Qu’ils y soient associés comme producteurs, éditeurs, distributeurs et/ou fournisseurs de technologie, les champions américains du streaming risquent de boucler l’année 2022 sur une note amère. Depuis le 1er janvier, Comcast est le mieux loti des 6 groupes dont NPA suit les cours chaque mois avec, « seulement » un recul de presque 28 % sur onze mois. Au-delà de ce périmètre, AMC est à -45 %, et Roku -75 %… Au-delà des inflexions stratégiques opérées (ouverture à la publicité pour Netflix et Disney+, relance des ventes de droits et exploration du potentiel de l’AVoD et des FAST pour WBD…), ce sont surtout les annonces de réduction de coûts (moindres investissements dans les contenus et/ou plans parfois massifs de réduction d’effectifs) qui ont dominé chez les différents acteurs. Ils ont permis à certains de commencer à regagner du terrain sur les marchés. Et AMC est le seul pour lequel le consensus des analystes préconise de continuer à vendre. Il n’empêche. Les incertitudes sur les perspectives de l’économie mondiale, sur la dynamique des investissements publicitaires et – s’agissant de groupes américains que la force du dollar a pénalisé en 2022 – sur l’évolution des taux de change représentent autant de freins qui rendent peu probables à court terme un rebond spectaculaire.
Mi-avril, l’annonce des résultats de Netflix pour le premier trimestre 2023 avait donné l’occasion aux marchés financiers de montrer les premiers signes de nervosité. Au-delà de la réaction aux premières pertes d’abonnés annoncées par le leader mondial, c’est la capacité des offres Direct -to-consumer (D2C) à trouver leur rentabilité qui s’était surtout trouvé questionnée.