Depuis le 1er juillet 2021 et l’entrée en vigueur du décret SMAD (services de médias audiovisuels à la demande), les services par abonnement visant le territoire français, « dont l’audience est supérieure à 0,5 % de l’audience totale en France de la catégorie de services de médias audiovisuels à la demande dont ils relèvent » doivent investir 20 ou 25 % de leur chiffre d’affaires (CA) réalisé en France dans des œuvres audiovisuelles et cinématographiques européennes ou d’expression originale française. Ces nouvelles obligations impactent tout naturellement Netflix, première plateforme de SVoD en France, et contribuent indirectement (car le décret SMAD porte principalement sur des montants d’investissements) à l’augmentation du nombre d’œuvres originales françaises présentes sur les plateformes américaines de SVoD. Selon les données du Baromètre SVoD Médiamétrie, on compte à ce jour 175 productions originales (programmes audiovisuels et films) sur un périmètre intégrant Netflix, Amazon Prime Video, Apple TV+, Disney+ et Paramount+. Plus largement, les données de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM) mentionnent 186 M€ d’investissements des SMAD dans des œuvres d’expression originale française en 2021, au titre des obligations du décret SMAD, et jusqu’à 345 millions en 2022 (22 % du global des investissements des éditeurs de télévision et des SMAD de 1,58 Mds€), dans l’attente des données pour 2023.
Le montant des investissements des SMAD au titre des obligations n’avait pas dépassé les 30 M€ entre 2012 et 2020, dernière année avant l’entrée en vigueur du décret SMAD. En consolidant les labels qui ont produit pour les plateformes par groupes de production, Mediawan a été le plus sollicité par Netflix avec 14 productions originales depuis 2016, principalement grâce à sa filiale Black Dynamite. En deuxième position, avec deux fois moins de productions, on trouve Gaumont, producteur du phénomène Lupin, suivi de près par Federation Studios avec six productions originales.