L’apparition des assistants personnels, et plus généralement des interfaces vocales, vient profondément bouleverser l’accès aux contenus du web, déterminant la troisième ère de la recherche : la suggestion.
Les assistants personnels, un marché à fort potentiel.

Le marché sera donc essentiellement porté par le développement massif des assistants vocaux grands publics. Statista, se basant en partie sur les données de CIRP (Consumer Intelligence Research Partner) estime qu’Amazon a écoulé quelques 11 Millions d’Echo depuis son lancement en 2014, dont 5,2 millions pour la seule année 2016[2]. Dans son étude VoiceReport, VoiceLabs estime que le parc installé de terminaux « Voice First » (Google Home, Amazon Echo…) atteindra 33 millions fin 2017 aux Etats-Unis, contre moins de 6,5 millions fin 2016 soit 26,5 millions d’unités vendues en 1 an.
Potentiellement le marché pourrait aussi rapidement s’étendre à l’ensemble des parcs installés Android (à partir de 6.0) mais aussi iOS. Google annonce 1,4 milliard de terminaux Android en activité[3], et Apple, 1 milliard de terminaux à travers le monde[4].
Le passage du catalogue à la suggestion.
Le marché de la « présentation de contenus », et plus globalement le search sur Internet, connait ainsi sa troisième « révolution ». Après le catalogue puis la recommandation, la distribution de contenus passe à l’âge de la suggestion.
Avec le catalogue, les services « portails » proposaient des listes de liens catégorisés et éditorialisés. Les « longues listes » se basaient avant tout sur les données fournies par les producteurs (catégories, type de contenu, durée, description…) pour intégrer les liens dans un catalogue structuré. La version primitive de Yahoo!, par exemple, répondait à ce modèle. Avec la montée en puissance de Google, notamment le développement des robots « indexeurs » de contenu et des algorithmes de recherche (de ranking, de recommandation,…), la proposition de contenus est passée au stade de la recommandation promettant une proposition plus pertinente et utilisant de plus en plus de données, notamment sur le comportement des internautes (films déjà vus, cliqués…). La liste devient alors ordonnée, beaucoup plus limitée, et la présentation se fait « mosaïque », les titres jugés les plus pertinents apparaissant en haut de celle-ci.
Enfin, l’arrivée des interfaces vocales, sous l’impulsion des technologies de compréhension et de reconnaissance de contexte (reconnaissance faciale, émotion…) et intégrant un volume toujours supplémentaire de données liées aux personnes et au contexte (Machine Learning), marque l’avènement de la suggestion. Les systèmes s’affranchissent de l’interface levant les derniers freins à l’usage, et proposent moins de contenus puisqu’on passe de la mosaïque à une short list de 3 à 4 propositions, l’objectif étant d’atteindre toujours plus de pertinence dans la suggestion et d’utiliser la conversation naturelle pour affiner « en permanence » la proposition.
Du catalogue à la suggestion : Principes et impacts (Source NPA Conseil)
[1] https://www.tractica.com/newsroom/press-releases/the-virtual-digital-assistant-market-will-reach-15-8-billion-worldwide-by-2021/
[2] http://www.businessinsider.fr/us/amazon-echo-sales-figures-stats-chart-2016-12/
[3] http://www.androidcentral.com/google-says-there-are-now-14-billion-active-android-devices-worldwide
[4] http://bgr.com/2016/01/26/number-active-apple-devices/

