L'édito de Philippe Bailly

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Daily Insight 19/10/2023

Netflix réalise son meilleur trimestre depuis trois ans et peut annoncer sereinement de nouvelles hausses de prix

Les résultats publiés par Netflix pour le troisième trimestre 2023 valident totalement la stratégie mise en place cette année pour lutter contre le partage des comptes et développer l’offre publicitaire en entrée de gamme :

Sur les 9 premiers mois, Netflix a recruté 16,4 millions d’abonnés, la deuxième meilleure performance depuis 2017. En 2022, sur 9 mois, Netflix n’avait ajouté que 1,2 millions d’abonnés. La zone Europe, Moyen-Orient, Afrique tire la croissance en concentrant 46 % des nouveaux recrutements (+3,9M), et représente désormais plus du tiers des abonnés Netflix (34 %).
Concernant le partage des comptes, les taux de résiliation sont faibles et permettent à l’Arpu de progresser dans toutes les zones géographiques à l’exception de l’Asie Pacifique (les extensions d’abonnements ne sont pas comptabilisées comme des abonnements supplémentaires mais prises en compte pour calculer le revenu moyen par abonnement) : +12 % en LATAM (8,85$), +9,3 % en EMEA (10,98$) et +6,4 % au UCAN (16,29$).
Dans les douze pays où elles existent, les offres Netflix avec pub ont représenté 30 % des nouveaux abonnements. Et, sans préciser les chiffres, Netflix annonce que la progression sur trois mois des abonnements avec pub est de +70 % grâce à une offre améliorée (deux flux simultanés, disponibilité du catalogue à hauteur de 95 %) et la suppression progressive du forfait de base pour les nouveaux abonnés. Le co-PDG Greg Peters a néanmoins confié lors de la conférence aux investisseurs que « nous ne sommes pas satisfaits de l’échelle à laquelle nous nous trouvons dans aucun des pays dans lequel nous sommes présents sur la publicité. Nous voulons être plus grands, et nous savons que nous pouvons être plus grands » pour gagner des positions sur un marché publicitaire évalué à 180 milliards de dollars (télévision linéaire et télévision connectée), hors YouTube et hors Chine et Russie.

Sur la politique tarifaire, Netflix annonce des changements, effectifs dès aujourd’hui, aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et en France avec des hausses de prix pour les forfaits Essentiel et Premium alors que Standard avec Pub et Standard restent inchangés. En France, Netflix Essentiel passe de 8,99€ à 10,99€ (+22 %) et Premium de 17,99€ à 19,99€ (+11 %).

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Contenus et services

Le service de paris d’ESPN lancé avant la fin novembre

ESPN a dévoilé ce mercredi le logo du service ESPN Bet, qui devrait être lancé avant la fin novembre et constituera le premier développement structuré du groupe Disney dans les paris sportifs.
Pour ce développement, ESPN s’est associé avec Penn Entertainment, qui prévoit que Penn rebaptisera sa plateforme Barstool Sports en ESPN Bet. Cet accord porterait sur un montant de 2 milliards de dollars sur 10 ans.
Depuis qu’un arrêt de la Cour suprême de 2018 a permis aux États d’autoriser les paris sportifs, les opérateurs ont engrangé 21 milliards de dollars de recettes sur un total de 260 milliards de dollars de paris, d’après les estimations de Legal Sports Report. Les paris sportifs sont aujourd’hui autorisés dans 35 États et dans le district de Columbia.

DAZN distribué par Canal+, Bouygues Telecom, et maintenant SFR

Comme l’a relevé le compte X PDS TV News (@tv_pds), les chaînes DAZN1 (canal 118) et Canal Plus Ligue1 (canal 114), associées dans les offres commercialisées par DAZN en France, ont été intégrées ce mardi 18 octobre au plan de service de SFR. Il n’était pas possible d’y souscrire au moment du relevé. Mais sur la base des tarifs proposés par Bouygues Telecom, on peut supposer que l’offre sera proposée à 14,99 € par mois après un mois d’essai gratuit.

Animation : Netflix remplace Apple comme partenaire de référence de Skydance Animation

Lors de l’annonce récente de la restructuration de sa branche dédiée à l’animation, Netflix avait indiqué qu’il envisageait de se reposer davantage sur des fournisseurs tiers ; le streamer vient de signer un output deal avec Skydance Animation, le studio fondé en 2017 par le producteur David Ellison, avec l’ex-Pixar John Lasseter. Le studio était associé jusque là à Apple.
La première production d’animation de Skydance à être distribuée sur Netflix dans le cadre de ce nouvel accord sera Spellbound, réalisé par Vicky Jenson (Shrek, Shark Tale).

