BFMTV (CMA Médias) a lancé, ce lundi 30 septembre, une nouvelle chaîne 100 % digitale dédiée à l’information en directe : BFM2. La nouvelle chaîne se positionne en « complément » de l’offre de BFMTV, en proposant un contenu similaire à celui de la chaîne mère linéaire. Au coude à coude avec CNEWS pour le statut de chaîne d’information en continu la plus regardée dans l’hexagone, et dépassée sur ce mois de septembre (3,2 % de PdA pour BFMTV contre 2,9 % pour BFMTV), l’arrivée de BFM2 pourrait dynamiser les audiences et l’attractivité du groupe en doublant sa couverture de l’actualité, tout en répondant davantage aux nouveaux usages induits par le numérique.
Une ligne éditoriale dédiée à l’information en continu, avec plus de souplesse
Pas de révolution en vue : BFM2, sous le slogan « Deux fois + d’infos », se concentre sur l’actualité politique, internationale, culturelle ou bien sportive, tout en diffusant également une sélection de vidéos de la rédaction digitale de BFMTV et des podcasts filmés. « Ce sera comme les autres chaînes avec une grammaire et une écriture qui seront différentes car elle sera digitale », a expliqué Raphael Porte (Altice Media) dans une interview donnée à The Media Leader en mars dernier. Selon Julien Mielcarek, directeur délégué à l’information digitale en charge de la création et du lancement de BFM2, cette nouvelle chaîne est « un service complémentaire de BFMTV » sur lequel « on vous donne encore plus d’infos ». L’objectif annoncé est donc de gérer le surplus d’actualité qu’une seule chaîne ne peut couvrir. Avec BFM2, BFMTV pourra ainsi créer un multiplex à deux flux, facilitant la gestion simultanée de plusieurs événements en direct.
L’organisation de la chaîne est néanmoins plus souple qu’une chaîne de télévision linéaire traditionnelle. Julien Mielcarek souligne qu’« il n’y a pas de grille de programmes, pas de plateau, pas d’incarnation. L’idée c’est d’avoir un autre canal de direct, commenté ou pas, très différent du linéaire classique ». Cette absence de contraintes liées à une grille stricte préétablie permet des retransmissions en direct plus longues et ininterrompues, ainsi que des renvois facilités entre les deux chaînes, clairement explicités à l’antenne. L’absence de plateau est compensée par des interventions en duplex ou des commentaires réalisés par des journalistes depuis une cabine des locaux de BFMTV.
Pour cette nouvelle chaîne « complémentaire » à l’offre de BFM TV, cinq nouveaux collaborateurs ont rejoint l’équipe vidéo & audio d’Athénaïs Keller, rédactrice en chef digitale de la vidéo et de l’audio sur BFM TV. Au total, plus de 30 journalistes dédiés au digital, ainsi que les journalistes de BFM TV partout dans le monde, collaboreront directement avec BFM2.
Un habillage adapté aux codes du numérique
Le lancement d’une chaîne 100 % digitale implique également un habillage spécifique, conçu en interne par Pierre-Oscar Brunet pour BFM2, afin de répondre aux codes du numérique. La chaîne s’inspire de l’esthétique des « breaking news américains », mais aussi de l’habillage des streams Youtube avec des bandeaux latéraux annonçant en permanence les contenus « à suivre ». Le bleu électrique caractéristique de BFM TV est toujours présent, mais il est contrasté par un jaune prononcé sur les bandeaux de titre et latéraux, tandis que la gamme de couleurs de la chaîne linéaire gravite autour du bleu et du blanc.
Une stratégie d’hyperdistribution
BFM2, 100 % digitale, n’est pas diffusée par voie hertzienne sur la TNT, mais accessible via le site bfmtv.com, l’application mobile BFM TV ou sur box : sur SFR via canal 92, Free sur le canal 161 et prochainement Bouygues Telecom sur le canal 243.
BFM2 sera également disponible sur les télévisions connectées Samsung TV +, Molotov et TCL. Selon Nicolas de Tavernost, elle sera « bientôt disponible » sur Orange. BFM2 s’inscrit donc dans une stratégie d’hyperdistribution permettant de maximiser sa présence sur tous les canaux disponibles.
La publicité sous le signe de l’innovation
Côté publicité, BFM2 propose le « L Shape », un format innovant conçu pour le digital permettant de diffuser des annonces publicitaires sur un côté de l’écran sans interrompre le direct. De manière plus traditionnelle, la chaîne intègre également « deux coupures d’une minute par heure » (midroll), a indiqué Julien Mielcarek, ainsi qu’un pré-roll unique. BFMTV se montre également confiant concernant les revenus générés par la publicité sur la chaîne : « on vend très bien le live avec une forte valeur ajoutée » avec « des groupes cibles très intéressants plus qualifiés que nos concurrents ». Concernant les objectifs d’audience, Nicolas de Tavernost indique que la chaîne n’a « pas fixé des objectifs […] BFM2 va prendre progressivement son essor ».