Ce lundi 8 au matin, Gulli a lancé la série d’auditions des candidats aux fréquences de la TNT nationale qui doit se poursuivre jusqu’au 17 juillet. En introduction de la session, le Président du groupe M6 David Larramendy a dit sa triple conviction, « qu’aucune chaîne ne pouvait plus réussir seule », « qu’une chaînedoit avoir une identité forte » et que « la TNT est aujourd’hui encore indispensable au secteur de l’audiovisuel ». L’animation (à laquelle la chaîne consacre 1,3 % de son chiffre d’affaires et dont elle diffuse 1 930 heures) et une offre familiale favorisant l’écoute conjointe proposée à partir de 21 heures, constituent ses deux piliers éditoriaux. Le digital (3 000 épisodes, une quarantaine de jeux vidéo et 700 podcasts) doit relayer une audience linéaire appelée à se replier de 5 à 8 % au cours des prochaines années. La diversification (les Gulli Parcs) est un levier économique, mais aussi un facteur de présence à l’esprit de la marque. Gulli a également exprimé sept engagements qui constituent un « socle de référence et de valeurs ». Elle est candidate au renouvellement de son autorisation pour 10 ans.
David Larramendy : « Aucune chaîne ne peut réussir seule »
Intervenant en ouverture de l’audition consacrée à la candidature de Gulli, le président du groupe M6 David Larramendy a partagé avec les membres de l’Arcom « trois convictions qui nous tiennent particulièrement à cœur » :
- « Il est aujourd’hui indispensable d’être un groupe audiovisuel pour réussir en télévision. Aucune chaîne ne peut réussir seule », du fait de la « pression [que] la concurrence exacerbée exerce sur l’accès au contenu, sur les besoins d’investissement, notamment dans le numérique, donc sur la viabilité économique » ; à l’inverse, « être adossé à un groupe, c’est un gage de robustesse, d’expertise, de résilience [et] c’est aussi bénéficier de la force d’un collectif ».
- « Une chaîne doit avoir une identité fortequi lui permet d’innover, de se différencier, donc de garantir une large diversité d’offres et de contenus pour pouvoir se développer au sein d’un groupe ».
- « La TNT est aujourd’hui encore indispensable au secteur de l’audiovisuel ». Elle représente « l’unique moyen d’accès aux services de télévision pour 9 millions de Français », et elle « offre une garantie de service pour tous les Français, y compris ceux qui la reçoivent par d’autres moyens », justifiant que le dirigeant réaffirme son soutien aux deux projets de délibération de l’Arcom sur les SIG.
S’agissant de Gulli, la chaîne est candidate pour le renouvellement de son autorisation pour 10 ans.
Erosion de l’audience linéaire « à un taux autour de – 5 à – 8 % dans les années à venir » mais montée du digital
« Première chaîne jeunesse de France [Gulli] est sans doute celle qui incarne le plus les valeurs d’unité et de cohésion sociale [et représente selon les mots du dirigeant] un espace de confiance et de sécurité », par rapport au développement d’une « consommation de vidéo qui échappe à toute contrainte véritable, à tout contrôle éditorial, et expose les plus jeunes à des contenus inappropriés ».
Les dirigeants de M6, au-delà, ont souligné trois points-clés :
- L’animation, dont Gulli est « devenu le premier partenaire privé en France en 2023 », et « le développement d’une offre familiale le soir[permettant de] développer l’audience conjointe et intergénérationnelle », sont les deux piliers mis en avant concernant sa programmation ;
- La digitalisation doit accompagner l’évolution des usages avec une offre comportant 3 000 épisodes de dessins animés et de programmes jeunesse, mais aussi une quarantaine de jeux vidéo et 700 podcasts, ainsi que « des outils qui permettent aux parents de mieux maîtriser le temps de leurs enfants sur les différents écrans »;
- La diversification, au travers du rachat des 25 Gulli Parcs, représente un enjeu économique, avec l’objectif de déployer le réseau « dans toutes les grandes villes de France, et que les familles puissent trouver un Gulli Parc à proximité de leur domicile », mais aussi de présence à l’esprit de sa cible en contribuant à « prolonger dans le monde réel le lien avec le public ».
Et c’est sur les engagements sur l’animation que l’audition a été la plus précise :
- Contribution à la production à hauteur de 1,3 % du chiffre d’affaires de référence de la chaîne, dans l’accord signé en 2023 avec AnimFrance et l’USPA (dont 74 % en animation indépendante, deux tiers sur de l’inédit et 90 % avec des œuvres EOF), « le taux le plus élevé du paysage audiovisuel français », avec « pas moins de 17 séries en développement ou en production ».
- Et « engagement de diffusion là aussi inégalé », avec un minimum de 1 930 heures d’animation française entre 6h et minuit, dont 1 520 heures au moins diffusées entre 6h et 19h, et « plus de 400 demi-heures de programmes inédits à la rentrée prochaine ».
« Nos séries animées (saison 3 des Sisters, commande de la saison 8 de Totally Spies…) seront notre première ligne de force, poursuit la directrice des programmes Coralie Boitrelle-Laigle. Nous proposerons des héros miroirs, des personnages qui accompagnent les plus jeunes spectateurs dans leur quotidien ».
L’offre familiale, se déploie elle à partir de 21 heures, et se veut « très large, des grands films de cinéma, des divertissements, des jeux à l’adrénaline positive portés par des talents fédérateurs », ou encore le magazine consacré à la Pop culture Pop Doc.
Concernant l’économie de la chaîne, les dirigeants ont indiqué que l’audience linéaire devrait poursuivre son érosion « à un taux que nous estimons autour de – 5 à – 8 % dans les années à venir [mais en partant] de chiffres extrêmement importants en valeur absolue et avec un phénomène parallèle de croissance des audiences digitales ».
« Cette baisse de l’audience linéaire [devrait se traduire] par un léger effritement du chiffre d’affaires linéaire qui [sera], lui, en partie ou quasiment totalement compensé par une hausse des recettes digitales [avec, au final] des chiffres à un haut niveau et avec une rentabilité avérée ».
Sept engagements comme « socle de référence et de valeurs »
L’audition devant l’Arcom a également été l’occasion pour Gulli de décliner sept engagements qui constituent un « socle de référence et de valeurs » :
- Combiner les actions du Comité éditorial et d’un Comité d’éthique programme et des contenus jeunesse « composé de personnalités indépendantes, d’experts en psychologie de l’enfance, psychologues, psychanalystes, pédopsychiatres, sociologues et professeurs »,
- Poursuivre l’engagement de la chaîne contre les violences faites aux enfants et contre le harcèlement,
- Poursuivre l’engagement en faveur d’une large représentation de la diversité de la société française, et lutter contre les stéréotypes de genre,
- Promouvoir des comportements favorables à la santé,
- S’engager en faveur de l’apprentissage de la lecture pour tous,
- Poursuivre l’action en matière d’éducations aux médias, avec les rédactions de M6 et de RTL et en partenariat avec le CLEMI,
- Sensibiliser les plus jeunes aux enjeux environnementaux.