L'édito de Philippe Bailly

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En Espagne, la plateforme BVoD de la RTVE est finalement privée de publicité commerciale

C’est un coup dur pour l’audiovisuel public espagnol. Dans une décision du 14 mai 2025, rendue publique au début du mois de juin, le régulateur CNMC a conclu que le service de streaming du radiodiffuseur public ne pouvait pas diffuser de publicité commerciale. La CNMC est catégorique : ni la loi de financement de RTVE ni la loi générale sur la communication audiovisuelle ne font de distinction entre les différents formats de diffusion. Par conséquent, les limitations en matière de publicité s’appliquent aussi bien aux contenus en direct qu’au streaming.  RTVE Play, utilisé en moyenne par environ 7,5 millions d’Espagnols (18+) chaque mois, ne sera donc pas le relais de croissance tant espéré par le groupe public qui s’est engagé à équilibrer ses comptes à la fin de l’exercice 2025 et comptait notamment sur la publicité numérique ciblée. La RTVE doit donc observer la situation de l’autre côté des Pyrénées avec une pointe de regret, France Télévisions réussissant à monétiser sur la plateforme france.tv, des audiences qui ne peuvent pas l’être, après 20 heures sur les antennes linéaires. En 2024, france.tv a contribué pour plus de 10 % aux revenus publicitaires du groupe public.

C’est un vrai coup dur pour l’audiovisuel public espagnol. Dans une décision du 14 mai 2025[1], rendue publique au début du mois de juin, le régulateur CNMC (Comisión Nacional de los Mercados y la Competencia) a finalement conclu que le service de streaming du radiodiffuseur public ne pouvait pas diffuser de publicité commerciale. Plus exactement, RTVE Play devra respecter les mêmes règles que les chaînes linéaires de la RTVE, telles que définies dans la loi de 2009 sur le financement de la Société espagnole de radio et de télévision (CRTVE) et dans la loi générale sur la communication audiovisuelle. La publicité commerciale est interdite sur les antennes de la RTVE à quelques exceptions près, qui concernent donc également RTVE Play, notamment le recours au parrainage, à condition qu’il relève de la mission de service public. Le parrainage est ainsi autorisé dans les émissions sportives ou culturelles et dans des programmes spécifiques, à condition que les revenus générés servent à financer l’acquisition ou la production des contenus parrainés.

La résolution de la CNMC trouve son origine dans une consultation lancée par la RTVE elle-même au mois de mars dernier. Le groupe audiovisuel public souhaitait obtenir la confirmation que le cadre juridique révisé en 2022 autorisait bien les communications commerciales sur ses services numériques. De fait, la loi « General de la Comunicación Audiovisual » a été modifiée en juillet 2022 (LFCRTVE – Ley de financiación de la Corporación de Radio y Televisión Española) afin de réviser le modèle de financement du service public, permettant un timide retour de la publicité sur les antennes linéaires sous la forme de parrainage, de placements de produits, d’annonces caritatives ou d’intérêt public, d’espaces promotionnels pour la culture européenne. L’article 7.2.d de la LFCRTVE en précisait les modalités et ajoutait que la CRTVE était également autorisée à recourir à des communications commerciales audiovisuelles pour « l’exploitation de services de communication audiovisuelle à l’international » etpour « l’exploitation de contenus dans le domaine numérique. ». L’article était interprété différemment par la RTVE et par les groupes privés concurrents. Pour la RTVE, il était clair que RTVE Play pouvait être financé par la publicité. Le groupe s’y préparait donc activement avec la mise en place début 2024 d’une inscription et d’un enregistrement obligatoire, puis par le lancement d’une nouvelle phase de modernisation de la plateforme avec un appel d’offres, d’un budget total de 4,62 M€, pour deux services permettant de personnaliser l’expérience utilisateur : un moteur de recommandation et une plateforme de données clients. La personnalisation de l’UX était directement liée au développement de la publicité ciblée sur RTVE Play.

