A l’occasion des Etats Généraux de la communication, les radios indépendantes représentées par le SIRTI et les télévisions locales représentées par Locales TV rappellent leur rôle d’acteurs culturels et économiques uniques au cœur des territoires.
Ces médias locaux incarnent la proximité au quotidien, au cœur des territoires, et permettent à tous ceux qui les regardent ou les écoutent d’avoir accès gratuitement à une information locale qu’ils ne trouvent pas partout, grâce à un maillage exceptionnel qui compte plus de 50 chaînes de télévisions locales (environ 300 journalistes) et 170 radios indépendantes (2 500 salariés dont 500 journalistes).
Conscients de leur responsabilité sociétale, les télévisions locales et les radios indépendantes diffusent de nombreuses émissions ou chroniques en lien avec l’environnement. Leur soutien à la diffusion hertzienne (FM, DAB+, TNT) des médias audiovisuels s’inscrit dans la même dynamique, puisque celle-ci est beaucoup moins consommatrice d’énergie que la diffusion IP via internet.
Ces médias sont aujourd’hui grandement fragilisés par la crise sanitaire, qui se traduit par une baisse conséquente de leur chiffre d’affaires publicitaire, et certaines propositions de la Convention Citoyenne pour le Climat visant à interdire la publicité pour des secteurs importants remettent en cause leur modèle de financement.
La sensibilisation du public à la protection de l’environnement ne doit pas se faire au détriment de médias principalement essentiellement par la publicité, diffusant gratuitement leurs programmes, et qui contribuent à la préservation de la diversité du paysage médiatique dans les territoires. Pour exemples, la grande distribution et l’automobile (qui pourraient subir une interdiction publicitaire) représentent en cumulé 70% du chiffre d’affaires des radios indépendantes et 60% de celui des télévisions locales.
Avant toute décision radicale et non concertée, il est nécessaire de chercher des solutions alliant la lutte contre le changement climatique et la préservation des industries culturelles et créatives, dont font partie les radios indépendantes et les télévisions locales.
C’est pourquoi le SIRTI et Locales TV avancent deux propositions :
- Le lancement d’une mission de préfiguration (à l’image de ce qui a été fait récemment pour le CNM), permettant des recommandations sur la création d’une autorité publique de régulation de la publicité et un bilan des nombreuses initiatives déjà prises par les parties prenantes (médias, annonceurs… )
- La mise en place d’un « Contrat Média-Climat » sous l’égide et le contrôle du CSA. Les signataires de ce contrat (radios, télévisions, régies…) prendraient des engagements sur les contenus éditoriaux et publicitaires destinés à valoriser et sensibiliser sur la transition écologique. Cela pourrait notamment se traduire par l’accompagnement des actions des annonceurs pour favoriser la présence de messages respectueux de l’environnement, et la mise en place de conditions tarifaires plus favorables pour les campagnes institutionnelles en faveur de pratiques responsables, de l’utilisation de produits moins polluants, etc. en fonction du dialogue qui sera noué avec les annonceurs et selon les secteurs.
Les radios indépendantes et les télévisions locales, conscientes de leurs particularités, appellent par ailleurs à réfléchir au modèle économique des médias locaux, à leurs spécificités et à leurs évolutions et demandent la tenue d’Assises des médias locaux sous l’égide du Ministère de la Culture et du CSA.
Alain Liberty, Président du SIRTI, Dominique Renaud et Fabrice SCHLOSSER, co-présidents Les Locales TV