L’annonce de la fusion entre TF1 et M6 pose question sur l’avenir des chaînes de…
L’Arcom a auditionné le mercredi 15 février, de 14 h 30 à 16 h, les dirigeants du groupe M6, dans le cadre du processus d’autorisation de diffusion sur les fréquences TNT actuellement occupés par TF1 et M6.
Dans son introduction, Nicolas de Tavernost a pris à témoin l’Arcom du bilan des presque 36 années depuis le lancement de la chaîne, et de la façon dont elle s’était toujours acquittée de ses engagements et obligations. « C’est normal mais ce n’est pas si fréquent ». Parmi les arguments mis en avant pour être resélectionné par l’Arcom, le fait que M6 est une partie essentielle d’un projet de groupe (donc que sa fragilisation mettrait en péril l’ensemble), et le fait que la TNT, en plus de rester indispensable à un public souvent plus fragile, représentait un levier indispensable de transformation vers l’AVoD (en garantissant à M6 sa place dans la numérotation sur les box, donc sa puissance). « Se polariser sur l’heure de démarrage des programmes de prime, c’est un peu la télévision du passé. Avec le numérique, nous sommes maintenant à l’heure de l’auto-programmation », a, en revanche, jugé Nicolas de Tavernost.
Au titre des engagements pris ou rappelés pendant l’audition, on relève :
Représentants auditionnés :
Membres de l’Arcom étant intervenus dans le débat :
Rappel de l’engagement pris par Bertelsmann le 22 octobre 2022 de conserver M6 pendant cinq ans au moins.
« Je souhaite qu’il reste le plus longtemps possible », compte tenu des collaborations avec les filiales en Allemagne et aux Pays-Bas.
« Nous nous réjouissons que CMA CGM ait pris 8 % du capital. Cela nous apportera des marges de manœuvres pour investir »
Nicolas de Tavernost évoque 2 500 collaborateurs réguliers au sein du groupe, dont 2 000 permanents, et 349 journalistes en cumul des rédactions de M6 et RTL.
Sur l’information M6 et RTL collaborent, au travers d’envoyés spéciaux ou de correspondants communs à l’étranger. Mais chaque média doit avoir sa ligne éditoriale « sinon ça ne sert à rien d’avoir plusieurs médias » et il n’est donc pas prévu de fusion des équipes.
M6 est indissociable du groupe dans lequel il s’intègre. « C’est un projet de groupe »
La bonne santé économique, garantie de la capacité à investir dans les programmes.
La publicité n’est qu’une partie de ses ressources (pour exemple M6 Mobile a rapporté 400 M€).
« Se polariser sur l’heure de démarrage des programmes de prime, c’est un peu la télévision du passé. Avec le numérique, nous sommes maintenant à l’heure de l’auto-programmation ».
La force de M6 c’est sa capacité à faire de la contre programmation.
Pas d’évocation de cases fléchées, par exemple sur le cinéma à propos duquel M6 était questionné.
Peu de détails sur la programmation, sinon :
Maintien d’une présence événementielle dans le sport (Mondial de rugby 2023, Euro 2024, final de la Ligue des champions).
S’agissant de l’information, un Médiateur va s’ajouter au Comité d’éthique et à la charte de déontologie mis en place en 2017, et à la rubrique Infox déjà existante. Un référent en charge de la déontologie va par ailleurs être désigné parmi les membres indépendants du conseil de surveillance.
Une section « Comprendre les médias » va également être créée au sein de 6Play afin de rassembler l’ensemble des contributions des antennes en matière d’éducation aux médias.
Dans le cadre des accords passés ou renouvelés avec les professionnels de l’audiovisuel, du cinéma ou de la musique sont prévues des contributions à hauteur de :
Programmation inédite en prime time à 88 % (95 % hors cinéma)
« Nous voulons construire une puissante plateforme d’AVoD, dans la continuité de notre statut d’initiateur des offres de catch up », et Nicolas de Tavernost rappelle à ce sujet l’investissement de M6 dans Bedrock (350 développeurs aujourd’hui).
La présence de la chaîne en TNT, outre qu’elle maintient le « lien direct » avec le public, lui garantit sa place dans la numérotation sur les box (70 % de son audience) qui représente un levier pour le développement de cette offre d’AVoD.
M6 table sur une revalorisation des prix de la publicité TV en France (compte tenu de leur prix peu élevé par rapport aux autres pays européens) et sur une meilleure valorisation par la data, en pointant deux sujets de frictions avec l’ensemble des telcos (sur l’implémentation du standard hbbTV et sur la possibilité d’installer un processus de log dans les corner de replay des box) et un plus spécifique avec Free (sur l’installation tardive des équipements permettant de proposer de la publicité segmentée via ses box).
A l’inverse du projet SIX, une grande part de l’argumentation repose sur la valorisation des synergies internes au groupe, en France (chaînes et radios) et à l’international (groupe Bertelsmann).