Cadre juridique et institutionnel

Publication de l’arrêté portant extension de l’accord interprofessionnel du 15 septembre 2023 entre réalisateurs et producteurs de fiction définissant une enveloppe minimale de réalisation

La publication, au JORF de ce jour, de l’arrêté portant extension de l’Accord de La Rochelle, conclu entre les syndicats de producteurs (SPI, USPA, SPECT, SATEV), U2R (Union des réalisatrices et réalisateurs), la SACD, et trois syndicats représentatifs de salariés (SFR-CGT, SPIAC-CGT, F3C-CFDT) sur l’enveloppe de rémunération globale (EMR) minimale (salaire + droits d’auteur) en fonction des formats des œuvres considérées (90’, séries 52’, séries 26’), rend obligatoire pour toute entreprise de production d’œuvres audiovisuelles, à compter du 19 octobre 2023 alors que l’accord prévoyait une entrée en vigueur au 1er novembre, la clause de l’article 2 ci-dessous définissant une enveloppe minimale de réalisation.

Article 2
Enveloppe minimale de réalisation
a) Il est établi des enveloppes minimales de réalisation (EMR) par format couvrant l’ensemble des rémunérations brutes, salaires et droits d’auteur, versées au titre de la réalisation de l’œuvre audiovisuelle, hors commission d’agent éventuelle et cotisations patronales.
Les droits d’auteur concernés par l’EMR sont les droits perçus forfaitairement (sous forme de minima garantis et/ou de primes d’inédit) durant la production de l’œuvre et n’incluent pas les rémunérations proportionnelles des réalisateurs versés sur les recettes d’exploitation par le producteur ou la SACD.
L’EMR s’appuie sur les contrats de travail et les contrats de cession de droits signés avec les réalisateurs.
Les EMR sont déterminées ci-dessous par format.

Au sens du présent article un « pilote » s’entend pour la réalisation :
– d’une œuvre unitaire de fiction d’un format de 26 (vingt-six) ou 52 (cinquante-deux) minutes, ou ;
– du premier épisode d’une mini-série ou d’une saison 1 (un) d’une série de fiction d’épisodes de format de 26 (vingt-six) ou 52 (cinquante-deux) minutes.
Il est rappelé par les parties que ces enveloppes minimales de réalisation sont des montants minimums protégeant désormais la réalisation des œuvres concernées contre tout risque de rémunérations inférieures : ces montants ne sont pas destinés à devenir une norme de marché dans les usages ;
b) L’enveloppe minimale de réalisation est sans préjudice du respect de l’accord réalisateurs de la convention collective nationale de la production audiovisuelle qui définit un salaire brut minimum pour les réalisateurs de fiction ;
c) En cas de pluralité de réalisateurs, le contrôle du respect de cette obligation d’EMR s’appréciera au regard de la somme des rémunérations brutes totales attribuées à chaque coréalisateur ;
d) Dans l’hypothèse où une œuvre audiovisuelle de fiction entrant dans le champ d’application de l’Accord n’aurait pas fait l’objet de rémunérations suffisantes pour respecter les montants des EMR définies au paragraphe a ci-dessus, par exemple suite à un changement de pré-financeur(s) survenant après la signature du ou des contrat(s) du ou des réalisateur(s) concerné(s), ou suite à une évolution du format, le producteur délégué devrait verser préalablement à l’exploitation de l’œuvre les compléments de rémunération requis à ce titre, au prorata des rémunérations brutes totales versées à chacun des coréalisateurs en cas de pluralité de réalisateurs.

Avec sa commission d’enquête sur l’attribution, le contenu et le contrôle des autorisations TNT, LFI souhaite peser sur les conditions d’attribution des autorisations de 2025

Le texte de la proposition de résolution, déposée par 75 députés du groupe LFI, a été rendu public sur le site de l’Assemblée nationale. S’appuyant sur le fait que 15 fréquences d’autorisations TNT devront être prochainement renouvelées par l’Arcom (Canal+, Canal+ Sport, Canal+ Cinéma, Planète+, TFX, TMC, NRJ 12, C8, CNews, CStar, W9, Gulli, Paris Première, LCI et BFMTV) et sur certains constats opérés par l’Arcom relatifs à une sous-représentation de certaines catégories de personnes (personnes les plus âgées et le plus jeunes) ou de catégories socio-professionnelles, la commission d’enquête proposée aurait trois objectifs :

Faire toute la lumière sur la procédure d’attribution des autorisations TNT par l’Arcom ;
Contrôler le respect des engagements contractuels initiaux par les chaines bénéficiaires d’autorisations soumises à renouvellement ;
Faire le constat et l’évaluation des moyens mis à la disposition de l’Arcom pour contrôler le respect des engagements pris par les chaines.

