Hors norme. L’expression sera certainement l’une des plus citées, dans les articles ou reportages consacrés au bilan de l’année 2020.
Hors norme, mais aussi révélateur de tensions et facteur de fracturations qu’un vaccin, aussi efficace ne suffira pas à supprimer.
La transformation de la relation au travail est l’un des plus évident. Au-delà d’avoir fait la fortune des spécialistes de la visioconférence, les mois passés loin de l’entreprise se traduiront par des demandes accrues de combinaison du « présentiel » et du « à distance ». pour les managers et/ou les responsables de communication interne, maintien de la cohésion des équipes et capacité à animer une réflexion collective constitueront plus que jamais des défis. Mais au-delà, immobilier de bureau, entreprises de restauration collective, responsables des infrastructures de transport… les secteurs seront nombreux à devoir s’adapter à cette nouvelle donne.
S’agissant des médias, des télécoms et du numérique, aussi, 2020 restera également comme une année hors norme.
Celle qui aura vu naître et disparaître une chaîne de télévision sportive dans des délais record.
Celle qui aura vu théâtres et cinéma fermés pendant près d’un jour sur deux.
Celle qui aura vu se coaliser autour de la Convention citoyenne pour le climat et de l’opposition à la 5G les tenants d’un modèle de société alternatif.
Et, là aussi, l’effet de traine sera long et d’une ampleur qu’on peine encore à mesurer.
Les conséquences sur l’économie du sport pourraient être les plus salutaires, s’ils permettent d’assainir le rapport entre sport et argent, et de faire en sorte que le premier soit moins dépendant du second.
Parce que la crise sanitaire a coïncidé avec la montée en puissance de leur stratégie D2C, les réorganisations internes annoncées ces dernières semaines par Disney ou ViacomCBS pourraient être plus lourdes de conséquences sur l’organisation de la filière cinéma, et sur la place de la salle comme son point d’entrée (presqu’) obligé.
S’agissant enfin de la 5G ou des diverses propositions de restrictions des possibilités de publicité, les unes et les autres renvoient à un effort nécessaire de pédagogie. Pédagogie de l’innovation technologique, qui ne se suffit pas du simple acte de foi ou de la condescendance (« l’Amish attitude ») ; pédagogie de la communication, qui ne se laisse par enfermer dans la caricature du « pubard au service de la société de l’hyper consommation ».
Les débats des Etats Généraux de la Communication et depuis, les engagements concrets qui se multiplient de la part des groupes de la « verticale TMT[1] » sont, de ce point de vue, autant de signes d’espérer.
Comme si la lumière commençait à poindre au bout du tunnel !
Je vous souhaite d’excellentes Fêtes de fin d’année.
[1] Télécommunications Média Technologies