WPP, Omnicom, Publicis et Havas ont su tirer leur épingle du jeu en 2014, malgré les incertitudes macro-économiques, et publient de bons résultats. Cette tendance semble se confirmer sur les premiers mois de 2015, portée par le new business et les activités numériques.
Des résultats satisfaisants en 2014
Les 4 principaux groupes de communication mondiaux ont fini 2014 sur de bons résultats, non seulement en termes de chiffres d’affaires, mais également de croissances organiques. A cet égard, Omnicom enregistre la plus forte croissance, grâce à d’excellentes performances sur le dernier trimestre (+5,9%). Havas dégage une croissance organique supérieure à 5%, largement portée par les gains de nouveaux business (2,25 Mds €). Ces réultats valident « la réussite du plan Together initié lors de 2 dernières années, basé sur la collaboration, et qui met au centre de toutes nos activités la créativité, l’innovation et les médias » selon son PDG, Yannick Bolloré.
WPP, avec une croissance organique de 3,3%, confirme la bonne santé du groupe, soutenu par le dynamisme des activités liées à la publicité et la gestion de portefeuille de média qui progressent de 15% à périmètre et taux de change constants. De son côté, Publicis justifie sa relativement faible croissance de 2% par de mauvaises performances en Europe, une croissance décevante aux Etats-Unis et au Brésil, des pertes de budgets importants de son entité Razorfish, ainsi que l’échec de la « fusion entre égaux » avec Omnicom, selon son PDG Maurice Lévy. Tout20efois, la part du digital dans le CA du groupe ne cesse de progresser pour atteindre 42%, en hausse de 4pts.
Havas, le challenger qui progresse fortement
Source : NPA sur données opérateurs
Un début 2015 prometteur
Havas est le groupe qui affiche les meilleurs résultats, avec une croissance organique de 7,1%, et des revenus qui s’élèvent à 469 M€. L’Amérique du nord est le principal moteur de cette hausse, avec +37,1% ; suivi par la zone Asie-Pacifique, elle-aussi en croissance à 2 chiffres. Selon Y. Bolloré, l’environnement extérieur favorable (faiblesse des prix du pétrole et des taux d’intérêt) et la dynamique interne forte (notamment les investissements en nouvelles expertises : technologies, data, mobile et contenus) sont positifs pour le groupe.
WPP annonce un bond de ses résultats en Janvier de +6,7%, « à périmètre et taux de change constants » insiste Sir Martin Sorrel, son PDG. Ce dernier table sur des résultats globaux pour 2015 en croissance de 3%, en raison d’avantages liés à un positionnement géographique sur les marchés émergents (BRICs[1] et Next 11[2]) et à son avance sur la gestion des achats sur les nouveaux médias et les data issues des développements et investissements sur les analytics et les nouvelles technologies. Deux objectifs stratégiques sont également fixés :
- « maintenir le niveau de croissance de new business et la politique d’acquisitions horizontalement et stratégiquement ciblées» : le groupe compte réaliser une hausse de 17% sur le digital, qui représenterait plus de 42% de ses revenus.
- « continuer à équilibrer la croissance du CA et des effectifs, améliorer le ration CA/personnel pour optimiser les marges d’exploitation»
Publicis enregistre une quasi-stagnation de son CA sur le premier trimestre 2015 (2,103 Mds€), avec une croissance organique de 0,9%. Le groupe mise sur les effets bénéfiques de l’acquisition de Sapient, spécialisé dans le marketing et la communication numériques, pour 3,7 milliards de dollars (3 milliards d’euros) en Novembre dernier. Par cette opération, la part du digital dans les revenus du groupe devrait atteindre 50% en 2015, « soit une avance de trois ans sur les objectifs fixés pour 2018 » selon le communiqué. De plus, la bonne tenue du marché Nord-Américain, qui représente 50 % de ses revenus, est un autre élément positif qui incite le groupe Publicis à « envisager l’année 2015 avec confiance ».
Toutefois, les résultats d’Omnicom, quant à eux, subissent une très légère baisse de 0,9% sur le T1 2015, supérieure aux prévisions.
Malgré ces déclarations prometteuses concernant 2015, tous les groupes appellent cependant à rester prudent car les incertitudes macro-économiques et géopolitiques sont nombreuses et pourraient impacter les budgets publicitaires en dépit de la reprise de confiance constatée :
- fragilité de l’eurozone
- conflits au Moyen-Orient
- ralentissements des BRICs et Next 11
- déficit américain
[1] : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud.
[2] : Les « Onze prochains » pays émergents : Bangladesh, Égypte, Indonésie, Iran, Corée, Mexique, Nigeria, Pakistan, Philippines, Turquie, Vietnam.