Netflix : 15 millions d’utilisateurs au forfait avec publicité, et un alignement complet des forfaits Standard avec et sans publicité
Dans un billet publié le 1er novembre sur le blog de Netflix, Amy Reinhardt, qui a succédé fin 2022 à Jeremi Gorman en tant que patronne pour le monde de la publicité de Netflix, indique que le forfait avec publicité du streamer a franchi le cap des 15 millions d’utilisateurs mensuels, soit 50% de plus que lors de la précédente déclaration du groupe (10 millions, au mois de mai).
A cette annonce, qui intervient un an après l’accès des marques à la plateforme – et le jour même du lancement à l’international de l’offre de Disney+ – s’ajoute plusieurs évolutions significatives, pour les marques comme pour les consommateurs.
S’agissant des seconds, d’abord, les abonnés au forfait avec publicité accèderont dès la fin de cette semaine (donc avant le 6 novembre) à la possibilité de télécharger les programmes sur leurs ordinateurs, smartphones et tablettes en vue de les visionner off line.
Cela marque un nouveau pas dans la transformation de l’offre avec publicité, après le passage aux deux flux simultanés et à la vidéo HD (1080P au lieu de 720P) qui était intervenu au début du printemps et s’était traduit par son rebranding en Standard with ads (Standard avec publicité) au lieu de Basic with ads (Essentiel avec publicité). Les deux forfaits Standard (avec et sans publicité) sont désormais strictement équivalents dans les fonctionnalités qu’ils proposent, ce qui semble traduire la confiance de Netflix dans sa capacité à générer un revenu au moins équivalent en publicité à l’écart de tarif entre les deux offres (7,5€ TTC par mois, soit 6,25 € HT). Sous les hypothèses d’une charge publicitaire de 4 mn/heure et d’un CPM à 40€, pour des formats de 30 secondes en moyenne, remplir cette condition suppose au moins 20 heures de visionnage « pubé » par mois. Amy Reinhardt souligne dans son Post que Netflix est le seul streamer à intégrer le téléchargement dans son offre avec publicité (« making Netflix the only ad-supported streamer to offer download »).
Début 2024, Netflix proposera également une offre Binge ad – présentée comme dirigée vers les marques mais qui, à ce stade, semble davantage orientée vers le public, par laquelle l’abonné ayant visionné trois épisodes de suite d’un même programme pourra visionner le quatrième sans publicité.
Parmi les évolutions qui sont plus clairement tournées vers le marché, Amy Reinhardt note le nombre croissant de formats de spots disponibles (15’ et 30’ au lancement, mais aujourd’hui aussi 10’, 20’ et 60’), l’ajout de nouveaux segments de ciblage (notamment ceux tournés vers les annonceurs du dating, des services financiers ou des produits d’hygiène beauté) et, plus globalement, la qualification socio-démographique du public.
En 2024, également, les marques pourront intégrer à leurs messages un QR Code permettant d’ajouter un élément d’interactivité aux spots.
Et Netflix parie également sur le parrainage des programmes.
Le 14 novembre, T-Mobile et Nespresso seront ainsi sponsors de son événement sportif en direct The Netflix Cup.
Des parrains devraient également accompagner la nouvelle saison de Squid Game (The Challenge) ou la dernière saison de The Crown, indique Amy Reinhardt.
Lire le billet d’Amy Reinhardt
Business
Disney officialise le rachat de la part de Hulu encore détenue par Comcast pour 8,6 milliards de dollars
The Walt Disney Company a annoncé qu’elle allait acquérir la participation de 33 % dans le service de streaming Hulu encore détenue par NBC Universal, filiale de Comcast, suite à la décision de Comcast le 1er novembre d’exercer son droit de vente prévu dans le cadre de l’accord signé en 2019 entre les deux sociétés. La transaction « contribuera à la réalisation des objectifs de Disney en matière de streaming » selon le communiqué du groupe. Selon les termes de l’accord de vente/achat, Disney devrait verser à NBCU environ 8,61 milliards de dollars d’ici le 1er décembre, une somme équivalente au pourcentage de NBCU calculé sur une valorisation garantie de Hulu à 27,5 milliards de dollars fixée en 2019, moins la valeur de certaines contributions impayées de NBCU. Pour autant, le calcul définitif dépend encore du résultat du processus d’évaluation de la juste valeur des capitaux propres de Hulu à la date du 30 septembre 2023, décidé par les deux groupes. Et, si la valeur est finalement supérieure à la valeur plancher garantie, Disney paiera à NBCU le pourcentage de la différence. Disney note que le calendrier du processus d’évaluation est incertain, mais il prévoit qu’il devrait être achevé au cours de l’année civile 2024.