La CNMC a pourtant été catégorique : ni la loi de financement de RTVE ni la loi générale sur la communication audiovisuelle ne font de distinction entre les différents formats de diffusion. Par conséquent, les limitations en matière de publicité s’appliquent aussi bien aux contenus en direct qu’au streaming.  « L’article 7 de la LFCRTVE n’établit aucune discrimination entre les différents services de communication audiovisuelle. Les dispositions relatives aux revenus tirés des activités de la CRTVE sont donc pleinement applicables à la télévision linéaire, à la télévision à la demande, à la radio et aux services audiovisuels à la demande ».

RTVE Play, utilisé en moyenne par environ 7,5 millions d’Espagnols 18+ chaque mois, selon les données du Barometro Television Conectada du cabinet espagnol Barlovento Communicacion (4 premiers mois de l’année 2025), ne sera donc pas le relais de croissance tant espéré par le groupe public. La décision de la CNMC intervient pourtant au pire moment pour le groupe public qui doit équilibrer ses comptes à la fin de l’exercice 2025, un des principaux engagements de son nouveau président José Pablo López Sánchez, nommé par le Congrès en décembre 2024.

Sous pression de ses concurrents commerciaux et de l’opinion public qui dénoncent des coûts de grille trop élevés, le groupe audiovisuel public espagnol a publié le 14 mai un communiqué de presse pour défendre sa gestion. La RTVE indique avoir enregistré un bénéfice cumulé de 0,6 M€ à fin avril, contre une perte de 12,3 M€ au cours des quatre premiers mois de 2024. Le groupe a réussi à réduire de manière significative ses dépenses dans les programmes, puisque les achats ont totalisé 137,1 M€ soit 5,4 % de moins qu’en 2024. La RTVE se félicite également d’une augmentation notable de ses revenus commerciaux de plus de 33,7 % à 26,6 M€. Plus globalement, López a mis en place un plan d’ajustement pour réduire les dépenses de RTVE en réduisant la structure de gestion et sa rémunération. Le nombre de postes de direction a été réduit de 15 % depuis début 2024 et des efforts sont promis pour réduire les salaires des dirigeants. Plus polémique, la RTVE va également demander aux producteurs de fournir un effort pour réduire leurs budgets. « Nous demanderons un ajustement au cours du premier semestre 2025 d’au moins 7 % dans les nouveaux contrats de production qui seront signés durant cette période ».

Pourtant dans le même temps, la RTVE s’est positionnée comme un acquéreur majeur pour les droits sportifs premiums en Espagne, suscitant un tollé de la part des groupes privés qui, à l’instar du PDG d’Atresmedia Javier Bardají dénonce la concurrence du groupe public qui fait preuve d’une « agressivité commerciale croissante », alors qu’il est « protégé par une interprétation de plus en plus laxiste de la législation, l’éloignant du rôle traditionnellement attendu d’une entreprise publique ». RTVE a récemment conclu un accord de 55 M€ avec la FIFA pour l’acquisition des droits de diffusion de la Coupe du monde 2026, qui se déroulera aux États-Unis, au Canada et au Mexique. L’offre du diffuseur public était supérieure à celles des opérateurs privés. Et, selon les décomptes de la presse espagnole, RTVE a engagé plus de 360 M€ au total dans des droits sportifs à partir de 2025, un chiffre record, qui comprend principalement les Jeux olympiques de Los Angeles 2028, de Brisbane 2032, les Jeux olympiques d’hiver de Cortina d’Ampezzo 2026, l’Euro 2028, les finales de la Ligue des champions jusqu’en 2027, les qualifications et les matchs amicaux de l’équipe nationale espagnole, le Tour de France et les compétitions de la FIBA… L’an dernier, le gouvernement de Pedro Sánchez avait déjà versé 100 M€ supplémentaires au groupe public pour compenser les coûts liés à l’acquisition des droits de l’Euro 2024 et des Jeux olympiques de Paris.

RTVE Play, comme les chaînes linéaires, devra donc se contenter du parrainage pour équilibrer ces acquisitions couteuses. Faute de recettes publicitaires supplémentaires sur le numérique, trois leviers de croissance restent activables au sein du groupe public.

