Le Retail Media et la télévision connectée sont deux des segments les plus dynamiques de la publicité digitale actuelle, avec des taux de croissance prévus de 45 % et 54 % respectivement en France d’ici la fin 2025, selon GroupM. D’après les chiffres d’Omdia, spécialiste britannique de l’analyse et du conseil sur les marchés du numérique, l’entreprise américaine Roku domine largement le marché de la publicité digitale sur CTV, avec des projections de recettes publicitaires atteignant 5,1 Mds$ en 2029 (tous formats confondus : AVoD-FAST sur The Roku Channel, Display au sein de Roku OS, partage d’inventaires avec les services tiers, etc.). Samsung (3 Mds$) et la Fire TV d’Amazon complètent le podium. Vizio, en procédure de rachat par Walmart, se classe en 4ème position, au coude à coude avec GoogleTV/AndroidTV.
Plusieurs facteurs ont contribué à accélérer cette convergence, notamment une attention accrue portée à la protection de la vie privée, matérialisée par un durcissement des règlementations sur la collecte et le partage de données, rendant ainsi les données 1st party encore plus précieuses. Les retailers, véritables mines d’or de données transactionnelles 1st party, voient alors ces dernières gagner en valeur aux yeux des annonceurs. La CTV, avec ses formats publicitaires variés, une audience croissante à mesure que les téléspectateurs migrent de la télévision traditionnelle vers la télévision connectée, et un engagement fort de ses utilisateurs, attire naturellement les annonceurs ainsi que les retailers, qui peuvent mieux monétiser la pléthore de données transactionnelles qu’ils détiennent.
Ces dernières années, les acteurs de la CTV sont passés d’un modèle de rentabilité basé principalement sur le hardware (vente de télévisions, lecteurs de streaming, etc.) à un modèle axé sur la monétisation de leurs plateformes (“Platform Revenue”). Roku, par exemple, a commencé dès 2014 à conclure des accords de licence avec des fabricants de téléviseurs pour l’installation de son système d’exploitation sur leurs hardwares. Les plateformes multiplient donc les partenariats et accords afin de mieux monétiser le nombre croissant d’utilisateurs actifs de leurs OS.