L'édito de Philippe Bailly

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Carte blanche à Olivier Huart – Président Directeur général de TDF

Olivier Huart a choisi de placer son intervention sous le signe de l’avenir de la plateforme TNT. Le concept de la « glocalisation » s’applique en effet totalement à la TNT car elle combine le rayonnement local avec le rayonnement national et au-delà le rayonnement économique et européen.

La TNT est un marqueur fort de l’identité nationale pour trois raisons au moins. D’abord, elle reste la première plateforme pour recevoir la télévision en France. TDF a mené une étude cette année avec IFOP et la société Perceptiva Labs qui montre que la TNT concerne en fait 68% des français dans leur résidence principale. Derrière ce chiffre, 45% des français reçoivent directement la TNT sur leur poste principal et 23% la reçoive sur un poste secondaire ou parce qu’ils utilisent également la TNT via leur box ADSL. Dans tous les cas, la simplicité, la fiabilité et la performance de la plateforme TNT sont saluées par les français. Ensuite la TNT est un vecteur de cohésion sociale car il s’agit d’un mode de diffusion gratuit et anonyme. Si on ramène les coûts de diffusion à l’ensemble des foyers, la TNT représente 6€ par an et par foyer ou 0,50 centimes d’euros par mois. Troisième élément, la TNT reste un levier de rayonnement de la France au niveau européen et international parce qu’elle permet le financement de la création audiovisuelle.

La vision de TDF quant à l’avenir de la plateforme TNT repose sur deux éléments clés : la nécessité de moderniser la plateforme et la nécessité de libérer les sources de revenus des chaînes de télévision. Deux aspects qui sont au cœur de l’actualité puisque le CSA et le Ministère de la Culture ont annoncé l’ouverture de consultations sur ces thèmes.

Concernant la modernisation, l’heure est aux grands choix. En 2019 et 2023 se tiendront les prochaines Conférences mondiales de radiocommunications qui vont statuer sur l’usage des fréquences qui sont aujourd’hui réservées à la TNT (les bandes 500 et 600 mégahertz).  Dans l’intervalle, la plan Très haut débit aura permis de fibrer la France et débouchera donc sur une nouvelle concurrence pour la TNT en termes de mode d’accès à la télévision. Enfin 2023 et 2024 seront des années de retransmissions sportives importantes avec la Coupe du monde de rugby puis les Jeux Olympiques de Paris. Ces échéances sont porteuses de défis importants et la modernisation de la TNT passe par l’introduction de l’UHD, Ultra haute définition avec le développement de nouvelles normes et par l’introduction de nouveaux services interactifs grâce au mariage de la TNT et du web comme d’autres pays ont réussi à le faire avec Freeview au Royaume-Uni ou Tivù en Italie.

Le deuxième axe est celui de la libération des sources de revenus de la télévision. TDF, partenaire historique, est clairement du côté des chaînes. Il est impératif de mener à bien le chantier des secteurs interdits de publicité télévisée. La situation de 2017 n’a plus rien à voir avec celle de 2013 et la concurrence du digital sur le marché publicitaire implique de se reposer la question des secteurs interdits. Deuxième point important, celui d’une publicité plus ciblée et mieux segmentée pour dégager de nouveaux revenus pour les chaînes. Sur un plan technique plus rien ne l’empêche puisqu’il existe plusieurs technologies mariant TNT et accès au web permettant ces nouvelles approches.

Nous sommes donc aujourd’hui à la croisée des chemins. Les pouvoirs publics et les instances de régulation doivent tirer des conclusions pertinentes pour moderniser la plateforme TNT qui reste le socle du financement de la création audiovisuelle en France. Si les bonnes décisions n’étaient pas prises rapidement alors les chaînes pourraient dépendre à l’avenir des opérateurs télécoms pour leur diffusion et le CSA n’aurait plus rien à réguler. On ne parlerait alors plus de glocalisation mais de « glauqualisation »…

A l’issue de son intervention, Olivier Huart a été interrogé sur les déclarations de Stéphane Richard à propos du déploiement de la fibre en France et de l’intention de SFR de fibrer seul l’ensemble du territoire. Le Président Directeur général de TDF estime qu’il n’est pas raisonnable de changer les règles du jeu en permanence. Pour autant, la France reste dramatiquement en retard sur la fibre. Le développement de l’économie numérique implique un accès au très haut débit partout sur le territoire. La France fait beaucoup d’efforts mais la question est celle de la vitesse. L’économie de marché fonctionne bien dans les zones très denses. Le régime spécifique des Réseaux d’initiative publique permet d’apporter des réponses originales pour les zones les moins denses en permettant l’émergence d’une infrastructure et une concurrence sur les services. TDF, fort de son statut d’opérateur neutre, ouvert et indépendant répond donc aux appels d’offre lancés par les collectivités locales. Et quand il les remporte, il a vocation à ouvrir les infrastructures fibre à l’ensemble des FAI.

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