En cette année présidentielle, le débat sur la notion de diversité revient de façon récurrente dans l’actualité. Mais au-delà de la question purement politique, ce principe est aujourd’hui mesuré à la télévision française depuis 2009 par le CSA, dont le dernier baromètre de la diversité a été publié en janvier dernier. L’occasion pour NPA Conseil de comparer avec le traitement de la diversité effectué dans les fictions aux Etats-Unis, où la diffusion de la bande-annonce de la nouvelle série Netflix Dear White people a poussé les suprématistes blancs à se désabonner du service SVoD pour la simple raison qu’une femme y déclarait que le fait qu’un blanc se déguise en noir était une pratique inacceptable et raciste.
Le baromètre de la diversité du CSA : un indicateur de la représentation des minorités à la télévision
Le baromètre de la diversité est publié une fois par an par le CSA dans le but de mesurer la diversité à la télévision. Quatre critères sont retenus pour classer les personnalités intervenant à la télévision : la catégorie socioprofessionnelle, le sexe, l’origine perçue[1] et le handicap, ces catégories ayant été choisies par le CSA en fonction des exigences politiques et sociales les plus fortes. Ainsi, les programmes sont observés par le Conseil pendant 2 semaines, aux heures de forte audiences (17h-23h ainsi que les journaux télévisés de 13h) sur 18 chaînes gratuites (dont Canal+), en indexant pour chaque émission, les personnes et personnages apparaissant à l’écran.
A propos de l’origine perçue des personnes intervenant à l’écran, le CSA précise dans son baromètre que la 
Il ressort ainsi de la vague 2016 du baromètre de la diversité publié en janvier dernier que les personnes « perçues comme blanches » sont largement majoritaires à la télévision à 84%. Ce chiffre tombe à 79% pour les fictions diffusées en France, les fictions comprenant les œuvres cinématographiques, les téléfilms, la série et l’animation. Dans l’ensemble des fictions diffusées à l’antenne, celles d’origine française comprennent 83% de « personnes perçues comme blanches » contre 79% pour les fictions européennes (hors France) et 75% pour celles provenant des Etats-Unis. Plus précisément, ce sont dans les fictions d’animation que les « personnalités perçues comme non-blanches » sont le plus présentes, notamment celles issues des Etats-Unis (27%).
La question de la représentation des minorités aux Etats-Unis : la difficile frontière avec le communautarisme
Aux Etats-Unis, les statistiques sur les origines ethniques des téléspectateurs et des acteurs sont considérées comme moins tabous qu’en France. A titre d’exemple, le cabinet Nielsen[2] a récemment publié une étude à propos de l’influence de la culture « afro-américaine » dans la culture mainstream aux Etats-Unis, influence qui seraient justifiée par 73% des personnes « blanches non-hispaniques » et 67% des personnes « hispaniques ». Particulièrement à la télévision, plusieurs programmes, telles que les séries TV, peuvent être un marqueur communautaire avec un casting à prédominance « noire » ou avec un pitch se concentrant sur des personnages principaux « de couleur noire ». C’est



Le principe du « token black guy » – qui pourrait se traduire littéralement par « le noir de service » – a également été tourné en dérision par la série satirique South Park dans laquelle a été créé le seul personnage noir s’appelant Token, entouré de personnages uniquement blancs, qui joue « naturellement de la basse » uniquement du fait de sa couleur de peau.
[1] Il est interdit en France de distinguer les citoyens selon leur origine. C’est pourquoi le CSA se fonde sur l’origine « perçue » ou « déclarée » des personnes et personnages intervenant à la télévision, et non sur l’origine ethnique réelle.
[2] « For us by us ? The mainstream appeal of black content », Février 2017
				
															