L'édito de Philippe Bailly

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M6 regroupe ses forces avec RTL

Lundi 2 octobre 2017, le rachat de RTL, RTL2 et Fun Radio par le groupe M6 devenait effectif. Les 3 radios rentrent ainsi dans le giron du groupe audiovisuel du même actionnaire, RTL Group, lui-même faisant partie du groupe Bertelsmann. NPA Conseil revient sur les forces éditoriales de chacune des chaînes et stations, les cibles visées et les synergies possibles en termes de contenus et d’incarnation.

 Les synergies éditoriales envisagées : plus de culture et de direct sur les chaînes du groupe

Le rachat des trois radios va permettre de transformer M6 en un groupe multimédia alliant télévision, radio et numérique. Le chiffre d’affaire annoncé sera d’environ 1,4 milliard d’euros. Pour le groupe M6, cette alliance sera l’occasion de développer des synergies « dans la publicité et les investissements technologiques ». Nicolas de Tavernost voit également ce rachat comme une manière « d’améliorer l’équation économique de RTL, qui a subi une érosion depuis 10 ans, tout en confortant ses succès éditoriaux »[1].

 

Côté contenus et incarnants, RTL Group assure que la réorganisation « n’aura pas d’effet sur l’identité journalistique des radios RTL ou des chaînes M6 ». Du côté de M6, la direction précise que « les radios devraient conserver leur autonomie éditoriale »[2]. Aujourd’hui, la station de la rue Bayard (surnom qui disparaitra en décembre au moment du déménagement des locaux à Neuilly) enregistre une audience cumulée de 12,1%[3], soit 6,8 millions d’auditeurs quotidiens. Elle devance France Inter et NRJ. Avec une programmation généraliste, elle cible un public très élargi, qui complète parfaitement la cible privilégiée des FRDA 15-34 ans qui domine au sein des chaînes du groupe M6.

Source audiences : NPA sur données Médiamétrie. Audiences chaînes gratuites : période du 29 août 2016 au 2 juillet 2017 (mode consolidée). Audiences chaînes payantes : Mediamat’Thématik janvier-juin 2017. Audiences radio : Médiamétrie, avril – juin 2017.

En revanche, si les lignes éditoriales ne seront pas touchées, les frontières des contenus ne sont pas figées. La Direction de M6 commence à entrevoir des synergies possibles entre les programmes et les animateurs : « il est évident qu’il y a des choses à imaginer ensemble par exemple dans le domaine de la culture avec Paris Première. Nous pouvons nous renforcer mutuellement »[4] . Ce qui est déjà le cas avec la diffusion deux fois par mois des Grosses Têtes de RTL sur Paris Première. Du côté de la station RTL, le Président, Christopher Baldelli, affirme que « l’idée, c’est de ramener un peu de culture du direct à M6 ».  Un mariage qu’il imagine unilatéral, sans synergie avec les visages du groupe M6 : « RTL ne va pas devenir la radio des animateurs de M6 ». Les visages de chaînes concurrentes présents sur la radio (Laurent Ruquier, Yves Calvi, Stéphane Bern ou encore Julien Courbet) ne seront quant à eux a priori pas inquiétés par d’éventuels départs (« il n’est pas question d’interdire à qui que ce soit d’aller continuer de faire son métier »), mais au contraire, ces incarnants pourraient étoffer la famille M6 : « A nous aussi de les convaincre quand il y a des opportunités ».

D’autres synergies éditoriales peuvent également être imaginées sur les contenus musicaux de RTL 2, Fun Radio, W9 et M6 Music, avec la particularité pour ces trois dernières de viser une cible jeune. L’information sera aussi le fer de lance de ce nouvel ensemble. La puissance de RTL dans ce domaine devrait donner plus d’élan et de contenance à l’information et aux magazines d’information de M6.

[1] Les Echos, le 30 septembre 2017

[2] Le Parisien, 13 décembre 2016

[3] Médiamétrie – Audiences radio : avril à juin 2017

[4] Nicolas de Tavernost dans Les Dessous de l’écran sur RTL – 1er octobre 2017

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