  • D’abord la poursuite du déploiement de la plateforme payante rtveplay+ à l’international. Disponible depuis 2021 en Amérique latine, rtveplay+ est maintenant présente sur l’ensemble du continent européen avec deux abonnements, mensuel (5,99 €) ou annuel (49,99 €), pour accéder à une sélection de contenus premium du groupe public (séries, divertissements, informations) mais également des films de cinéma et les flux des chaînes en direct. En octobre 2024, la plateforme a également été lancée en Asie et en Océanie, plus précisément en Australie, en Corée du Sud, à Hong Kong, en Inde et au Japon. Elle joue un rôle clé dans la stratégie d’internationalisation du groupe et son objectif de promotion de l’industrie audiovisuelle espagnole à l’échelle mondiale.
  • Le deuxième axe est celui du lancement d’une filiale dans la production et la distribution, RTVE Estudios sur le modèle britannique de la filiale commerciale BBC Studios. Le projet, accompagné d’un plan d’affaires détaillé, sera présenté au Conseil d’Administration cette année pour approbation et suscite déjà l’inquiétude du secteur de la production indépendante espagnole. RTVE produit déjà en interne environ 45 000 heures de contenus par an, dont 16 500 heures de divertissement et 5 500 heures de fiction.
  • Le troisième axe est tout aussi incertain étant donné la dernière décision de la CNMC puisqu’il s’agit de l’accélération de l’édition et surtout de la distribution de chaînes FAST. Jusqu’à présent la RTVE, très active sur les FAST, réservait ses chaînes à sa propre plateforme de streaming RTVE Play et assurait qu’elles n’avaient pas vocation à être distribuées ailleurs. Pourtant, le 10 avril dernier, le groupe public a annoncé une alliance stratégique avec Samsung pour les porter sur le service AVoD Samsung TV Plus. Cinq nouvelles chaînes exclusives sont développées pour renforcer la présence de la RTVE dans l’environnement CTV : RTVE Docs (documentaire), RTVE Época (le meilleur du catalogue historique de la RTVE), RTVE Saber y Ganar (autour de l’IP du jeu emblématique), RTVE Crimen (séries policières), et RTVE Somos Cine (cinéma espagnol). Selon Alessia Di Giacomo, en charge du projet FAST chez la RTVE, « Nous traversons une période de transformation rapide (…) les Smart TV deviennent l’épicentre autour duquel gravite tout l’écosystème des écrans connectés (…). Cette collaboration marque une étape importante dans la stratégie de distribution de contenus audiovisuels dans un environnement aussi stratégique que la télévision connectée ». La CNMC va devoir rapidement préciser si la monétisation par la publicité de contenus de catalogue de la RTV sur d’autres environnements numériques que les siens, est ou non compatible avec la réglementation.

De l’autre côté des Pyrénées, la publicité sur les chaînes publiques est encadrée en France par le décret n° 92-280 du 27 mars 1992, qui fixe les obligations des éditeurs de services en la matière. Depuis janvier 2009, selon l’article 53 de la loi du 30 septembre 1986 modifiée, les programmes nationaux que France Télévisions diffuse entre vingt heures et six heures (à l’exclusion donc des programmes régionaux et locaux) ne comportent pas de messages publicitaires autres que ceux pour des biens ou services présentés sous leur appellation générique, dites publicité collective. La limitation de la publicité est donc seulement partielle et ne concerne pas les dispositifs numériques du groupe public.

Conformément à la réglementation, la régie du groupe public France Télévisions Publicité commercialise donc des offres publicitaires sur les différents actifs numériques du groupe, la chaîne numérique Culturebox, les plateformes france.tv, france.tvsport, france.tvslash et franceinfo :, ainsi que les sites internet du groupe (les sites du réseau Outre-Mer 1ère, mytaratata.com, Allodocteurs.fr ou lamaisondesmaternelles.fr). Les formats sont nombreux même si le display vidéo sur les plateformes de streaming reste le plus important avec un enjeu majeur pour france.tv, vaisseau amiral du groupe sur le numérique qui revendique la place de première plateforme de streaming gratuite en France en termes de couverture. Sur le mois de mai, france.tv revendique 4,4 millions d’utilisateurs actifs quotidiens et 39,6 millions mensuels (+5 millions en un an), soit 4,6 millions de plus que TF1+ sur cet indicateur. Le mois précédent, France Télévisions Publicité avait communiqué sur la couverture de la plateforme au mois de mars, qui s’établissait à 61,2 % sur l’ensemble du public de 4 ans et plus, avec des plus hauts à 77,7 % sur les 25/49 ans (15,1 millions de MAU, +18 % sur un an), et 81 % sur les 25/34 ans (5,9 millions et +16 %). Capitalisant sur ces performances, la régie multiplie les offres pour les annonceurs, notamment en télévision connectée avec la présentation il y a quelques semaines de « CTV 100 % Reach Petits Conso TV » visant à « maximiser la couverture sur cette audience sur une période courte, de 1 à 3 semaines », « CTV YouTube », qui « s’appuie sur les chaînes france.tv diffusées sur YouTube, avec des vidéos de 30 secondes non skippables », et une cible de jeunes adultes, et « CTV Cover Break » », qui « apparaît en plein écran lors des pauses dans les contenus vidéo (…) dans un contexte d’attention supposée renforcée ».