Bouygues Telecom publie de très bons résultats pour les neuf premiers mois de l’année
Bouygues Telecom a publié le 31 octobre ses résultats financiers pour les neuf premiers mois de l’année. Tous les indicateurs sont au vert avec un chiffre d’affaires en hausse de +6% en un an qui s’élève à 4,4 milliards d’euros sur les neuf premiers mois. Le résultat opérationnel courant des activités (ROCA) est en hausse de 63 M€ par rapport à l’année précédente (585 M€) et l’EBITDA de 143 M€ à 1,45 Md€ avec une marge d’EBITDA à 32,6% soit +2 points sur un an. Ces bons résultats s’expliquent par la dynamique commerciale de l’opérateur qui gagne un nombre important de nouveaux abonnés tant sur le fixe que sur le mobile. L’opérateur a gagné 217 000 nouveaux clients sur le mobile depuis le début d’année (dont 108 000 abonnés forfaits au troisième trimestre) et 167 000 sur le fixe grâce à 425 000 recrutements sur la fibre optique, portant le parc de clients FTTH à 3,4 millions d’abonnés à fin septembre (71% de la base d’abonnés fixe). Grâce aux augmentations tarifaires, l’ARPU fixe progresse de 1,9 € pour atteindre 30,9 € par abonné par mois. Benoît Torloting, directeur général de l’opérateur, interrogé par Le Figaro, estime que « Nous sommes en ligne avec notre plan Ambition 2026, qui vise à la croissance du nombre de clients, de notre chiffre d’affaires et de la rentabilité appuyée autour de notre stratégie de qualité ».
Roku double ses pertes nettes au troisième trimestre
Le spécialiste du streaming américain Roku a publié le 2 novembre ses résultats financiers pour le troisième trimestre 2023. Si le chiffre d’affaires est en hausse de +20% à 912 millions de dollars au troisième trimestre (dont 787 M$ pour les revenus de la plateforme à +18%), Roku enregistre une perte nette de 330 M$, soit plus du double de la perte nette de l’année dernière (122 M$), en raison notamment d’une dépréciation importante liée à la suppression de nombreux contenus sur le service AVoD-FAST The Roku Channel. Le groupe avait annoncé plusieurs mesures de réduction des coûts en septembre dont le licenciement de 10% de ses effectifs (troisième vague de suppressions d’emplois en un an). Au cours du troisième trimestre, Roku a gagné 2,3 millions d’utilisateurs actifs nets à 75,8 millions, en hausse de 16 % sur un an. Le nombre total d’heures de streaming visionnées sur la plateforme est lui en progression de +22% (26,7 milliards). Roku déclare dans sa lettre aux actionnaires que « Nous avons connu un solide rebond de la publicités vidéo au troisième trimestre et nous nous attendons à ce que le taux de croissance au quatrième trimestre soit similaire (…) Nous restons toutefois prudents dans un environnement macroéconomique incertain et une reprise inégale du marché publicitaire ».
Lire la lettre aux actionnaires
Contenus et services
Paramount va fusionner My5 et Pluto TV au Royaume-Uni à la fin de l’année 2024
Paramount global a annoncé le 1er novembre qu’il lancerait une plateforme unifiée de streaming gratuit financé par la publicité au Royaume-Uni au second semestre 2024, regroupant les contenus de My5, plateforme BVoD de la chaîne Channel 5 dont il est propriétaire, et de Pluto TV, plateforme AVoD-FAST du groupe. Le nouveau service reposera sur la plateforme technologique de Pluto TV. Le nom de la nouvelle marque sera dévoilé en début d’année prochaine. Interrogé par The Hollywood Reporter, Olivier Jollet, vice-président exécutif et directeur général de Pluto TV qualifie de « critique » le marché britannique, de plus en plus compétitif. « Il s’agit d’une évolution significative pour notre activité de streaming gratuit sur ce marché important et d’un témoignage de notre stratégie pour aborder l’avenir du streaming avec nos différentes plateformes (…) Avec Paramount+, notre service de streaming payant premium, nous travaillons soigneusement sur une stratégie de fenêtrage ciblée marché par marché (…) Notre objectif est de tirer encore davantage parti de cet écosystème à l’avenir ». Selon le dernier rapport « Media Nations » de l’Ofcom, la BVoD représente 10% de l’audience globale des radiodiffuseurs au Royaume-Uni en 2022 contre 4% seulement en 2017. Mais, alors que le iPlayer de la BBC concentre 14% du temps de visionnage des contenus du groupe public mesuré en minutes quotidiennes moyennes par personne, My5 de Channel 5 n’est encore qu’à 4% en moyenne.
