Selon le dernier rapport présenté par le CNC et UniFrance Films[1], 2014 est une excellente année pour le cinéma français à l’étranger qui généré plus de 390 M€ de flux financiers. En salle, les films français cumulent plus de 100 M d’entrées, pour la deuxième fois en près de 20 ans.
Une hausse des ventes d’exportation, caractérisées par des films récents
Malgré une baisse des apports en coproduction provenant de l’étranger (196,7M€, -27,6% vs 2013), l’exportation des films français totalise plus de 390 M€ de flux financiers, entrainés par des ventes d’exportations en hausse de 17,3% à 194 M€. Ces ventes sont caractérisées cette année par une hausse de la part des films de moins de 3 ans (+19,8% à 169,7 M€, contre 24,2 M€ soit +2,5% pour les films de catalogues). A noter que la vente de droits d’exploitation des œuvres à l’international est largement dominée par la cession de droits combinés correspondant à plusieurs modes d’exploitation (salles, télévision, vidéo, VOD, télévision de rattrapage), à hauteur de 84% du montant des recettes totales.
Une fréquentation élevée et plutôt diversifiée dans les salles
L’année 2014 est également une réussite pour la fréquentation du cinéma français en salles à l’international. Celle-ci grimpe de 137% à 120,2 M d’entrées (vs 81 M en moyenne sur 10 ans), représentant 685,2 M€ de recettes (+128% vs 2013). Elle représente ainsi le 2ème plus haut niveau de la décennie après l’année record 2012. Ces résultats de fréquentation élevés sont partagés entre différentes œuvres, malgré l’important succès de Lucy de Luc Besson. Si ce dernier affiche 56 M de spectateurs à lui seul, pas moins de 14 films français au total dépassent plus d’un million d’entrées dans le monde. Enfin, 76 films dépassent 100 000 entrées en 2014 (vs 62 en moyenne depuis 2000). Il subsiste néanmoins une certaine concentration : les 5 premiers films réunissent 69,1% des entrées en salle. Ces résultats record sont cependant nuancés par la question des films en langue française. Les performances de Lucy, tourné en anglais, font en effet baisser la part des entrées des films en français à 28,9% des entrées totales du cinéma français (vs près de 50% en 2013 et 2012). Le cinéma français francophone bénéficie tout de même d’une hausse de 39% des entrées. La meilleure performance en français, Qu’est ce qu’on a fait au bon Dieu ?, a rescensé 6,9 M d’entrées sur 29 territoires.
L’Amérique du Nord premier importateur, l’Asie deuxième marché pour les fréquentations en salle
Les recettes générées par l’exportation de films français sont globalement en hausse sur toutes les zones géographiques. En cumulant 36,7% des recettes totales, l’Amérique du Nord progresse de 45,1% à 71,1 M€ et prend la première place des importateurs devant l’Europe occidentale (34,6% des recettes totales soit 67,2 M€). Côté fréquentations, toutes les zones géographiques sont en progression. L’Europe occidentale demeure le premier marché en trustant presque un tiers des entrées du cinéma français à l’étranger, avec 35 M d’entrées (+79% vs 2013). L’Asie connaît un record de fréquentation à 32 M d’entrées (+277%) et affiche ainsi la meilleure progression tout en demeurant pour la seconde année consécutive le deuxième marché du cinéma français à l’international. L’Europe centrale et orientale fait également apparaitre de nouvelles perspectives en établissant un record à 14,6 M d’entrées.
Le cinéma français, qui a connu davantage d’entrées dans les salles étrangères que sur le territoire national en 2014, poursuit ainsi une forte dynamique à l’international, emporté notamment par le succès de quelques titres. Sa réussite à l’étranger trouve cependant ses limites cette année chez certains de ses voisins européens dont les importations sont en relatif retrait (notamment Grande-Bretagne, Allemagne), et dans les performances de sa production en langue française.
Pour en savoir plus : CNC, L’exportation des films français en 2014
_____________________________________________________
[1] CNC, UniFrance Films, L’exportation de films français en 2014, novembre 2015