Pour soutenir la stratégie du groupe public de déplacement des audiences vers sa plateforme, france.tv est devenu officiellement le 6 juin dans le cadre de la nouvelle numérotation de la plateforme TNT la « marque média unique » du groupe, remplaçant à l’antenne les logos de France 2, France 3, France 4 et France 5. Franceinfo, ICI (programmes régionaux en partenariat avec Radio France), et Okoo (programmation jeunesse de France 4 de 5h à 21h) conservent néanmoins leur logo. Du côté des contenus, france.tv s’est transformée en véritable plateforme d’agrégation pour l’ensemble de l’offre audiovisuelle publique avec l’intégration des contenus d’Arte à l’automne 2024, une sélection des meilleurs contenus de l’INA au mois d’avril, les chaînes parlementaires LCP et Public Sénat au mois de juin, et dès le mois de juillet TV5 Monde et France Médias Monde, en attendant les podcasts de Radio France prochainement.

France Télévisions ne détaille pas dans ses comptes annuels la part spécifique de la publicité numérique dans ses recettes publicitaires et de parrainage globales. Pour autant, les chiffres pour la période 2018-2022 sont connus grâce à la Commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale, qui les a publiés dans le cadre du rapport d’information n° 1327, en conclusion des travaux de la mission d’information sur l’avenir de l’audiovisuel public. Les recettes de la publicité numérique ont progressé de +51 % entre 2018 et 2022, passant de 21,5 à 32,4 millions d’euros. La part de la publicité numérique dans les revenus totaux de la publicité et du parrainage sur le périmètre des chaînes du groupe (qui excluent donc les opérations commerciales de la régie France Télévisions Publicité avec des acteurs externes), est de plus de 8 % en 2022, en progression de deux points de pourcentage depuis 2018. Pour les deux derniers exercices, 2023 et 2024, les revenus de la publicité numérique sont connus grâce aux comptes-rendus de la Commission économique du CSE central de France Télévisions. Ils étaient de nouveau en forte progression pour atteindre le montant record de 54 M€ en 2024, année exceptionnelle en raison de la diffusion des Jeux olympique de Paris sur une chaîne numérique dédiée, france.tv PARIS 2024, accessible depuis la plateforme france.tv. La part du numérique dans les ressources publicitaires et de parrainage a dépassé pour le première fois le seuil des 10 % (10,7 %) en 2024.

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Au sein de l’Europe des 5 (Allemagne, Espagne, France, Italie, Royaume-Uni), c’est en Italie que la situation publicitaire du groupe public, la Radiotelevisione italiana S.p.A., société par actions de droit privé contrôlée par l’État italien (à 99,55 %), concessionnaire exclusif du service public, est la plus proche de celle de France Télévisions. Une nouvelle réglementation publicitaire entrée en vigueur en janvier 2022 limite l’encombrement publicitaire sur les antennes linéaires. Une chaîne de la Rai compte ainsi en moyenne 135 pauses publicitaires par semaine contre 360 pour une chaîne commerciale. En revanche, comme en France, la Rai (RaiPlay & Digital) et sa régie publicitaire Rai Pubblicità ne sont pas limitées par la réglementation en ce qui concerne la commercialisation de la publicité sur les différents dispositifs numériques, à savoir les plateformes RaiPlay, RaiPlay Sound, Rai News, Rai Yoyo (jeunesse) et les différents sites internet du groupe (Rai.it, RaiPlay.it, RaiNews.it, RaiPlaySound.it, RaiCultura.it).