Cadre juridique et institutionnel
Une baisse pour l’audiovisuel public dans le PLF de fin de gestion pour 2023
La loi de finances pour 2023 prévoyait l’affectation en 2023 d’une fraction de TVA de 3 815,7 M€ aux recettes du compte de concours financiers « Avances à l’audiovisuel public », correspondant au niveau des dépenses portées par ce compte de concours financiers en faveur des entités de l’audiovisuel public. L’article 3 de loi de finances de fin de gestion 2023 (LFG 2023), déposée sur le bureau de l’Assemblée nationale le 31 octobre, a diminué cette fraction de TVA à 3 795,5 M€ pour 2023, en baisse de 20,2 M€ par rapport au montant prévu par la loi de finances pour 2023. Cette évolution correspond majoritairement à la correction d’effets fiscaux résultant des conséquences de la suppression de la contribution à l’audiovisuel public par la loi n°2022-1157 du 16 août 2022 de finances rectificative pour 2022 (LFR 1 pour 2022) que l’État s’est engagé à compenser à hauteur de 25,2 M€. Elle se décompose entre :
Une restitution de 26,7 M€ des crédits ouverts initialement au titre de la compensation de la perte de droits à déduction de TVA par ARTE France, dont 7,9 M€ prévus par la LFR 1 2022 et 18,8 M€ par la loi de finances pour 2023, devenus sans objet dès lors qu’ARTE France continuera de bénéficier d’un droit à déduction de TVA ;
Un complément de dotation au profit de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) de +5 M€, en raison d’une rupture de trésorerie sur l’exercice 2023 dans un contexte de forte inflation ;
Un complément de dotation au profit de France Médias Monde de +1,5 M€ au titre de la perte de son droit à déduction de TVA.
Tableau 1 : Synthèse des évolutions (extrait du PLF de fin de gestion pour 2023)
Au final, le budget 2023 pour l’audiovisuel public aura été en augmentation de 3% par rapport à 2022, soit un budget qui ne suit pas le cours de l’inflation de 2022 (+5,2%)
La Commission européenne valide l’acquisition d’Editis par CMI (Daniel Krétinsky)
Dans une décision du 30 octobre 2023, la Commission européenne a validé le rachat d’Editis, numéro deux de l’édition française (Nathan, Julliard, Plon, Le Cherche Midi, Robert Laffont, 10/18, Presses de la Cité, XO et Pocket) et appartenant jusqu’alors au groupe Vivendi, à IMI filiale de CMI (Czech Media Invest) appartenant à l’homme d’affaires tchèque Daniel Krétinsky qui est également présent dans la presse magazine (notamment Elle, Marianne, Franc-Tireur). Cette opération de cession d’Editis par Vivendi se situe dans le cadre de l’absorption par Vivendi du groupe Lagardère (détenant Hachette Livre) et répond directement aux craintes de la Commission européenne sur la concurrence dans le secteur de l’édition en France. La Commission relève qu’il n’existe pas de « relations verticales entre le secteur de l’édition de livres et celui de l’édition de magazines et ni CMI ni Editis ne sont actives sur un marché en amont ou en aval de leurs activités respectives. » puis que « CMI n’est active dans aucun secteur lié au secteur de l’édition française du livre et Editis n’est active dans aucun secteur lié au secteur de l’édition de magazines ».
Voir la décision de la Commission européenne
Nokia attaque Amazon en justice sur l’utilisation de ses brevets de compression et de diffusion vidéo
Dans un article de la Tribune, Nokia, le géant finlandais des télécoms, a annoncé mardi 31 octobre, qu’il lançait des poursuites en justice contre Amazon dans cinq juridictions dans le monde, notamment les États-Unis, l’Inde, l’Allemagne, la Grande-Bretagne. Nokia accuse Amazon de violation de brevets sur des technologies liées à la vidéo. Les plaintes concernent notamment le service Prime Video d’Amazon. Selon Nokia, ces services enfreignent ses brevets sur « la compression vidéo, la diffusion de contenu, la recommandation de contenu et des aspects liés aux équipements ».