Stratégie numérique européenne


Financement de l’innovation
Marie Ekeland, Présidente de France Digital, met en avant la nécessité d’assurer un niveau d’ambition élevé pour les start-up françaises. 
Elle pointe du doigt un autre volet important de la stratégie numérique européenne : l’investissement cross border.
Paul François Fournier, directeur de Bpifrance, revient lui aussi sur la nécessité de « créer un pont » avec les Etats-Unis et ajoute qu’il faut continuer à mettre en marche une dynamique publique pour accompagner la transition numérique des start-up. Mais il faut aussi aider l’initiative privée, ajoute-il.

Il est néanmoins satisfait du fait qu’un tissu d’entrepreneurs, qu’une dynamique de l’innovation soit en train de se créer au sein de l’Union européenne. Pour que le capital-risque devienne un marché numérique, il faut que les fonds puissent faire des sorties. Si les groupes américains souhaitent acheter des nouveaux modèles économiques, pourquoi les groupes européens ne sont-ils pas tentés d’acheter ce genre de modèle ? Paul François Fournier invite donc les groupes européens à rentrer dans cette logique.
Jean-Christophe Lecosse, directeur général du Centre national RFID, précise, quant à lui, comment le CNRFID participe au financement de l’innovation.
Régulation de l’innovation
Maitre Florence Guthfreund-Roland, avocate chez DLPA Piper, insiste sur le fait qu’à côté de l’accompagnement financier, il y a aussi un accompagnement juridique afin de protéger le patrimoine matériel et immatériel des sociétés. 
En ce qui concerne la réglementation en France et dans l’Union européenne, elle ne croit pas que l’on puisse considérer être dans une « zone de non droit ». La réglementation en vigueur est lourde et développée, avec des lois qui se superposent à tel point que l’on ne sait plus où on en est. Elle juge qu’il est important, au moment où le monde évolue, de ne pas vouloir réguler chaque nouveauté. Il faut, selon elle, poser des grands principes et faire en sorte qu’ils couvrent le plus grand nombre de choses. La réglementation des données est essentielle pour que le consommateur continue de les mettre en ligne pour ne pas mettre fin au mouvement du Big data. La réglementation ne doit donc pas empêcher le développement de l’Internet des objets. La réglementation européenne est généralement plus stricte que celle des autres pays, mais elle permet quand même l’innovation. Elle insiste sur le fait qu’il est important d’éviter de parvenir à une situation où il y aurait une discrimination dans la réglementation, où certains OTT seraient plus réglementés que d’autres. Il faut de l’équivalence dans les traitements.
C’est sur ces points qu’il faut créer de la réglementation, estime-t-elle.
Benoit Thieulin fait part d’un léger désaccord sur le sujet de la régulation. Selon lui, face à la temporalité des décisions européennes, on doit provoquer le débat pour créer de la norme. Sur la neutralité du net par exemple, ou sur la portabilité des données, il faudrait peut-être commencer par une règlementation française pour que ces principes soient gravés dans le marbre de la réglementation européenne. Il exprime le souhait que l’on parvienne à un « innovation act » qui permettrait de donner un signal fort sur le fait que l’Union européenne doit changer son environnement juridique pour permettre à l’innovation juridique d’éclore.
Maitre Florence Gunthfreund-Roland lui répond par le fait que l’on attend la loi sur la neutralité du net depuis longtemps. Pour cette dernière, le temps de la législation n’est pas le temps de l’entreprise agile. C’est pourquoi il faut, selon elle, arrêter de vouloir légiférer sur tout. Il faut anticiper et disposer des grands principes qui nous permettront d’agir vite.
