La semaine dernière, Facebook annonçait le lancement de son « Journalism Project », un produit qui s’appuie sur différents outils ayant tous pour but de mieux collaborer avec les médias. Ce projet intervient quelques semaines après que la responsabilité de Facebook ait été mise en cause dans le phénomène des « fake news » et qui a marqué la campagne de l’élection présidentielle américaine.
Nouveaux formats de contenus, formations en ligne et « fact-checking »
Le « Journalism Project » de Facebook s’organise autour de deux grands piliers : de nouveaux outils pour les medias et des mesures de lutte contre les « fake news ».
Un arsenal d’outils à disposition des médias : Pour mieux collaborer avec les médias, Facebook a tout d’abord annoncé lancer de nouveaux formats de contenus à partir d’Instant Articles, avec par exemple les dossiers de contenus qui viendront enrichir chaque information.
Cette collaboration passera aussi par des formations en ligne proposées par Facebook pour « éduquer » les journalistes et producteurs de contenus du monde entier, à la plateforme.
L’entreprise souhaite également développer le live en laissant l’administrateur d’une page d’un média désigner des journalistes qui pourront directement publier du contenu en live au nom et sur la page. La possibilité de lancer des live depuis le site web sera également offerte.
De plus, Facebook travaille pour proposer rapidement aux médias de nouveaux modèles de monétisation de leurs contenus, en intégrant sur la plateforme des essais d’abonnements et ce, directement depuis Instant Articles.
Des mesures contre les « fake news » : Pour lutter contre la prolifération des fausses informations sur sa plateforme, Facebook a décidé d’aller plus loin que la simple interdiction d’accès à sa régie publicitaire pour les sites qui les diffusent. Ainsi, lors des prochaines élections fédérales en Allemagne en septembre prochain, Facebook testera le fact-checking en partenariat avec des associations de journalisme d’investigation indépendantes comme Correctiv. Ces associations signaleront à Facebook les informations déterminées comme fausses. Une pastille indiquant que l’information donnée a fait l’objet d’une vérification et qu’elle est contestée sera alors intégrée dans les articles.
« Nous faisons plus que de simplement distribuer les informations à nos utilisateurs »[1]
Alors qu’en août dernier, Marc Zuckerberg soutenait que Facebook était « une société de technologie, pas une société de médias », il semble que l’entreprise ait clairement revu sa position, notamment suite aux élections américaines de fin 2016.
Ainsi, dans une vidéo live de vingt minutes publiée sur son compte Facebook personnel le 21 décembre dernier, Mark Zuckerberg affirmait que “Facebook est un nouveau genre de plateforme. Ce n’est pas une entreprise technologique traditionnelle. Ce n’est pas un média traditionnel. (…) On a construit une technologie et on se sent responsable de la façon dont elle est utilisée.”
Journalism Project s’inscrit donc dans cette philosophie avec pour objectif d’aider les médias à distribuer leurs contenus de la façon la plus pertinente possible sur la plateforme sociale. Justin Osofsky, vice-président de Facebook affirmait début janvier vouloir « travailler avec les éditeurs de contenus pour construire des produits qui leur permettent de mieux raconter des histoires et de rencontrer leur public de différentes manières et ce, tout en développant de nouveaux modèles de monétisation.»
[1] Marc Zuckerberg, dans une vidéo Facebook Live de vingt minutes postée sur son compte Facebook le 21 décembre 2016