Une cinquantaine de journalistes, pour la plupart issus d’iTélé, se sont regroupés autour d’une association…
L’Arcom a auditionné le mercredi 15 février, de 9 h 15 à 10 h 45, les représentants du projet SIX, dans le cadre du processus d’autorisation de diffusion sur les fréquences TNT actuellement occupés par TF1 et M6.
Ambition affirmée par Xavier Niel dans son introduction : rompre avec la « logique de renouvellements automatiques » ayant prévalu depuis 35 ans et dans laquelle se trouve « une des raisons du déclin de la télévision ». « Mon inquiétude est qu’il n’y ait plus d’innovation, et que la TV soit remplacée par des réseaux sociaux ou par des plateformes, quasiment tous contrôlés par des américains ou des chinois et dont le fonctionnement repos sur des algorithmes ». « Pour cela, on a besoin d’un signal linéaire bénéficiant d’une numérotation entre le 1 et le 6 pour créer une marque puissante, qu’on peut ensuite déplacer, décliner… dans d’autres environnements ».
Maxime Lombardini a indiqué que le « signal de plein exercice » ne pourrait être diffusé dès le 6 mai, mais au 19 septembre. Dans l’intervalle, il a ouvert à l’Arcom une triple possibilité : l’écran noir, la diffusion d’une boucle composée d’acquisitions ou la continuité de M6 jusqu’à cette date.
Plusieurs engagements par ailleurs ont été pris lors de la présentation :
Que la chaîne ne diffuse pas de téléachat
Représentants auditionnés :
Membres de l’Arcom étant intervenus dans le débat :
Engagement de Xavier Niel à conserver la fréquence en contrôle exclusif pendant 10 ans. Pas de partenaire prévu (« ni Mediaset ni un autre »). Introduction en bourse prévue si atteinte de 8% de PDA contraignant à revenir en-deçà de 49% du capital.
D’après Xavier Niel, 623 postes seront ouverts au premier jour, dont :
Recrutement préférentiel ouvert aux salariés de M6 « dans des conditions à définir »
Prévisions de pertes cumulées de 600 M€ sur les trois premières années, financées par endettement intragroupe.
Engagement à ne pas démarrer les programmes de prime time au-delà de 21 heures.
Ambition non détaillée de relancer les deuxièmes parties de soirée
Pas de présence régulière de sport prévu à ce stade, car les événements les plus attractifs sont déjà achetés par les diffuseurs actuels ou trop couteux. « On ne s’interdit pas des achats opportunistes et/ou de se développer dans le sport féminin sur des événements choisis »
20% du temps d’antenne devrait être consacré à la musique, avec un effort d’éditorialisation se traduisant notamment par un magazine hebdomadaire d’une heure, le jeudi, consacré aux sorties.
Globalement, la programmation devrait se répartir à raison de 60% d’inédit, 25% de rediffusions et 15% de publicité
Les dirigeants du projet SIX se montrent « mieux disant » en matière de soutien à la création :
Elle s’engage à consacrer 75% de la contribution à la production audiovisuelle à des productions indépendantes, notamment pour les 70 cases de fiction française inédite de prime time et 100% pour les documentaires.
S’y ajoute des engagements de minimum garantis, valant pour l’ensemble de la durée de l’autorisation :
La chaîne annonce une équipe dédiée aux nouveaux formats, doté de 5 à 8 M€ de budget par an consacré à l’écriture, à la production d’un pilote. Dix à douze devraient pouvoir être testés en 2e partie de soirée, par an.
Engagement à mettre gracieusement à disposition le signal linéaire (évoqué à deux reprises) pour relancer le partenariat avec les distributeurs.
La chaîne vise à être présente sur l’ensemble des plateformes digitales, « être digital by dsign » avec une offre identique (ne dépendant plus d’éventuelles indisponibilités de droits dus aux accords de distribution), permettant ramener vers la télévision l’audience des réseaux sociaux.
Le partenariat retrouvé avec les distributeurs permettra de relancer le marché de la publicité TV en enrichissant la qualification de l’audience par la data (YouTube commercialise 500 segments différents, pourquoi pas nous).
On diffusera moins de publicité ce qui évitera les tunnels, mais en la vendant plus cher.
« J’ai écouté Rodolphe Belmer. Je crois qu’il va dans le bon sens ».
Pas de synergies prévues, y compris sur les « signatures » avec les médias d’information contrôlés par Xavier Niel.
Avec Mediawan : sujet non abordé