2022 est incontestablement une date clé pour le secteur des médias et des télécoms. Elle marque le point d’atterrissage du plan Très haut débit en France et ouvre une nouvelle séquence marquée par la tenue de la prochaine conférence mondiale des radiocommunications (CMR) qui en 2023 décidera de l’avenir du spectre sur la planète. Un rendez-vous crucial pour l’avenir.
Mais l’avenir se joue aujourd’hui et 2022 se prépare dès à présent. Pour l’opérateur de réseaux TDF trois aspects structurants doivent être évalués et analysés pour préparer au mieux cette échéance : l’évolution des usages, l’évolution des infrastructures et des réseaux, les investissements et les financements nécessaires.
• Accompagner l’évolution des usages
Le futur des réseaux porte en lui des promesses nouvelles en termes d’usage. La principale conviction de TDF réside dans le fait que le monde a désormais basculé dans le tout connecté et que cette connexion globale va se poursuivre et s’amplifier. Le point de départ est simple à dater : 2007 et le lancement de l’iPhone par Apple. Ce nouvel objet est devenu un miroir du monde numérique, un deuxième moi numérique. Demain, c’est une nouvelle forme d’expérience qui nous attend avec l’émergence d’un nouveau concept, celui du citoyen augmenté. Le citoyen augmenté va évoluer dans un quadrilatère dont les quatre sommets sont le foyer, la ville, les transports et les territoires.
Le foyer tout d’abord. Dans le foyer la télévision sera plus immersive avec le nouveau format Ultra haute définition apportant plus de clarté, plus de contraste, plus de luminosité. Elle sera également plus personnalisée grâce aux possibilités offertes par l’OTT à l’instar de ce que peut faire Molotov (start-up dans laquelle TDF est monté à hauteur de 3% dans le capital) dans le domaine de la télévision de rattrapage. Outre la télévision ce sont l’ensemble des objets du foyer qui seront connectés ouvrant la voie à une nouvelle domotique avec des scénarios d’usage infinis permettant de contrôler à l’aide de nouveaux assistants vocaux son électroménager, son chauffage… Y compris depuis sa voiture, elle-même connectée. Enfin, la multiplication des capteurs liés à la santé, préfigurés par les Fitness trackers, apporteront un suivi médical de qualité. Au-delà du foyer, la ville augmentée ou Smart City qui à n’en pas douter incarne la prochaine grande révolution numérique. Une ville avec des réseaux de distribution d’eau ou d’électricité intelligents, pour optimiser l’efficacité de la production, de la distribution et de la consommation ; une ville plus souple pour les citoyens grâce à l’e-administration ; une ville qui s’adapte à de nouvelles formes de mobilité avec une continuité entre les différents modes de transport. Les transports précisément, troisième sommet du quadrilatère marqué à l’avenir par la fin de la propriété y compris pour la voiture, remplacée par de nouveaux services de mobilité basés sur l’usage. Enfin, les territoires, qui demain désenclavés grâce à la lutte contre toutes les fractures numériques proposeront du télétravail.
• Accélérer le déploiement des nouveaux réseaux très haut débit
Pour l’ensemble de ces nouveaux usages, que TDF accompagnera, il faut des infrastructures et des réseaux de plus en plus solides et efficaces. Or, force est de constater que des efforts importants doivent être réalisés. TDF y participe et y participera. De fait, si la France est la quatrième puissance numérique dans le monde, elle reste en queue du peloton dans le déploiement des infrastructures de très haut débit fixes et mobiles.