Les comptes du premier semestre 2024 (dernière publication disponible) montrent un chiffre d’affaires publicitaire global en progression de +19,5 % (contre +6,7 % pour le marché italien à périmètre comparable) pour atteindre 329,3 M€ contre 275,6 M€ au premier semestre 2023. Sur ce total, 84,5 % des recettes proviennent des chaînes linéaires généralistes (279,3 M€), 6,7 % des chaines linéaires thématiques (22,3 M€), 5,4 % du numérique (Pubblicità su web à 17,9 M€) et 3,4 % des stations de radio (11,2 M€). Les recettes commerciales de la Rai sont complétées par les activités pour des tiers de la régie Rai Pubblicità (35,2 M€). En projetant ces résultats sur une année pleine, attendue en croissance de +3,5 % selon la Rai, on constate donc que les revenus publicitaires globaux de la Rai sont beaucoup plus élevés que ceux de France Télévisions (le périmètre des deux groupes est très différent), mais que le chiffre d’affaires de la publicité numérique est plus faible, en valeur (atterrissage attendu pour 2024 autour de 40 M€) comme en proportion de l’ensemble des revenus publicitaires.

En Allemagne, les deux groupes publics ARD (association des neuf stations régionales du pays) et ZDF ne peuvent pas monétiser par de la publicité leurs plateformes de streaming respectives, ARDMediathek et ZDFMediathek. Si la ZDF est légalement tenue par le traité des Länder de générer une partie de ses revenus grâce à la publicité, celle-ci est strictement encadrée et limitée à la chaîne linéaire amirale. Les conditions cadres fixées par le traité d’État (Medienstaatsvertrag) limitent la durée de la publicité sur la ZDF à un maximum de 20 minutes par jour du lundi au samedi, avant 20h. Il n’y a pas de publicité après 20h, ni les dimanches et jours fériés. Les chaînes et services affiliés ou partenaires comme ZDFneo, ZDFinfo, PHOENIX, KiKa ou la ZDFmediathek sont totalement interdites de publicité. Les mêmes règles s’appliquent à l’ARD. Par contre, comme pour la RTVE en Espagne, la ZDF via sa filiale commerciale de production et de distribution ZDF Studios, est active sur le marché des chaînes FAST avec l’annonce en octobre 2023 du lancement de 20 chaînes en Europe sur Samsung TV Plus. En avril 2025, ZDF Studios en partenariat avec Castalia Communications s’est même lancé à la conquête du public hispanophone aux États-Unis et en Amérique latine avec le lancement de la chaîne FAST « Crimen ZDF » sur Samsung TV Plus toujours.

Reste enfin le cas du Royaume-Uni où les règles qui régissent la publicité sur les chaînes et les services numériques de la BBC sont en apparence particulièrement simples. La BBC, dans son activité dite « Public Service Broadcasting Group », financée par la redevance, n’a pas le droit de diffuser de la publicité sur son marché domestique, ni sur ses chaînes linéaires, ni sur ses stations de radio, ni sur ses sites web (BBC Online) ou ses plateformes de streaming. La publicité est ainsi totalement absente sur le BBC iPlayer au Royaume-Uni. Par contre, dans son activité dite « Commercial Group », gérée par la filiale commerciale BBC Studios, la BBC est autorisée à recourir à la publicité pour financer les chaînes linéaires et les services numériques distribués à l’international par BBC Studios Global Distribution ainsi que les sept chaînes thématiques et la plateforme de streaming de UKTV Media, directement éditées par BBC Studios UK pour le marché britannique. Enfin, les nombreuses chaînes FAST éditées par BBC Studios ne sont pour leur part disponibles qu’en dehors du Royaume-Uni (Amérique du nord et Europe continentale essentiellement). Les informations disponibles dans les rapports annuels de la BBC ne permettent pas d’évaluer la part des recettes publicitaires réalisées spécifiquement au Royaume-Uni, et encore moins la part de la publicité numérique au sein de ce sous-segment.


[1] CNS/DTSA/248/25/CRTVE

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