Du 21 au 22 octobre 2016 s’est tenue la 6ème édition du Marseille Web Fest, Festival international des séries digitales. Sont ainsi récompensées des séries diffusées sur Internet, notamment destinées aux écrans des téléphones portables et des tablettes, et qui s’appuient sur des écritures parfois très audacieuses. NPA revient sur les faits marquants du Festival.
Alors que Studio+, la filiale de Vivendi, lancera en France sa plate-forme de séries pour écrans mobiles dans le courant du mois de novembre, le Marseille Web Fest a célébré ce week-end les meilleures séries présentes sur Internet qui se distinguent par des scénarios tendus, des réalisations dynamiques, et une bande-son généralement tout aussi énergique. Par la grande diversité des genres représentés et des pays d’origine, la fiction courte digitale pourrait se révéler une grande source d’inspiration pour la fiction TV. Un nouveau moyen de renouveler l’écriture ?
Le Grand Prix a été remis à la fiction Dramaworld, un drama de 10 épisodes (15 minutes chacun) dans lequel Claire Duncan (jouée par Liv Hewson) est une étudiante de 20 ans qui s’échappe de sa vie ennuyeuse en regardant des dramas coréens. Par magie, elle se retrouve aspirée dans « Dramaworld », un monde parallèle où la vie de ses personnages préférés est réelle. Créé spécialement pour une audience internationale, ce drama d’origine américaine (produit par Viki, le site de streaming implanté aux Etats-Unis) fusionne anglais et coréen et propose un mélange d’amour, d’humour, le tout dans un format court : idéal pour les fans de K-drama.
La deuxième série mise en avant au Marseille Web Fest est Burkland, une web série belge (11×7 minutes), pastiche des films de zombies, qui remporte le prix de la meilleure réalisation et du meilleur montage : Jack et Julie passent par la petite ville de Burkland pendant leur voyage de noce. Ils se retrouvent pris au milieu d’une vague de panique liée à d’étranges assaillants. Quelques mois plus tard, une journaliste mène l’enquête sur leur disparition en s’appuyant sur les images retrouvées dans leur smartphone. La série joue sur la technique du « Found Footage[1] » en utilisant des enregistrements amateurs filmés par les protagonistes de l’histoire. Le réalisateur a ainsi expliqué à Télérama[2] : « Pour écrire Burkland, je me suis demandé ce qui pourrait me pousser à regarder toute une série sur smartphone. J’ai pensé que le côté mi technologique, mi « found footage », serait attrayant ».
Enfin, les prix de la meilleure série indépendante et de la meilleure actrice reviennent à Whatever, Linda (10×10 minutes) avec Hannah Cheesman, une comédie dramatique canadienne. Ce Mad Men 100% féminin est inspiré des scandales financiers de Bernard Madoff. Linda, trentenaire et divorcée vivant à New York en 1978, décroche un job de secrétaire dans une grande banque : elle a des difficultés pour payer son loyer, se brouille avec son ex-mari alcoolique et ne voit pas trop comment sa vie et celle de ses collègues pourrait s’améliorer. Heureusement, Linda imagine une arnaque à grande échelle pour récupérer des dollars par-ci par-là et voit sa vie changer du tout au tout. La série a déjà remporté de nombreux prix dont 3 au Vancouver Web Series Digital 2015, y compris celui de la meilleure série dramatique. Le site Deadline a annoncé en avril son adaptation TV par le créateur d’Orphan Black soutenu par la Mark Gordon Company[3].
[1] Popularisé par le film Blair Bitch, il s’agit d’un genre cinématographique utilisant la caméra subjective.