David Guetta, Indila, Kendji Girac, Christine and the Queens, Kungs… les artistes français s’exportent avec succès en dehors de nos frontières. L’année musicale 2016 a ainsi été rythmée par les performances des artistes français à l’international : ventes record d’albums ou de singles, présence dans les classements de streaming, concerts affichant complet, récompenses prestigieuses… Au total la filière musicale française a généré 628 millions d’euros de revenus à l’export sur l’année écoulée, un résultat en hausse de 2% en un an, de 30% en dix ans.
La France parmi les poids lourds de l’industrie musicale à l’international
A l’occasion du Midem, marché international du secteur qui se tenait à Cannes du 6 au 9 juin dernier, le Bureau Export de la Musique Française[1] a publié une étude sur le dynamisme de la production nationale à l’export. En constante progression depuis 2010, le volume économique de la filière musicale généré à l’international dépasse la barre des 600 millions d’euros pour la troisième année consécutive : il s’établit ainsi à 628 M€ en 2016, contre 617 M€ en 2015 (+2%). Si la France reste loin derrière ses concurrents américains et britanniques, son répertoire est le plus écouté dans le monde après le répertoire anglo-saxon.
Évolution des revenus générés à l’export par la filière musicale française / 2010-2016 ; M€
Source : Bureau Export de la Musique Française
Le Chiffre d’affaires de la filière musicale française en provenance de l’international s’élève à 262 millions d’euros en 2016, contre 257 M€ en 2015, soit une progression de 2% en un an. Les droits d’auteur constituent la principale source de revenus de la filière musicale française en provenance de l’international en 2016 avec un total de 112 M€ (+0,1%). Les ventes de spectacles, en hausse de 0,3%, atteignent 66 M€. Les ventes de musique enregistrée sur supports physiques et numériques totalisent 56 M€ (+11%), soit un niveau record depuis 2011.
Évolution des revenus en provenance de l’international / 2010-2016 ; M€
Source : Bureau Export de la Musique Française
Le chiffre d’affaires réalisé à l’export par les producteurs phonographiques a basculé dans le digital en 2014 passant de 46% des ventes totales de la musique enregistrée en 2013 à 58% un an plus tard. En 2016, les ventes sur supports numériques à l’international comptent pour 72% des revenus des producteurs phonographiques français à l’export. Le streaming audio et vidéo représente 60% des revenus numériques. Près de la moitié (46%) des streams audio des artistes signés en France proviennent de l’étranger.
Si les revenus des producteurs phonographiques à l’export demeurent majoritairement en provenance de l’Europe (60% du total), les ventes hors Europe ne cessent de croître d’année en année, passant de 28% en 2013 à 40% en 2016 (dont 26% en provenance d’Amérique du Nord).
David Guetta et Kungs, rois des ventes à l’export
Déjà leader du classement en 2015, David Guetta s’est une nouvelle fois imposé dans la catégorie des albums les plus vendus à l’étranger : son dernier opus « Listen » s’est écoulé à plus de 2 millions d’exemplaires à travers le monde (hors streaming). Le podium 2016 est complété par « Mini World » de la chanteuse pop Indila (809 Ku) et par « Kendji », premier album de l’artiste éponyme, vainqueur de l’édition 2014 de The Voice (294 Ku). Au total, 15 albums sont certifiés à l’export en 2016, dont 8 le sont pour la première fois. Ces 15 albums totalisent 4,7 millions de ventes/équivalents[2] à l’international.
Top 10 albums d’artistes français à l’export / 2016
Source : Bureau Export de la Musique Française
Côté single, c’est un autre pro de l’électro qui se hisse à la plus haute marche du podium : Kungs et son tube « This Girl » ont totalisé 656 millions de streams/équivalents[3] en 2016, loin devant « Dernière Danse » d’Indila (375 M) et « Bang My Head » de David Guetta (346 M). 23 singles sont certifiés en 2016, dont 20 pour la première fois. Les 23 morceaux certifiés génèrent près de 2,9 milliards de streams/équivalents à l’export.
Top 10 singles d’artistes français à l’export / 2016
Source : Bureau Export de la Musique Française
[1] Depuis 1993, le Bureau Export accompagne la filière musicale française dans le développement de ses artistes à l’international. Cofinancé par les pouvoirs publics (Ministères de la Culture et des Affaires Étrangères) et les professionnels, le Bureau Export emploie une trentaine de salariés dans son bureau parisien et ses quatre antennes à l’étranger.
[2] Ventes/équivalents : physique + téléchargements + streaming (cumul des volumes d’écoutes en streaming de tous les titres d’un album – le titre le plus écouté est divisé par 2 – puis division de ces volumes par 1 000 pour obtenir l’équivalent ventes).
[3] Streams/équivalents : streaming + téléchargements (conversion en équivalent streams sur la base de 1 téléchargement = 150 streams).