Les chiffres de consommation vidéo sous formats physiques et dématérialisés à fin septembre sont désormais connus[1]. Si le marché enregistre un nouveau recul dans son ensemble, les bonnes performances des modèles EST et SVoD ont permis un net ralentissement du rythme de décroissance et sont porteuses d’espoir pour les années à venir.
Près de 50 millions de DVD et Blu-ray ont été vendus sur les neuf premiers mois de l’année 2016. Un total en baisse de 7,7% par rapport à la même période en 2015. Le DVD reste le format dominant du marché physique avec 41 millions d’unités écoulées (84% des ventes de supports physiques) contre 8 millions pour le Blu-ray. Si le format DVD poursuit son recul à -9,3%, le Blu-ray connaît un léger rebond à +1,3%, porté pas un line-up puissant (Star Wars : Le Réveil de la Force, 007 Spectre, Batman v Superman : L’Aube de la Justice, Deadpool, X-Men : Apocalypse…) et la multiplication des offres promotionnelles (du type « 2 Blu-ray achetés le 3eme offert »). Des offres qui génèrent du volume côté distributeurs avec des tarifs attractifs pour le consommateur mais qui, en contrepartie, participent à la réduction du marché en valeur. Ainsi à fin septembre 2016, les revenus issus des ventes de Blu-ray reculaient de 7,6% à 97 M€ (ceux des DVD de 15,6% à 282 M€). Au total, les ventes de supports physiques ont généré près de 380 millions d’euros de chiffre d’affaires entre janvier et septembre 2016, soit une baisse de 13,7% par rapport aux neuf premiers mois de 2015.
Dans le même temps, le marché dématérialisé poursuit son développement avec une croissance de 21,4% par rapport à 2015 et un chiffre d’affaires de 230 millions d’euros. Si le modèle locatif à l’acte a confirmé sa difficulté à renouer avec la croissance (-4,5%), ceux de l’achat définitif et de l’abonnement illimité ont affiché une nouvelle progression soutenue avec respectivement 28,1% et 100,2% de croissance à fin septembre 2016. Pour la première fois, les revenus cumulés des deux modèles ont dépassé ceux de la VoD avec 120 M€ contre 110 M€ pour le modèle locatif. EST et SVoD comptent dorénavant pour 52% des revenus numériques, contre 39% un an auparavant.
Consommation de vidéo sous formats physiques et dématérialisés au cours des 9 premiers mois 2016
Source : NPA Conseil sur données CNC, GfK et NPA
Les excellentes performances des modèles EST et SVoD ont permis de limiter le recul du marché vidéo au cumul des deux univers avec une diminution des recettes totales de seulement 1,8% entre janvier et septembre quand la décroissance se faisait à deux chiffres les trois années précédentes (reculs supérieurs à -10% entre 2013 et 2015). Les revenus numériques représentent 38% du chiffre d’affaires vidéo sur les neuf premiers mois de l’année 2016, contre 31% à la même période en 2015.
Évolution de la consommation de vidéo sous formats physiques et dématérialisés
(9 PM 2011 – 9 PM 2016 / en millions d’euros)
Source : NPA Conseil sur données CNC, GfK et NPA
Sans surprise, la contraction du marché physique devrait se poursuivre jusqu’à l’atteinte d’une nouvelle taille critique. Les revenus numériques devraient quant à eux continuer à se développer et permettre au marché de se stabiliser dans les années à venir. Dans l’hypothèse où les rythmes d’évolution actuels se maintiendraient, l’industrie vidéo pourrait assister à un croisement des courbes de revenus à l’horizon 2018.
[1] Baromètre CNC-GfK de la vidéo physique & Baromètre Digital GfK-NPA