En termes de procédure, cette proposition de résolution portant création d’une commission d’enquête a été transmise par la Présidente de l’AN à la Commission des affaires culturelles et de l’Education conformément à l’article 140 du règlement de l’Assemblée nationale. Cette transmission, effectuée par la Présidente de l’AN, témoigne de la recevabilité de la proposition de résolution mais elle ne préjuge pas de son adoption par la Commission des affaires culturelles qui doit vérifier « si les conditions requises pour la création de la commission d’enquête sont réunies et se prononce sur son opportunité. » sauf si le Président du groupe d’opposition, qui dépose la résolution portant création d’une commission d’enquête, n’a pas déjà obtenu, au cours de la même session, la création d’une mission d’information (y compris sur un autre sujet). Dans cette dernière hypothèse, la création de la commission d’enquête est obtenue de droit et la commission des affaires culturelles n’a pas à se prononcer en opportunité. La Conférence des présidents prend acte de la création de la commission d’enquête si les conditions requises pour cette création sont réunies (Article 141al2 du Règlement de l’AN). Les commissions d’enquête ne peuvent comprendre plus de trente députés désignés à la représentation proportionnelle des groupes.

Unifrance en charge de l’aide sélective à la distribution d’œuvres cinématographiques de long métrage à l’étranger

Ce dispositif s’adresse à des distributeurs, personnes morales, établies hors de France qui détiennent les droits de distribution ou d’exploitation d’une œuvre éligible et présentent pour cette œuvre un projet de sortie répondant aux critères d’attribution de l’aide. La notion d’œuvre éligible et de projet de sortie sont détaillés dans le règlement.
Les aides sont accordées par décision du directeur général d’Unifrance après avis d’une commission dénommée « commission d’aide à la distribution à l’étranger » composée de professionnels. Unifrance prévient, sur son site, qu’« au regard du nombre de dossiers susceptibles d’être transmis par les distributeurs étrangers, la nature fortement sélective de l’aide est affirmée : tous les projets de sortie ne pourront être aidés. Les décisions de la commission seront souveraines et ne pourront faire l’objet d’appel. »
La première commission se tiendra le 7 décembre prochain et le dépôt des dossiers doit s’effectuer au plus tard le 6 novembre prochain pour des films dont la fenêtre de sortie à l’étranger est prévue entre le 7 décembre et le 28 février prochain.

Voir le réglement

Business

Les dépenses de programmes vont plafonner à 164 Mds$ en 2023

Une étude du cabinet britannique Omdia estime que les dépenses des chaînes et des streamers – hors droits sportifs – n’auront progressé que de 1% en 2023 au niveau mondial, à 164 Mds$. Elles s’étaient établies selon le cabinet à 161,6 Mds$ en 2022 et à 159,1 Mds$ en 2021, les totaux n’incluant pas les dépenses pour le sport.
L’Amérique du Nord pèse pour plus de la moitié de ce total (52%) et voit sa part augmenter par rapport à 2021 (49 %). La Chine en représente 23 % et l’Europe occidentale 15 %.
D’après Omdia, le total de 164 Mds$ se décompose en 94 Mds$ consacrés à la production de nouveaux programmes, et 69,6 Mds$ d’achats de droits.

Patrick Drahi confirme aux équipes d’Altice qu’il exclut la vente de BFM ou de RMC

S’exprimant – à distance – devant les représentants syndicaux du groupe Altice, Patrick Drahi a confirmé les difficultés de SFR, indique Les Echos. « Au deuxième trimestre, son chiffre d’affaires a baissé de 2,5 % et l’Ebitda de 5,4 %, sur fond de pertes d’abonnés ».
D’après le quotidien, Patrick Drahi a également confirmé travailler « sur des options stratégiques sur le capital » de SFR destinées à réduire la dette d’Altice France (24 Mds€), qui pourraient prendre la forme d’une prise de participation minoritaire destinée à rapporter environ 3 milliards d’euros.
En revanche, Patrick Drahi a exclu la vente des chaînes BFM et la radio RMC, comme l’avait fait avant lui le Pdg d’Altice France Arthur Dreyfuss. « Je dis et je redis que je ne suis pas vendeur. Je ne veux pas vendre et je ne vais pas vendre, et cela alors même qu’il y a beaucoup d’acteurs à vouloir acheter BFMTV. […] Ça fait plaisir ! Les médias, c’est un petit pôle mais j’en suis très fier ».

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