Le CNC et le DEG viennent respectivement de publier les résultats semestriels des marchés vidéo français et américain. Dans les deux cas, les six premiers mois de l’année auront apporté leur lot de satisfaction, modes de distribution numériques mais aussi Blu-ray ayant permis à la France de retrouver une stabilité qui lui échappait depuis 2010 et aux États-Unis d’enregistrer une nouvelle hausse à +6%.
Aidé par un léger rebond des ventes de Blu-ray au premier semestre, le marché de la vidéo physique est parvenu à ralentir son rythme de décroissance sur la période : -12% au 1er semestre 2016 contre -17% à la même époque en 2015. Une tendance qui demeure toutefois baissière dans des proportions élevées (recul supérieur à 10% pour la 4e année consécutive) et qui confirme que les recettes issues des ventes de DVD et Blu-ray devraient se maintenir péniblement au-dessus de la barre des 600 M€ fin 2016 (environ 90 M€ de pertes par rapport à 2015).
Soutenu par la très forte croissance des modèles de distribution SVoD (+139%) et EST (+38%), le marché numérique enregistre une progression de 26% sur la première partie de l’année 2016. Dix ans après l’apparition des premières offres sur le marché – et presque autant d’années de croissance continue – la VoD locative confirme quant à elle ses difficultés à trouver un second souffle (-6%). Au cumul des deux univers, le marché vidéo français affiche un chiffre d’affaires stable par rapport à la même période en 2015. La bonne dynamique des segments SVoD et EST pourrait s’avérer toutefois insuffisante pour permettre au marché dans son ensemble de se maintenir au-dessus du cap symbolique du milliard d’euros en fin d’année.
Outre-Atlantique, le marché vidéo a terminé le premier semestre avec une nouvelle hausse à +6% et un chiffre d’affaires de plus de 7,5 Mrds $. Une performance qui repose comme souvent ces dernières années sur le succès des offres par abonnement illimité (+20%) mais aussi, de manière plus inattendue, sur le retour à la croissance du format Blu-ray. Boosté par un line-up très dense au deuxième trimestre, en tête duquel le dernier opus de la saga Star Wars, le segment Blu-ray a connu une hausse exceptionnelle de 35% sur la période. Avec plus de 5 millions de Blu-ray vendus et des recettes proches de 130 M$, Star Wars VII : Le Réveil de la Force, a largement contribué aux excellents résultats du format depuis sa sortie le 1er avril dernier.
Malgré ce regain de forme, les ventes physiques continuent de perdre du terrain face à l’essor des modes de consommation dématérialisés (près de 5 Mrds $ au 1er semestre 2016). Les recettes issues de l’univers numérique représentent dorénavant les deux tiers du chiffre d’affaires vidéo aux États-Unis. La SVoD compte à elle seule pour 39% du marché américain. Une situation qui tranche avec celle de la France dont la répartition des sources de revenus est diamétralement opposée (64% physique contre 36% numérique) mais qui témoigne également de l’importante marge de progression qui s’offre à elle.