Back to the future ! « En mai 2021, TF1 et M6 ont annoncé leur intention de fusionner pour former un nouveau groupe de médias en France (…) Si la fusion est approuvée, le nouveau groupe de médias deviendrait le deuxième plus grand groupe de télévision en France (et) permettrait aux deux entreprises de mieux rivaliser avec les géants internationaux de la SVoD tels que Netflix et Disney+ (…). Cependant, la fusion est également soumise à l’approbation des autorités de réglementation, qui pourraient y imposer des conditions ou des restrictions ».
Interrogé ce jeudi 7 avril sur la possibilité d’un rapprochement entre les leaders français de l’audiovisuel, ChatGPT-4 affiche un optimisme qui a de quoi faire sursauter. Il témoigne au-delà des impasses dans lesquelles l’incapacité à intégrer l’information en temps réel peut – aujourd’hui au moins – conduire les stars de l’IA. S’agissant de TF1 et M6, le renoncement à ce projet a été annoncé le 16 septembre. Il y a bientôt sept mois…
A sa mesure, l’Insight NPA de ce jeudi 7 avril confirme ces limites, en mettant en regard contributions de ses analystes et réponses de ChatGPT sur les principaux sujets de l’actualité des médias.
Quand NPA relève que l’usage du forfait Netflix avec publicité est resté limité au premier trimestre, et ne marque pas à ce stade de nette progression, l’IA d’open.ai indique que « certains services de SVoD proposent des options publicitaires (mais que) ces options sont relativement rares et ne sont pas proposées par les principaux acteurs du marché tels que Netflix ou Disney+ ».
Quand NPA pointe la montée en puissance de Paramount+, dont les usages ont triplé entre janvier et mars, ChatGPT affirme que le service « n’est pas actuellement disponible en France » …
Quand NPA dresse l’état d’avancement de l’EMFA (European Media Freedom Act), ChatGPT décrit le fonctionnement de « L’EMFA (European Union Military Staff) (…) créé en 2001 pour aider le Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité à élaborer des politiques de sécurité et de défense commune ».
On peut encore relever que la version 4 de ChatGPT, comme sa précédente, indique toujours que « La dernière Coupe du monde de football a eu lieu en 2018 en Russie et a été remportée par l’équipe de France », malgré les railleries que cette réponse a déjà suscitées.
Le sourire recule lorsqu’on interroge ChatGPT sur des sujets plus lourds. Quand on lui demande où en est la guerre en Ukraine, par exemple : « En mars 2021, la Russie a massé des troupes à la frontière ukrainienne, suscitant des craintes d’une nouvelle escalade du conflit. Bien que la Russie ait depuis retiré une partie de ses troupes, la situation reste tendue et imprévisible. La communauté internationale continue de suivre de près la situation en Ukraine et de chercher une solution pacifique au conflit ».
Alors que plusieurs associations de consommateurs dénoncent déjà le non-respect du RGPD par ChatGPT, certaines pourraient également se mobiliser sur le terrain de la qualité du service rendu, alors que la version 4 fait l’objet d’un abonnement payant (20 $ par mois).
Les pouvoirs publics, surtout, pourraient s’inquiéter de la proximité entre information non actualisée diffusée sans mise en garde ni avertissement, et désinformation.
S’agissant des conséquences économiques et sociales, enfin, ces lacunes pourraient pousser les prévisionnistes à revoir à la baisse leurs projections concernant les emplois menacés par la montée de l’IA. Dans la production de contenus notamment.