L'édito de Philippe Bailly

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Episode 6 – Stéphane Roussel, COO du groupe Vivendi et PDG de Gameloft

Le 15 avril 2021 marquait la 1000e parution de la note de veille INSIGHT NPA. Pour l’occasion 22 contributeurs exceptionnels partagent leur vision des enjeux clés  de l’Horizon 2030.2

Nous avions l’habitude de nous représenter les « GAFA » comme un bloc de l’Ouest homogène et uni par un même intérêt : partir à la conquête du marché mondial du divertissement grâce à la puissance de ses équipements et de ses plateformes.

Le fait est, pourtant, que la guerre s’accentue entre ces géants numériques autour de l’acquisition et la distribution de contenus. Chacun multiplie les initiatives dans ce domaine avec des visées différentes : Google et Facebook pour renforcer et élargir leurs audiences ; Amazon et Apple pour créer des portes d’entrée supplémentaires vers leurs services d’abonnement (Amazon Prime, Apple One). Des quatre, Apple est certainement le plus innovant et le plus avancé avec une offre exclusive de contenus musicaux (Apple Music), de gaming (Apple Arcade) sans oublier les films, les séries et les news.

À l’Est, le phénomène est semblable avec les « BATX » (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi), notamment Tencent qui prend de nombreuses participations et rachète même des grands acteurs du secteur.

Cette lutte acharnée entre les plateformes numériques a considérablement accru la valeur des contenus de divertissement. Difficile pour un groupe non-américain ou non-chinois de se frayer un chemin au milieu de ces deux blocs hégémoniques. C’est pourtant le cas de Vivendi, acteur d’essence européenne et d’envergure mondiale, qui s’est imposé comme une référence dans la musique (UMG), les films et séries (groupe Canal+ et Banijay), la communication/publicité (Havas), les livres (Editis) et les jeux vidéo (Gameloft).

En 2020, nous avons investi 4 milliards d’euros dans les contenus. Notre capacité à créer des œuvres à haute valeur ajoutée culturelle est reconnue partout dans le monde. Dans l’audiovisuel, le succès international de séries telles que « Versailles » ou « Le Bureau des Légendes » en est la démonstration éclatante.

Il y a donc de la place -et une demande- pour un champion français et européen de l’entertainment. Toutes les conditions sont réunies. Espérons simplement que l’État français ne pénalise pas davantage les acteurs locaux par un surcroît de contraintes et un alourdissement de la fiscalité. Et ne favorise pas indirectement les acteurs extra-européens qui, sans être soumis aux mêmes obligations de financement, continuent à opérer sur le territoire français.

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