Du « Fun et de la simplicité », voilà la promesse de Peach pour se différencier des autres acteurs du marchés. La nouvelle application lancée par Dom Hofmann, le co-fondateur de Vine, fait parler d’elle depuis son lancement le 8 janvier dernier et bénéficie d’une large couverture médiatique.
Un savant mélange entre Facebook, Twitter et Yo
La nouvelle application suscite un réel engouement sur l’Appstore en France où elle se classe au 48ème rang des applications les plus téléchargées et aux USA où elle atteint la 38ème place.
Peach permet d’alimenter son profil avec des messages concis, des photos ou des GIF. Le tout peut être « liké », commenté et peut même se voir gratifié d’un émoji spécial. Mais la grande originalité de Peach réside dans l’utilisation des « mots magiques ». Il suffit d’écrire un mot particulier dans la barre de publication et l’application offre alors plusieurs possibilités pour enrichir une publication :
Gif => Propose directement une galerie de Gif.
Weather => Poste automatiquement le temps qu’il fait.
Here => Ajoute la localisation.
Draw => Permet de dessiner du bout des doigts et de publier une création.
Move => Poste le nombre de kilomètres parcourus durant la journée.
Peach s’appuie sur cette fonctionnalité pour traduire son originalité et renforcer son positionnement d’application résolument fun et simple d’utilisation.
Futur hit ou gloire éphémère ?
Il est encore trop tôt pour prédire l’avenir de cette application, mais de nombreux réseaux sociaux ont connu leur quart d’heure de gloire avant de rapidement tomber dans l’oubli (Diaspora/Path/.Uthink/etc…). La nette baisse du nombre de téléchargements par rapport à la semaine du 11 janvier interroge sur la capacité de l’application à dépasser le simple effet d’annonce et le buzz qui en a suivi.
Certes, Peach dispose de beaucoup d’ingrédients pour réussir : l’application synthétise et simplifie bon nombre d’usages plébiscités par les internautes, notamment par une cible jeune et très présente sur les réseaux sociaux. Mais à force de jouer la carte de la simplicité, Peach se prive de certaines fonctionnalités considérées comme essentielles : impossibilité d’envoyer un message privé à un contact (pas de système de messagerie), de restreindre des publications (l’ensemble des contenus sont publics) ou même de partager sur d’autres supports les contenus postés. De réels manques qui, sauf surprise, risquent de limiter un intérêt continu de la part du public pour ce nouveau venu. De plus une réaction des géants du marché paraît probable. Ils n’ont jamais rechigné à s’adapter aux fonctionnalités des nouveaux entrants pour les tuer dans l’œuf. La géolocalisation adaptée sur Facebook pour contrer l’arrivé de Foursquare en apporte la parfaite illustration.
Pour assurer sa pérennité, Peach devra atteindre une masse critique d’utilisateurs. Cela passera obligatoirement par le développement de l’application sur plusieurs systèmes d’exploitation mobiles (elle est disponible uniquement sur IOS), mais également par sa déclinaison en plusieurs langues afin favoriser son expansion (celle-ci n’est disponible qu’en anglais). Autre incertitude autour de ce nouvel acteur, son modèle économique. Son créateur n’a pour le moment donné aucune interview ni précision sur les moyens qui seront mis en place pour générer des revenus sur le long terme.