Les constructeurs automobiles proposent un catalogue complet d’applications mobiles, tant pour servir leur image que pour développer la valeur d’usage des véhicules, notamment via le développement de la connectivité des voitures. Panorama de l’offre des 21 constructeurs[1] représentant 95% des immatriculations en France.
10 applications par marque en moyenne
La Factory NPA a recensé 224 applications en langue française pour les 21 marques auto qui sont parmi les 100 plus grands annonceurs plurimédia français, soit un peu plus de 10 applications par marque. Cette production a pratiquement doublé en moyenne depuis trois ans. En octobre 2013, les 20 marques présentes dans le TOP100 La Factory NPA proposaient 112 applications, soit 5,6 par marque.
En revanche, alors qu’en 2013, iOS dominait clairement le marché, représentant 62,5% de l’offre, le rapport de force avec Android semble s’atténuer. Ainsi, 57% des applications sont développées sur iOS, contre 43% pour Android.
Renault est la marque qui propose le plus d’applications en français, avec 33 apps (iOS et Android), suivie par Volkswagen (28), Peugeot (21), Nissan (17) et Toyota (16). Jeux, services, personnalisation de véhicules, magazines… Ces marques proposent tout le spectre des applications possible. A l’opposé, Seat, Dacia, et Jeep ne proposent qu’une application par système d’exploitation, des services clients (conseils, rappel des échéances d’entretien, store locator…), celle de Dacia étant spécifique pour son modèle professionnel : le Dokker.
Des applications qui « connectent » la voiture
Les constructeurs proposent trois grands types d’applications :
- Des applications « communicantes » (41% de l’échantillon) : celles-ci présentent des modèles spécifiques qu’elles permettent de personnaliser (avant-vente), des magazines (CRM) et des jeux (image). Certaines marques proposent des expériences inédites liées uniquement à une campagne de communication sans lien direct avec le produit.
- Des applications servicielles (41%) : il s’agit le plus souvent d’applications de la marque facilitant l’entretien des véhicules (rappel des échéances, garage le plus proche…), mais aussi des guide utilisateurs des différents modèles.
- Des application de service « InCar » (18%) : ces applis utilisent les dernières technologies de connectivité du véhicule et permettent par exemple de piloter les systèmes sonores, mais aussi d’accéder à ses propres applis sur l’écran intégré au cockpit.
Pour autant, cette dernière catégorie s’est fortement développée à partir de 2013 pour atteindre jusqu’à 29% des apps créées en 2014. Cette proportion semble baisser sur le premier semestre 2016.
Les premières applications développées et toujours en activité datent de 2010. 10% des applications ont plus de 4 ans d’existence (lancées en 2010 et 2011), alors que 31% ont été créées à partir de 2014.
Un large éventail d’applications pour répondre à de nombreux objectifs
Avant-vente et notoriété : jeux et configurateurs
Les applications communicantes vont permettre aux constructeurs de développer l’image des modèles mais aussi d’aider dans le process de choix en déclinant les services de configuration de véhicules, très répandus sur le web.
Volkswagen par exemple a développé toute une gamme de jeux permettant de conduire ses modèles (Touareg, Up !, Polo) mais aussi de créer ses propres circuits (Volkswagen Race Anywhere).
Renault développe des applications spécifiques pour nombre de ses modèles mais aussi, sur tablette, le configurateur 360 qui permet de personnaliser tous les modèles de la gamme mais aussi de demander un essai chez le concessionnaire le plus proche.
Enfin, certains constructeurs ont développé des catalogues interactifs qui permettent via une application d’accéder à des contenus enrichis ou en réalité augmentée : Toyota, BMW, Hyundai et Volkswagen.
D’autres applications s’éloignent clairement de l’univers automobile pour travailler l’image de marque. Il s’agit par exemple de NR-ify de Toyota pour Lexus qui permet d’appliquer des filtres sur ses photos ou alors de Kia Motion, application permettant de créer des vidéos à partir de ses photos.
Usage : services et applications InCar
18 marques sur les 21 étudiées proposent des applications User Guide ou entretien plus ou moins sophistiquées. Les trois marques ne proposant pas ce type d’application sont Dacia, Hyundai et Mini.
Du simple guide utilisateur, comme le propose Volvo par exemple, les applications peuvent s’avérer très riches voire connectées à la voiture en intégrant les dates de révision, les concessions les plus proches…
Concernant les applications InCar, l’application Mini Connected, créée en 2010, fait office de précurseur. Aujourd’hui l’appli est parmi les plus riches du marché permettant notamment de :
- piloter le système audio
- gérer sa téléphonie
- être guider (GPS)
- synchroniser ses rendez vous
- afficher « l’instrumentation sport »…
Si Mini ou DS par exemple ont fait le choix d’une application unifiée concernant la connectivité on board, certaines marques comme Peugeot ont choisi de compléter/découper celle-ci en services répondant à un besoin spécifique.
Ainsi MyPeugeot agrège l’ensemble des services de la marque mais aussi le carnet d’entretien et le guide utilisateur, tandis que des applis stand-alone sont disponibles :
- Scan MyPeugeot et Start MyPeugeot pour un accès aux guides utilisateur
- Track MyPeugeot : pour le tracking de véhicule
Les constructeurs utilisent de plus le «InCar » comme terrain d’expérimentation, notamment Renault Sport avec le RS monitor qui permet de calculer mesurer ses performances sur circuit (temps au tour, …) mais aussi Skoda, marque très inventive, avec ses applications Motorsound, qui utilise les données temps réel du moteur pour diffuser un son de voiture de course dans les hauts parleurs, ou G-meter, qui mesure entre autres la force G dans le véhicule.
Fidélisation : des magazines haut de gamme
En parallèle des applications servicielles de carnet d’entretien et assistance, qui travaillent aussi la relation client, certains constructeurs automobiles ont développé des applications purement « customer care », créant ainsi, à l’instar des compagnies aériennes par exemple, des magazines, plutôt haut de gamme. C’est le cas de Audi et BMW.
Développement de nouveaux services
Enfin les applications sont un terrain de jeu pour les constructeurs d’explorer de nouvelles sources de business comme la location (Peugeot Mu devenu Peugeot Rent, Renault Mobility) ou les services de car-sharing, notamment celui expérimenté sur le modèle d’auto-lib par Toyota à Grenoble.
[1] Source : La Factory NPA / NPA Conseil, TOP100 du Rayonnement Numérique des Marques n°8. Marques étudiées Audi, BMW, Citroën, Dacia, DS, Fiat, Ford, Hyundai, Jeep, Kia, Mercedes, Mini, Nissan, Opel, Peugeot, Renault, Seat, Skoda, Toyota, Volkswagen, Volvo. L’année 2016 ne prend en compte que les apps produites durant le premier semestre.