L'édito de Philippe Bailly

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SIX : démarrage proposé le 19 septembre si le projet est retenu

L’Arcom a auditionné le mercredi 15 février, de 9 h 15 à 10 h 45, les représentants du projet SIX, dans le cadre du processus d’autorisation de diffusion sur les fréquences TNT actuellement occupés par TF1 et M6.   

Ambition affirmée par Xavier Niel dans son introduction : rompre avec la « logique de renouvellements automatiques » ayant prévalu depuis 35 ans et dans laquelle se trouve « une des raisons du déclin de la télévision ». « Mon inquiétude est qu’il n’y ait plus d’innovation, et que la TV soit remplacée par des réseaux sociaux ou par des plateformes, quasiment tous contrôlés par des américains ou des chinois et dont le fonctionnement repos sur des algorithmes ». « Pour cela, on a besoin d’un signal linéaire bénéficiant d’une numérotation entre le 1 et le 6 pour créer une marque puissante, qu’on peut ensuite déplacer, décliner… dans d’autres environnements ».

Maxime Lombardini a indiqué que le « signal de plein exercice » ne pourrait être diffusé dès le 6 mai, mais au 19 septembre. Dans l’intervalle, il a ouvert à l’Arcom une triple possibilité : l’écran noir, la diffusion d’une boucle composée d’acquisitions ou la continuité de M6 jusqu’à cette date.

Plusieurs engagements par ailleurs ont été pris lors de la présentation :

  • Que le prime time qui ne commence jamais après 21 heures
  • Que le signal linéaire soit mis à disposition gratuitement de tous ceux qui veulent distribuer cette chaîne,
  • Que la chaîne ne produise pas elle-même, et qu’elle apporte 174 M€ en minimum garantis à la production (production patrimoniale : 70 ; flux : 60 ; cinéma : 25 ; musique : 19)
  • Que la chaîne consacre deux soirées par semaine à la diffusion de fictions française originales, avec une arrivée à ce rythme au bout de 18 mois, et que la grille ne comporte pas à l’inverse de case régulière consacrée aux séries américaines,
  • Que la chaîne (ou Xavier Niel à titre personnel) crée une école de formation d’auteurs et de showrunners
  • Que la rédaction ait un droit de véto sur la nomination de son directeur, indépendamment de la création possible d’une SDJ, de la rédaction d’une charte de déontologie, de la création d’un comité du pluralisme… « Jamais l’actionnaire ne doit pouvoir intervenir pour protéger des ambitions particulières»,

Que la chaîne ne diffuse pas de téléachat

Représentants auditionnés :

  • Xavier Niel
  • Maxime Lombardini (Iliad, ex TF1)
  • Estelle Lafoy (ex Canal+, TMC, Happy Audience)
  • Olivier Abecassis (ex TPS, ex TF1)
  • Ombeline Bartin (Iliad, ex APC, ex ministère de l’Industrie, ex FF Telecom)

Membres de l’Arcom étant intervenus dans le débat :

  • Roch-Olivier Maistre, Président :
  • Antoine Boilley :
  • Hervé Godechot :
  • Anne Grand d’Esnon :
  • Bénédicte Lesage :
  • Benoit Loutrel :
  • Laurence Pécaut-Rivolier :
  • Denis Rapone :
  • Juliette Thery :
  • Organisation, gouvernance

Engagement de Xavier Niel à conserver la fréquence en contrôle exclusif pendant 10 ans. Pas de partenaire prévu (« ni Mediaset ni un autre »). Introduction en bourse prévue si atteinte de 8% de PDA contraignant à revenir en-deçà de 49% du capital.

D’après Xavier Niel, 623 postes seront ouverts au premier jour, dont :

  • 160 journalistes (avec montée au bout d’un an à 200)
  • 140 à la direction technique
  • 120 à la publicité

Recrutement préférentiel ouvert aux salariés de M6 « dans des conditions à définir »

  • Capacité financière

Prévisions de pertes cumulées de 600 M€ sur les trois premières années, financées par endettement intragroupe.

