversaire de l’interdiction de la vente d’absinthe en France ; c’est aussi, à 24 heures près, le premier anniversaire de la présentation par Orange de son plan stratégique Essentiels 2020. Occasion rêvée pour son Pdg Stéphane Richard de compléter par un rapide coup d’œil dans le rétroviseur la présentation des innovations du groupe à laquelle est traditionnellement dédiée le Show Hello de ce mercredi.
Remonter au 10 janvier 2012 permet de mieux mesurer encore le rétablissement qu’Orange a opéré. Ce jour-là, « près de 500.000 personnes suivent en direct la diffusion de la prestation du « showman » (Xavier Niel pour présenter son offre Free Mobile) qui égratigne ses concurrents et traite de « pigeons » leurs clients », rappelle La Tribune. « L’arrivée de Free Mobile a eu l’effet d’un véritable tsunami, prolonge Le Figaro début 2013. Un an après, le paysage des télécoms français est dévasté. L’action de France Télécom a perdu 31,3% sur l’année 2012 (…). SFR, le fleuron et la machine à cash du groupe Vivendi, a brutalement calé (et) pour la première fois depuis dix ans, Bouygues Telecom a affiché une perte nette de 16 millions d’euros au troisième trimestre 2012 ».

Trois ans plus tard, le cours de l’action Orange a presque doublé (+93,98%) et il a gagné 8,5% sur la dernière année sur la dernière année, quand Iliad affichait pour la même période +4,9%, Bouygues -0,5%, Numéricable-SFR -29,8% et le CAC 40 -11,1%.

C’est par un triple renforcement que l’on peut analyser ce rebond.

Renforcement dans le métier de base et sur le marché cœur – la France – d’abord, avec un développement de la couverture en 4G (80% de la population fin 2015, en hausse de 8% en un an) et en fibre (5,1 millions de foyers connectables fin 2015 contre 3,6 millions un an plus tôt) qui s’est retrouvé dans les résultats commerciaux : en 2015, Orange a gagné plus de 1,3 millions de clients mobile en France après une année 2014 tout juste stable, pour un total à fin décembre de 28,4 millions (dont 8 millions en 4G) ; sur le fixe, les gains de l’année (+400 000, à 10,7 millions d’abonnés) ont été totalement portés par la fibre (960 000 abonnés fin 2015 contre 563 000 un an plus tôt, et le cap du millions très certainement franchi au cours du 1et trimestre 2016).

Renforcement de l’empreinte internationale, ensuite, avec l’affirmation de l’appartenance commune comme en témoignent les rebranding récents de Mobistar et Belgique et de Mobinil en Egypte, et un déploiement qui semble prioriser les territoires dans lesquels le groupe peut revendiquer une position de leader : cession de la participation dans EE, au Royaume-Uni, d’une part, mais montée au capital de Médi Telecom au Maroc et rachat de Jazztel en Espagne, de Tigo en République Démocratique du Congo, ou encore des filiales d’Airtel au Burkina Faso et en Sierra Leone, de l’autre.

Elargissement, enfin, sur le terrain du service au client. « La vie connectée, c’est la vie tout simplement », avançait Stéphane Richard lors du 3e Show Hello et, dans cette vie, le groupe n’entend manifestement pas se limiter à la position de fournisseur de connectivité. Amélioration de l’expérience client dans le divertissement mais aussi intégration progressive des objets connectés au foyer, la nouvelle génération de box doit renforcer encore son statut de « compagnon numérique » dans l’environnement domestique. Et, dans la foulée de l’association avec Groupama, Orange Banque se prépare à déployer une panoplie complète de services financiers, à l’instar des développements déjà engagés en Pologne.

Concernant les négociations en cours avec Bouygues Télécom, SFR et Iliad / Free, « nous sommes ceux qui avons le moins besoin de cette consolidation. Nous sommes les plus forts, les plus gros, ceux qui ont le plus de ressources », affirmait Stéphane Richard à l’occasion de la présentation des résultats annuels d’Orange. L’absence de besoin n’interdit pas le souhait. Au moins, le groupe a-t-il démontré qu’un paysage à 4 opérateurs ne l’empêchait pas d’avancer.