D’après une étude du CSA sur les chiffres clés du sport à la télévision en 2016, les droits TV sportifs ont atteint un total de 1,315 Md€ en France, soit plus du double des sommes engagées en 2000. Le football représente à lui seul 80% du marché.
Qu’il s’agisse de la Ligue 1, de la Ligue des champions ou de la Premier League anglaise, les dépenses engagées par les diffuseurs français atteignent des montants record. Toutefois, si la Ligue de football professionnelle (LFP) espère placer la Ligue 1 sur le podium européen, l’essor des attributions de droits à l’étranger maintient pour l’instant le championnat français en cinquième position. L’arrivée de SFR Sport sur le marché des droits sportifs, face aux actuels détenteurs des droits (Canal+ et beIN Sport), et peut être à Eurosport (après son rachat par Discovery) pourrait redonner espoir à la LFP pour l’attribution des droits 2020-2024.
Parmi les grands championnats nationaux, la Ligue 1 reste moins valorisée que ses voisins européens. Lors de l’attribution des droits pour les saisons 2012 à 2016, la LFP avait accusé une baisse de revenus télévisuels de 61 M€, liée au « désengagement presque total d’Orange et partiel de Canal+ », commentait le Président de la LFP de l’époque, Frédéric Thiriez[1]. En avril 2014, l’arrivée de beIN Sport comme nouvel enchérisseur se traduisait par un rebond de près de 25% et Frédéric Thiriez[2] saluait « un résultat honorable ». La montée en puissance de SFR, la volonté possible d’Eurosport de compléter les droits des J.O. (qu’il a acquis à l’échelle européenne), l’intérêt croissant des grandes plateformes numériques pour le sport (Facebook est déjà diffuseur des championnats américain et espagnol, Amazon pourrait enchérir pour les droits de la Serie A italienne…), ou encore le retour des grands diffuseurs en clair, en co-investissement avec des opérateurs de pay-TV, évoqué ces derniers jours par le patron des sports de TF1 François Pellissier, permettent à la LFP d’espérer pour la Ligue 1 une trajectoire qui la rapprocherait de ce qui est observé ailleurs sur le continent.
A titre comparatif, Sky et BT débourseront, en moyenne, 12,2 millions d’euros par match de Premier League sur les saisons 2016/17 à 2018/19 contre environ 2 millions d’euros par match pour la Ligue 1, et les dernières attributions de droits TV se sont soldées chez nos voisins par un bond de 54 % en moyenne (sur les 4 principaux championnats).
[1] http://www.lequipe.fr/Football/Actualites/Une-baisse-de-61-me/294507
[2] http://www.leparisien.fr/ligue-1-2010-2011-football/droits-tv-du-foot-la-ligue-espere-decrocher-le-gros-lot-04-04-2014-3740193.php