  • Projet éditorial pour la chaîne
  • Soirées :

Engagement à ne pas démarrer les programmes de prime time au-delà de 21 heures.

  • Divertissement : lundi et mercredi,
  • Information : dimanche,
  • Fiction française : mardi et samedi,
  • Cinéma (film + magazine) : jeudi,
  • Musique et documentaire (en alternance) : vendredi

Ambition non détaillée de relancer les deuxièmes parties de soirée

  • Journées :
  • Programmation jeunesse en début de matinée (animation principalement, fiction, et, potentiellement, JT adapté à ce public)
  • Rediffusion de 8 h 30 à midi, des magazines d’accueil et de divertissement de la veille
  • Midi à 13 h 30 : info (Rappel des titres, deux débats de 25’ sur un sujet phare du jour, un JT de 20’)
  • 13 h 30 à 17 heures : magazines d’accueil et de divertissement
  • 17 à 19 h Programme d’infotainement
  • 19 h à 20 h 30 : info

Pas de présence régulière de sport prévu à ce stade, car les événements les plus attractifs sont déjà achetés par les diffuseurs actuels ou trop couteux. « On ne s’interdit pas des achats opportunistes et/ou de se développer dans le sport féminin sur des événements choisis »

20% du temps d’antenne devrait être consacré à la musique, avec un effort d’éditorialisation se traduisant notamment par un magazine hebdomadaire d’une heure, le jeudi, consacré aux sorties.

Globalement, la programmation devrait se répartir à raison de 60% d’inédit, 25% de rediffusions et 15% de publicité

  • Soutien à la création

Les dirigeants du projet SIX se montrent « mieux disant » en matière de soutien à la création :

  • Un taux de contribution à la production audiovisuelle de 16%, avec des sous-quotas de 14% en patrimonial, 1,4% sur le documentaire et 1,3% sur l’animation
  • 4% sur le cinéma, avec le préfinancement d’au moins 14 films

Elle s’engage à consacrer 75% de la contribution à la production audiovisuelle à des productions indépendantes, notamment pour les 70 cases de fiction française inédite de prime time et 100% pour les documentaires.

S’y ajoute des engagements de minimum garantis, valant pour l’ensemble de la durée de l’autorisation :

  • 70 M€ sur la production audiovisuelle patrimoniale
  • 60 M sur le flux
  • 25 M€ pour le cinéma
  • 19 M€ pour la musique
  • Un montant non précisé pour les sociétés d’auteur

La chaîne annonce une équipe dédiée aux nouveaux formats, doté de 5 à 8 M€ de budget par an consacré à l’écriture, à la production d’un pilote. Dix à douze devraient pouvoir être testés en 2e partie de soirée, par an.

  • Distribution et stratégie numérique

Engagement à mettre gracieusement à disposition le signal linéaire (évoqué à deux reprises) pour relancer le partenariat avec les distributeurs.

La chaîne vise à être présente sur l’ensemble des plateformes digitales, « être digital by dsign » avec une offre identique (ne dépendant plus d’éventuelles indisponibilités de droits dus aux accords de distribution), permettant ramener vers la télévision l’audience des réseaux sociaux.

  • Commercialisation publicitaire

Le partenariat retrouvé avec les distributeurs permettra de relancer le marché de la publicité TV en enrichissant la qualification de l’audience par la data (YouTube commercialise 500 segments différents, pourquoi pas nous).

On diffusera moins de publicité ce qui évitera les tunnels, mais en la vendant plus cher.

« J’ai écouté Rodolphe Belmer. Je crois qu’il va dans le bon sens ».

  • Synergies internes (groupe)

Pas de synergies prévues, y compris sur les « signatures » avec les médias d’information contrôlés par Xavier Niel.

Avec Mediawan : sujet non abordé

 

 

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