L'édito de Philippe Bailly

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La longue traine des grèves à Hollywood a impacté les résultats 2024 des sociétés de production européennes

Comme le laissait présager les résultats du premier semestre, l’année 2024 aura été une année compliquée pour les sociétés de production européennes. Le pic des productions constaté après la crise sanitaire, au cours des années 2021 puis 2022 particulièrement fastes, a laissé place à une année 2023 marquée par la grève des scénaristes à Hollywood. Ces grèves prolongées ont perturbé les processus de développement, interrompu les productions et repoussé les délais de sortie. Les perturbations ont largement continué à persister tout au long de l’année 2024 avec de nombreux projets qui ont accusé du retard. L’année dernière s’est également distinguée par le déclin des productions scénarisées à gros budget en raison d’une approche plus prudente de la part des studios et des streamers, désormais focalisés sur les retours sur investissement. Les projets sont moins nombreux avec davantage de préachats et des coproductions au niveau régional qui permettent de réduire les risques. Le ralentissement global du secteur a logiquement impacté les sociétés de production européennes. Le chiffre d’affaires cumulé de Banijay, Fremantle, Newen, ITV Studios, BBC Studios et All3Media est en recul de 4 % en 2024 par rapport à 2022 et de -1,4 % par rapport à 2023. Si le recul semble modéré, il faut se rappeler que sur le même périmètre, le taux de croissance était proche de +20 % en 2022 (+17,8 %). De, plus, les nombreuses opérations de croissance externe ont permis de compenser en partie un recul organique beaucoup plus important.

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