Tout droit venu des Etats-Unis, cet événement commercial n’est plus seulement une aubaine pour les amateurs de bonnes affaires, mais aussi pour les entreprises de média qui en profitent pour mettre en avant leurs produits et générer des ventes ou des abonnements.
Une tendance de plus en plus marquée
Le Black Friday s’est importé dans l’hexagone depuis 2010 et face au succès des premières éditions, de plus en plus d’entreprises se prêtent désormais au jeu. Si, au départ, les promotions portaient essentiellement sur les produits high-tech, aujourd’hui tous les secteurs sont concernés. C’est donc tout naturellement qu’un géant américain du web comme Amazon s’offre une place de choix lors de cet événement. À l’occasion de l’Amazon Black Friday Week, le site marchand propose par exemple, au milieu d’une pléthore de ristournes, un abonnement de trois mois au jeu en ligne XboX Live pour 11,99 € au lieu de 19,99 €, soit 40 % de réduction.
De manière globale, le Black Friday s’est fortement implanté dans des secteurs ultra concurrentiels permettant aux entreprises de se saisir de cette opportunité afin de pousser leur avantage et d’attirer de nouveaux clients. L’opération a donc été très suivie chez les opérateurs télécoms. Pour la deuxième année consécutive, ils ont tous offert des réductions sur les forfaits mobile et internet, mais aussi sur les smartphones. SFR proposait ainsi le forfait mobile 50 Go à seulement 10€ par mois la première année (au lieu de 20€). Free a lancé une série spéciale pour le Black Friday à 8,99€ par mois avec 60 Go de datas. Chez tous les opérateurs, on pouvait trouver une sélection de smartphones à prix cassé, Bouygues Telecom proposant même une remise immédiate de 70€ sur tous les téléphones.
Le Black Friday s’est aussi largement répandu dans une industrie de la presse qui recherche à dynamiser ses ventes. Un ancrage facilité par l’usage préexistant de kiosques numériques où les titres sont généralement disponibles en abonnement ou à l’unité sur plusieurs supports (ordinateurs, tablettes, smartphones, papier). Or dans ces kiosques, les tarifs sont déjà bien plus bas et les abonnements sont commercialisés à prix cassés. Sur PrimaShop ou Monhebdo.fr, les abonnements numériques ont été remisés à 50%. Un an de lecture à moitié prix proposé au lecteur pour toute la presse quotidienne régionale ou une large sélection sur la presse magazine… De même pour le groupe So Press qui propose en direct 30% de réduction sur une sélection de produits : abonnements et réabonnements à So Foot, Society, etc. Même la presse spécialisée est concernée : l’abonnement annuel à Satellifax, le quotidien des professionnels de l’audiovisuel et du cinéma était proposé avec 20 % ou 25% de remise.
Des offres audiovisuelles encore timides et cantonnées au digital
Aux États-Unis, patrie du Black Friday, les chaînes dégainent depuis longtemps des offres alléchantes pour séduire leur audience. Ces offres peuvent prendre plusieurs formes : des essais gratuits comme pour Amazon Prime Video, HBO, Showtime ou encore Starz qui surfent sur la vague consumériste des américains pour mettre en avant leurs services sans trop s’éloigner de leur modèle traditionnel qui comprend déjà souvent ce type de propositions… Mais d’autres vont plus loin comme les opérateurs de pay-tv Verizon ou Dish qui offrent respectivement des boîtiers connectés Amazon Echo et Google Home Mini en cadeau aux nouveaux souscripteurs. Certains n’hésitent pas à jouer sur les prix : chez Amazon, le Fire TV Stick 4K passe de 49,99 $ à 34,99 $ et l’abonnement au service Kindle qui donne un accès illimité à une vaste sélection de livres numériques est proposé pendant 3 mois à 0,99 $ au lieu de 9,99$ par mois. La plateforme de SVoD Hulu va encore plus loin avec un abonnement d’un an au prix de 0,99 $ par mois au lieu de 7,99 $, soit à peine 12 $ par an et une économie de 84 $.
En France, ce type d’actions reste encore limité, mais cette année, Canal+ a mis le pied à l’étrier avec une offre Black Friday à petit prix sur sa formule sans engagement. Au programme, une remise permanente sur l’abonnement de 5€ par mois qui passe ainsi à 14,90€ par mois au lieu de 19,90 € avec en prime le 1er mois offert. Pour rappel, l’abonnement à Canal+ sans engagement permet de profiter des programmes exclusifs de la chaîne de la chaîne cryptée et de son alternative Canal+ Décalé. Les contenus ne sont cependant pas directement accessibles sur la TV via un décodeur mais sur tous les autres écrans : ordinateur, smartphones et tablettes, en direct ou en replay via MyCanal. À noter enfin que cette promotion inclut l’accès à l’offre de presse en ligne LeKiosk Premium.
Le Black Friday s’est aussi invité chez Altice avec une remise sur l’abonnement annuel à RMC Sport: 4 mois offerts ce qui ramène le tarif mensuel à 12,66€/mois, soit 33% d’économies sur l’abonnement au bouquet 100% digital. Pour en profiter, les clients ont dû régler la facture annuelle en une seule fois, soit 152€/mois (au lieu de 228€). Là aussi, l’offre permet de regarder RMC Sport sans changer d’opérateur, sur tous les équipements (smartphones, tablettes, ordinateur, box multimédia, PS4) sauf via un décodeur TV.
Au final, il convient de remarquer que les marques médias – qui ont contribué à construire le battage autour du Black Friday – prennent peu à peu la mesure de l’événement qui bénéficie d’une visibilité et d’une popularité grandissante et de ramifications économiques de plus en plus importantes. Le rituel devrait donc s’étendre dans les prochaines années à une plus grande diversité d’offres et d’acteurs.
