« The Global Race for Creative Connections » est le thème choisi pour ce nouveau MIPCOM. En effet, l’accent est mis cette année sur le nombre croissant de partenariats de toutes sortes, entre monde numérique et monde audiovisuel traditionnel, entre les pays, entre les talents installés et les découvertes, etc. Et ce, dans l’objectif de faire face à un monde des médias devenu extrêmement concurrentiel et à une demande de qualité très élevée. Pour Laurine Garaude, directrice de la division TV du Reed Midem, « nous examinons les partenariats entre les sociétés qui réunissent leurs forces ».
Lors de la conférence du lundi 16 octobre, « Beyond co-production, making global creative connections », trois producteurs ont démontré l’intérêt des coproductions : Rola Baeur de Studio Canal prend ainsi pour exemple la série Safe (8×60’) : d’après une histoire d’Harlan Coben, avec des acteurs américains et français, pour une diffusion sur C8 et un accord avec Netflix. Takis Candilis, du groupe Banijay, évoque Versailles, Occupied ou encore Rebellion comme exemples de coproductions et insiste sur la notion de marque programme pour être connu de manière internationale. Selon lui, « les producteurs ne peuvent emprunter qu’une seule route : soit celle d’une production locale avec un faible budget, soit se lancer sur le marché international où les budgets sont plus élevés mais où les partenariats sont une nécessité ».
Lors de la table ronde du 17 octobre, « Originals, the quest for Brand defining Content », alors que certains voient l’émergence de studios indépendants tels que One Media, grâce à une attractivité des contenus et une meilleure adaptation aux de mandes des plateformes OTT comme Netflix, d’autres voient les diffuseurs se fortifier avec la multiplication de développement de contenus originaux. Une manière « plus simple pour exploiter sur le long terme et sur différentes plateformes sans se préoccuper des questions de droits » (Jeff Ford de Fox Networks). Une verticalisation de la création et de la distribution qui, selon l’avis de chacun, ne doit pas empêcher la diversité des partenariats. Pour la directrice des acquisitions d’Atresmedia, « les partenariats sont nécessaires pour les fictions dramatiques ». Ce qu’elle illustre par une mini-série Atresmedia, tirée d’un livre à succès, que Netflix vient de pré acheter, qui a été coproduite avec ZDF et Television Catalonia. « C’était comme un melting pot dont l’objectif était de sortir une belle et grande mini-série ». En revanche, tous les intervenants soulignent l’importance de parler d’une seule voix : « you have to respect the creator’s vision to get out of the gate ».
D’autres fictions mettant en valeur des partenariats entre acteurs historiques des médias et plateformes en ligne ont également été présentées : ainsi, Britannia, une série historique en 9 épisodes coproduite par Sky Atlantic et Amazon, qui se déroule en 43 après Jésus-Christ alors que les Romains envahissent un territoire habité par des druides qui deviendra la Grande-Bretagne. Tournée à Prague et au Pays de Galles, la série sera diffusée au Royaume-Uni, en Irlande, Italie, Allemagne, et Autriche sur Sky Atlantic et mise en ligne en 2018 aux Etats-Unis sur Amazon Prime Video.
Tour d’horizon des programmes de flux mis en avant au MIP :
- Bromans (Electric Ray Production) – Diffusé sur ITV2 depuis le 14 septembre : téléréalité dans laquelle huit couples sont suivis en immersion dans une fausse Rome antique.
- The Break up (Newen) – Des couples mariés au bord de la rupture vont participer à une expérience unique : un divorce express. Et sur la même thématique, une autre création française : Divorce for a better love (Ah ! production).
- Celebrity Showmance(Keshet UK) : des personnalités de la téléréalité jouent à faire croire qu’elles sont en couple, à coup de messages et vidéos publiés sur les réseaux sociaux, pour générer le plus de buzz. Lancement en octobre en prime time sur ITV2.
- Change your Tune (Twofour – 6×60’) sera diffusé en 2018 sur ITV : le programme réunit des personnes qui chantent très mal pour leur faire faire des progrès.
- Last 24 hours (RTVM Belgique) : des célébrités vivent une journée comme si c’était la dernière de leur vie.