L'édito de Philippe Bailly

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Marco Bassetti, Directeur général de Banijay

La rétention des droits sur les contenus d’un producteur est aujourd’hui le cœur du combat de la profession estime Marco Bassetti. Celui-ci explique que le business model de la production audiovisuelle tient en la création et la vente de formats adaptés à la culture ou le pays que l’on vise, adaptation facilitée par les différents talents implantés localement, Banijay étant présent dans 77 pays. Ce modèle est en cours de remise en cause par l’arrivée des plateformes internationales puissantes qui cherchent à acheter uniquement des formats devant plaire à l’ensemble de leurs abonnés à travers le monde, gommant ainsi la notion d’adaptation locale. De plus, ces plateformes souhaitent acquérir l’ensemble des droits du format, le producteur étant ainsi réduit au simple rôle de producteur exécutif, notion contraire à la définition du métier de producteur selon Marco Bassetti.

En tant que rare société de production qui ne dépend pas d’autres groupes médias d’influence, et ce malgré une participation de Vivendi au capital d’un peu moins de 30%, Banijay souhaite entretenir son indépendance, pas uniquement en dégageant des marges bénéficiaires sur l’exploitation de ses formats, mais aussi en visant une croissance continue de son catalogue de droits. De plus, Marco Bassetti estime que seules les sociétés de production détenant de nombreuses marques fortes de programmes, des marques parfois encore plus puissantes que les marques diffuseurs, peuvent véritablement tenir tête aux géants du web. C’est pourquoi Banijay envisage une croissance organique, confirmant ainsi les rumeurs de rachat d’EndemolShine, les opportunités d’achat restant relativement rares sur le marché.

Distinguant les chaînes TV qui cherchent à rajeunir leur public face à l’augmentation constante de moyenne d’âge des chaînes des téléspectateurs, des plateformes internationales pour lesquelles l’intérêt principal est la collecte de data, Marco Bassetti estime que l’Europe a un cran de retard sur les Etats-Unis quant à l’évaluation du succès ou de l’échec d’un programme. En effet, il révèle que les trois sociétés de production de Banijay présentes outre-Atlantique n’évaluent plus le succès d’un programme le lendemain de sa diffusion, mais bien une semaine après avec les données de consommation en rattrapage.

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