Plus que jamais, les enjeux pour le secteur audiovisuel en 2022 seront liés à son adaptation aux bouleversements introduits par l’avancée des technologies et usages numériques.
L’année 2021 s’est achevée avec la publication au Journal officiel du 31 décembre 2021 de six décrets relatifs au secteur de l’audiovisuel. Cinq de ces décrets permettent d’achever la transposition de la directive « services de médias audiovisuels » du 14 novembre 2018 qui a notamment ouvert la possibilité de faire contribuer des acteurs étrangers à notre système de financement de la création cinématographique et audiovisuelle. Dans le prolongement de la transposition de la directive SMA, le Gouvernement a également souhaité moderniser le cadre des obligations de contribution à la production audiovisuelle et cinématographique des acteurs nationaux de la TNT et du câble et du satellite et l’adapter à l’ère numérique.
Insight NPA publiera dans les prochains jours une analyse détaillée de ces décrets.
2022 : un cadre réglementaire rénové
2022 commence donc pour l’audiovisuel dans un cadre réglementaire rénové, sous les auspices d’un nouveau régulateur, l’Arcom, né le 1er janvier 2022 de la fusion du CSA et de l’Hadopi, aux pouvoirs élargis.
Seul reste en suspens le serpent de mer de la chronologie des médias, qui pourrait être rénovée par un décret gouvernemental, Canal+ ayant été débouté de son recours sur ce point par le Conseil d’Etat.
En 2022, l’évolution du cadre réglementaire européen est aussi à l’ordre du jour, avec la perspective de la mise en œuvre dès cet été de deux règlements, le Digital services Act et le Digital Markets Act, qui visent à encadrer les grandes plateformes numériques tant au niveau des contenus que du point de vue de la concurrence. C’est à la présidence française du Conseil de l’Union européenne, qu’il revient de faire aboutir ces textes.
Ces avancées majeures qui régulent enfin l’univers numérique marquent la fin d’une certaine naïveté de l’Europe vis-à-vis des grands acteurs Internet qui jouent un rôle de plus en plus incontournable dans le quotidien des Européens, et notamment en matière de divertissements et de consommation d’images.
Quelle place pour les acteurs locaux ?
Pour autant, les acteurs locaux devront défendre leurs positions. Qu’il s’agisse de rester accessible sur la télécommande des SmartTV, qui propose de plus en plus fréquemment des boutons raccourcis, vers des services comme Netflix et Disney, et s’affranchissent des pavés numériques pour accéder aux chaînes nationales.
Ou de produire des programmes plébiscités par le public, alors que dans toutes les régions du monde, et notamment en Corée, on assiste à l’émergence de productions locales capables de toucher une audience mondiale.
Ou de garder des services publics audiovisuels forts, capables de fédérer et rassembler tous les publics pour continuer à faire société, à l’heure où les plus jeunes s’éloignent du petit écran, et où de nouveaux mondes virtuels, les métaverses vont bouleverser les loisirs numériques.
Après les perspectives 2022 dressées dans notre notre dernier numéro de 2021, ce numéro d’InsightNPA fait le point sur quelques grands enjeux de l’année qui s’ouvre.