Si les présentations de nouveaux boitiers TV ont été nombreuses au cours de cette édition du CES, la nouvelle version du Nvidia Shield a marqué les esprits. Cet engouement est d’autant plus surprenant que le terminal constitue plus une mise à jour qu’un nouveau modèle. Mais le leader de la carte graphique a su intégrer de nouvelles solutions logicielles pour faire de son système un « média center » complet et attractif qui allie le meilleur de l’offre TV et jeux vidéo.
Nvidia Shield TV 2.0
Nvidia est un des leaders mondiaux des cartes et puces graphiques dont les produits équipent de très nombreux PC et consoles de jeux commercialisés par ses partenaires. Bien connu des joueurs grâce à sa marque GeForce, Nvidia a décidé à partir de 2013 de faire évoluer son modèle économique en commercialisant directement des terminaux de jeux sous la marque Nvidia Shield et non plus seulement des composant pour terminaux tiers. Le groupe a d’abord lancé une console portable, puis une tablette et enfin en 2015 un boitier TV fonctionnant sous Android, le Nvidia Shield TV. Si la gamme de consoles portables et de tablettes ont été de cuisants échecs pour le groupe, le Nvidia Shield TV a su convaincre une communauté d’utilisateurs et permis à Nvidia d’en proposer une nouvelle version à partir du 16 janvier prochain.
La nouvelle version du Shield TV se base sur le même design et le même hardware que la version de 2015. Néanmoins, on peut constater des évolutions notables comme une réduction de la taille du boitier de 40%, une connectivité améliorée et une nouvelle manette. En outre, si le harware reste globalement le même qu’en 2015, la Shield TV demeure en termes de configuration technique une des boxs TV Android les plus performantes du marché notamment grâce au processeur Nvidia Tegra X1 conçu pour le jeu et qui équipera également la prochaine génération de console Nintendo. Le terminal était presqu’en avance sur son temps lors de sa sortie, sa ressortie aujourd’hui permet au groupe d’attirer à nouveau l’attention sur son terminal et de recruter de nouveaux utilisateurs.
Dans ce but, Nvidia propose en outre une nouvelle politique tarifaire plus attractive puisque désormais la manette de jeu et la télécommande sont incluses pour l’achat de tout terminal alors qu’elles étaient seulement proposées en option payante auparavant. A partir du 16 janvier, deux modèles seront donc proposés à la vente : un modèle doté d’un disque dur de 16 Go pour 229 euros et un modèle dit « Pro » doté d’un disque dur de 500 Go pour 329 euros.
Cependant, si le terminal en lui-même ne change pas diamétralement, Nvidia a concentré ses efforts sur la partie logicielle et la ressortie de son terminal sera accompagnée d’un grand nombre de nouvelles fonctionnalités qui permettent de moderniser son produit[1].
4K, HDR, Android 7.0 : une offre TV enrichie
La principale évolution du boitier sera le passage par défaut à partir du 16 janvier à Android 7, la dernière version du système d’exploitation de Google lancé en septembre dernier. Cette nouvelle version permet d’intégrer des fonctionnalités proches du DVR pour le direct et les contenus d’applications tierces[2] mais également une fonction PiP[3].
L’autre nouveauté mise en avant par Nvidia est l’ajout de la 4K et de la HDR. Dans les faits, l’annonce est un peu biaisée puisque le précédent modèle de la Shield TV supportait déjà ces deux formats mais peu d’applications compatibles étaient disponibles. Désormais, plusieurs applications tierces seront compatibles avec le format 4K : Netflix et Amazon en 4K et HDR, Google Play Films et Vudu pour la seule 4K. En outre, le passage à un port HDMI 2.0b devrait permettre d’améliorer un peu les performances.
Si l’écosystème d’applications TV de Nvidia était déjà riche pour le marché français, Nvidia a conclu de nouveaux partenariats. Ainsi, YouTube 360 et My Canal viendront s’ajouter à My TF1 VOD, TFouMax, Arte ou encore Twitch. Nvidia a annoncé surtout la sortie pour la première fois en France sur Android TV d’Amazon Prime Vidéo et de Molotov TV. Ces exclusivités Android sont sans doute temporaires mais permettront d’enrichir un catalogue d’applications déjà conséquent lors de la sortie de la nouvelle version le 16 janvier prochain.