Le fixe tout d’abord. A la fin de l’année 2016, plus de 15 millions de foyers sont éligibles à des débits égaux ou supérieurs à 30 mégabits / seconde, 11 millions à des débits supérieurs à 100 mégabits et 7,7 millions à la fibre optique (avec une concentration il est vrai sur les zones très denses puisque moins d’un million de foyers sont éligibles sur les RIP). Mais on résonne ici en termes de foyers ou de prises éligibles. La réalité est bien différente quand on s’intéresse au nombre de foyers réellement abonnés à une offre de très haut débit fixe. En effet, 2,2 millions de clients seulement sont abonnés à un service de fibre (29% des foyers éligibles). Certes le nombre d’abonnés a augmenté de 50% en 2016 mais à ce rythme (+700 000 abonnés par an) il ne faudra pas moins de 40 ans pour arriver à une généralisation du THD fixe. Or la France est le seul pays au monde à avoir choisi une extinction complète du cuivre… Les RIP, Réseaux d’initiative publique représentent une démarche courageuse et revêtent à cet égard une importance cruciale. TDF, désormais opérateur de fibre, est particulièrement actif dans les zones les moins peuplées. Il a remporté cette année un premier appel d’offre important lancé par le Syndicat Mixte Val-d’Oise Numérique pour la concession de son RIP FttH. D’une durée de 25 ans, elle concerne 85 000 prises sur 116 communes. De nombreux appels d’offres liés au plan France THD auront lieu dans les 18 prochains mois. Et TDF vise un portefeuille d’un million de prises dans le secteur des réseaux d’initiative publique.
Le très haut débit mobile présente lui aussi des défis importants. Si le taux de couverture 4G poursuit sa progression c’est la 5G du futur qui doit dès à présent être préparée. Une 5G qui promet des débits multipliés par cent ou par mille et qui équivaudra en mobilité aux performances de la fibre. Or la 5G va modifier radicalement l’architecture des réseaux mobiles avec une multiplication par deux à cinq du nombre de points hauts nécessaires. Il va falloir déployer de nombreuses antennes supplémentaires, à même d’utiliser les nouvelles bandes 5G. Et il conviendra donc de trouver de nouveaux sites pour des points d’émission (implantation de petites cellules) y compris sur des points « semi-hauts », reliés entre eux par de la fibre. Tout va se transformer en points d’émission jusqu’aux plaques d’égout. Les opérateurs devront déployer leurs équipements sur des infrastructures urbaines comme les abribus, les éclairages ou les bâtiments. Un chantier très important qui doit se préparer dès aujourd’hui.
Enfin, la plateforme numérique terrestre ne doit pas être oubliée dans la liste des infrastructures d’avenir. 60% des français utilisent la TNT pour regarder la télévision. La plateforme a été la première à être passée en avril dernier au Tout HD. L’opération a été un grand succès et il s’agit maintenant de préparer la compatibilité avec l’UHD en vue d’une transition future. Des consultations sont en cours auxquelles TDF participe.
• Investir massivement dans les infrastructures
Après les usages et les réseaux, se pose la question cruciale des investissements et des financements. Le maître mot doit être le pragmatisme avec une ouverture à l’ensemble des technologies qui permettent le très haut débit. TDF occupe une position centrale en tant qu’acteur global d’infrastructures, infrastructures mobiles et infrastructures en fibre optique (la télévision ne représente plus que 28% de son chiffre d’affaires derrière les infrastructures mobiles). Ses investissements sont très importants. 25% du chiffre d’affaires de TDF est réinvesti dans les infrastructures. TDF participe donc pleinement à l’objectif d’un territoire à 100 % en très haut débit d’ici à 2022 dont les besoins en investissements sont estimés à 20 milliards d’euros (un tiers de financements publics et deux tiers de financements privés). Avec une ligne directrice majeure, celle de toujours investir dans le sens de l’intérêt général. Le métier de TDF n’est pas de commercialiser de l’accès auprès des particuliers. TDF n’est pas en concurrence avec les fournisseurs d’accès à internet qui sont ses clients. Soutenu par la présence au capital de fonds d’infrastructures qui partagent une vision d’investissements de long terme dans l’économie réelle, TDF se positionne plus que jamais comme un opérateur d’infrastructures neutre, ouvert et mutualisant. Un constat illustré par son engagement dans les Réseaux d’initiative publique de deuxième génération, les RIP destinés à la montée en débit et la couverture très haut débit du territoire.
En conclusion, la France a toutes les capacités pour faire émerger un écosystème vertueux avec une réglementation accompagnant les investissements et un marché de la dette et du crédit favorable. Mais 2022 se joue maintenant. Après les trente glorieuses il faut maintenant s’atteler à construire « les trente audacieuses ». La France est en marche mais elle doit maintenant « passer au galop » !