L'édito de Philippe Bailly

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La SIX ou M6 en TNT ? Niel et Tavernost à front renversé

L’un a fait de son engagement pour que les programmes de prime time ne débutent pas après 21 heures, le premier de ses arguments en direction des membres de l’Arcom ; l’autre juge que se polariser sur cet aspect, « c’est un peu faire la télévision du passé à l’heure des plateformes ». A l’occasion des auditions organisées ce mercredi en vue de l’attribution des fréquences TNT de TF1 et de M6, le vétéran Nicolas de Tavernost, presque 36 ans de TNT, s’est permis de tacler le trublion Xavier Niel sur le terrain de la modernité numérique.

Il était frappant, au-delà, d’entendre dans la matinée l’équipe du patron d’Iliad décliner son ébauche de grille hebdomadaire – deux soirées de fictions françaises, une de cinéma, deux de divertissement, une consacrée au documentaire et à la musique… – comme l’avaient fait il y a 20 ans les postulants aux premières autorisations de diffusion à la TNT, et d’écouter l’après-midi celui de M6 développer le concept « d’auto-programmation ». Autrement dit de la liberté du spectateur d’aujourd’hui, et plus encore de demain, de décider seul du « quand » et du « comment » il veut accéder aux programmes qu’il a choisis.

Difficile, au-delà, de comparer les deux postulants dans leur exercice obligé d’œillades aux professionnels de l’audiovisuel et aux producteurs de cinéma. Engagements sur des minimum garantis aidant, l’un répète qu’il sera mieux disant demain s’il est retenu ; l’autre a la force des engagements tenus dans le passé – « c’est normal mais ce n’est pas le cas de tout le monde » – et des accords reconduits avec les différentes professions.

Au final, il reste un point de consensus, qui sonne presque comme un paradoxe : sur la valeur que conserve une présence en TNT. Directement au travers de l’audience qu’elle génère encore, mais surtout indirectement, grâce à la visibilité qu’elle assure dans les plans de service, la presse spécialisée… et finalement à la promotion qu’elle procure aux plateformes numériques des éditeurs.

Intéressant sujet de réflexion, quel que soit le choix de l’Arcom, pour ceux qui annoncent, depuis une bonne décennie déjà, la mort de la télévision !