Enfin, l’intégration de Plex Media Server depuis quelques mois permet au Nvidia Shield de faire office de serveur audiovisuel domestique en stockant l’ensemble des fichiers vidéo d’un foyer qui pourront ensuite être consommés en streaming sur tous les écrans à proximité.
Un terminal optimisé pour le jeu
Plus encore que pour la vidéo et la TV, c’est dans le domaine du jeu vidéo que Nvidia a amélioré son système. En effet, Nvidia a ajouté l’application Steam Link qui permet de jouer en streaming local sur son téléviseur. Concrètement, l’application permet de se connecter de la bibliothèque Steam[4] de l’utilisateur, de lancer un des jeux sur un ordinateur à proximité et de le streamer sur le téléviseur. Les calculs nécessaires pour l’affichage audio et vidéo du jeu sont générés par l’ordinateur et non par le boitier qui gère simplement le stream et l’interaction avec la manette. De ce fait, malgré une puissance insuffisante pour faire fonctionner directement un jeu de dernière génération, avec ce système la Shield TV permet de jouer sur téléviseur dans de très bonnes conditions. En effet, Nvidia promet qu’à partir du 16 janvier, les utilisateurs pourront profiter de leurs jeux sur téléviseur en 4K et 60 images par seconde[5]. Nvidia pourra en outre s’appuyer sur la gigantesque bibliothèque de Steam qui référence plus de 2 millions de jeux[6].
Néanmoins, pour les utilisateurs ne disposant pas d’un ordinateur optimisé pour le jeu ou pas de compte Steam, Nvidia propose GeForce Now sa propre solution de jeu. Geforce Now est un service de cloud-gaming, qui permet de streamer un jeu en 1080p fonctionnant non pas sur un ordinateur à proximité mais sur un serveur distant de Nvidia. Ce système permet donc de jouer à des jeux récents sans matériel particulier si ce n’est une bonne connexion. Le service GeForce Now est accessible pour 9,99 euros par mois et donne accès à une cinquantaine de jeux récents. Si le service existe depuis quelques mois, Nvidia a enrichi son catalogue pour la sortie de son nouveau boitier notamment en signant un partenariat avec Ubisoft qui propose la majorité de ces derniers titres sur le service.
Un hub domotique
Enfin, la Nvidia Shield TV va bientôt intégrer des fonctionnalités domotiques grâce à Google Assistant. Ainsi, Android 7 permet d’intégrer au boitier TV l’application Google Assistant, un dérivé de Google Now qui fait office d’assistant personnel mais permet aussi d’interagir par la voix avec le terminal et d’autres objets connectés. La Shield TV est donc désormais intégrer à l’écosystème Google Home et peut se connecter aux différents terminaux compatibles dont les thermostats connectés Nest. La Shield TV pourra même faire fonction de hub de domotique et centraliser le contrôle de tous les objets connectés compatibles dans un même foyer. L’utilisateur pourra donc par commande vocal contrôler son éclairage, son chauffage ou ses appareils électroménagers connectés depuis son boitier Nvidia. Néanmoins, pour que les commandes vocales fonctionnent dans l’ensemble de la maison, il sera nécessaire d’équiper son domicile de plusieurs micros connectés Nvidia Spot qui seront commercialisés d’ici quelques semaines aux Etats-Unis pour 50$.
[1] L’ensemble des terminaux y compris les anciens modèles bénéficieront d’une importante mise à jour le 16 janvier qui permettra d’activer l’ensemble des fonctionnalités présentées ici
[2] Les développeurs tiers doivent néanmoins rendre leurs applications compatibles avec ces nouvelles fonctionnalités.
[3] Picture in Picture qui donne la possibilité d’incruster un second flux dans l’image.
[4] Steam est de loin la première plate-forme de vente de jeu dématérialisé sur PC
[5] Ce qui nécessitera dans ce cas d’avoir tout de même un ordinateur très haut de gamme en plus du boitier.
[6] Source Steam Spy