Bruno Patino et les membres du comité de pilotage des Etats Généraux de l’Information ont présenté le 12 septembre au matin les conclusions des travaux lancés en octobre 2023, à l’initiative du Président de la République. Parmi les quinze propositions qui en ont résulté, neuf visent à faire évoluer le cadre national, tandis que les six autres ont une résonance européenne. Au-delà de mieux « armer » le citoyen par un renforcement de « l’éducation à l’esprit critique et aux médias », d’adapter la gouvernance des médias d’information (sans prévoir de donner impérativement aux rédactions un droit d’agrément en cas de nomination d’un nouveau directeur), ou de renforcer les mécanismes de lutte contre la désinformation, quatre propositions pourraient jouer sur le fonctionnement économique du secteur de la publicité digitale, et sur le partage de la valeur entre médias et plateformes : l’instauration d’une « responsabilité démocratique » des entreprises, prévoyant une transparence sur la part des budgets de communication respectivement allouées aux médias d’information et aux plateformes et la mise en place d’une « contribution obligatoire des plateformes numériques sur la publicité digitale » ressortent du cadre national ; l’obligation d’interopérabilité dans le fonctionnement des adtechs, grâce à l’intégration des « services d’intermédiation publicitaires (adtech) à la liste des services prévus par le DMA », et la création d’une « obligation d’affichage des contenus d’information pour les très grandes plateformes » empêchant qu’elles « puissent invisibiliser ou déréférencer les sites d’information », appelleraient une action au niveau communautaire.