Dans le cadre des Rencontres Annuelles de l’Association des chaînes conventionnées éditrices de services (ACCES), qui se sont déroulées ce mardi 25 novembre dans les locaux de TF1, l’association a publié son manifeste intitulé « Et si on pensait aux éditeurs… ? », mettant en avant les défis et enjeux auxquels sont confrontés les éditeurs de chaînes thématiques conventionnées en France, et formulant plusieurs propositions et appels visant à améliorer leur situation dans l’écosystème audiovisuel français.
Les chaînes thématiques françaises jouent en effet un rôle clé dans l’écosystème audiovisuel, en tant que vecteurs de diversité culturelle, d’innovation éditoriale et de financement de la création. En 2025, plus de 115 chaînes, éditées par 30 groupes français et internationaux, attirent chaque mois plus de trois Français sur quatre (76,7 %), et elles représentent près d’un tiers du chiffre d’affaires de la télévision payante, contribuant de façon décisive au financement des films et productions audiovisuelles.
Malgré ce rôle structurant, les chaînes thématiques sont confrontées à une érosion de leurs revenus de distribution, à une concurrence croissante sur la collecte de publicité et, globalement à la montée de la pression concurrentielle, de la part des plateformes mondiales notamment. Le potentiel d’exportation reste sous‑exploité en raison de freins réglementaires, alors même que ces chaînes sont déjà présentes dans plus de 112 pays et contribuent au rayonnement culturel français. Parallèlement, le piratage industriel génère des pertes économiques importantes, que les dispositifs actuels peinent à contenir.
Face à ces défis, l’ACCES formule cinq propositions « ciblées, proportionnées et guidées par l’intérêt général » :
- Moderniser la régulation afin d’aligner les règles du jeu avec celles applicables aux plateformes internationales et d’accompagner les nouveaux usages
- Renforcer la lutte contre le piratage en adaptant les dispositifs juridiques et techniques face à l’industrialisation des pratiques illicites
- Favoriser l’exportation et la circulation internationale des chaînes françaises, levier majeur de souveraineté culturelle et de soft power
- Garantir la transparence et l’équité dans l’accès au marché publicitaire et dans la mesure d’audience
- Adapter les quotas et obligations pour permettre aux éditeurs d’assurer durablement le financement de la création.
