Media Santé Info TV, représenté par Franck Papazian, président de MediaSchool (groupe d’enseignement privé) et président du groupe de médias qui regroupe CB News, Stratégies, le Journal du luxe et le Who’s Who a présenté devant l’Arcom le 16 juillet son dossier de candidature pour l’obtention d’une fréquence nationale de la TNT gratuite pour le projet de chaîne thématique « Mieux ».
Mieux est une chaine thématique d’information sur la santé portée par une équipe d’experts : Michel Cymes, médecin, Guilaine Chenu, journaliste et ancienne directrice de la rédaction de l’émission Envoyé spécial, Valérie Bruschini et Pierre Fraidenraich, fondateurs et éditeurs de chaînes thématiques (Pierre Fraidenraich est également ancien DG de BFM Business).
Le projet est soutenu par deux principaux investisseurs convaincus de sa solidité et de son intérêt, la holding de la famille Gerbi (Gérard Darel) et Wladimir Mathelin-Moreaux de la Financière Saint James. La composition du capital est bouclée pour l’essentiel. Par rapport au plan d’affaires communiqué à l’Arcom, entre 60 et 70 % de la levée de fonds nécessaire est déjà bouclée.
La santé est devenue un fait majeur depuis la période du Covid et Mieux va permettre d’enrichir les thématiques représentées sur la TNT. Il n’y a pas de concurrence sur cette thématique. Le projet est ambitieux mais la TNT gratuite pour tous est la plateforme nécessaire pour une chaîne d’éducation et d’information à la santé pour tous, « ça n’existe pas aujourd’hui, c’est terrible quand même ! ». Mieux se revendique chaîne d’utilité publique.
Michel Cymes, futur Directeur scientifique a présenté le positionnement global de la chaîne en partant d’un constat. Le système de santé Français, reconnu comme l’un des meilleurs du monde est aujourd’hui en souffrance (difficulté d’accès aux soins, déserts médicaux, urgences encombrées…). Il existe un dépistage de masse de 4 cancers pris en charge par la société et pourtant des centaines de milliers de personnes n’en profitent pas chaque année, faute d’information et d’éducation sanitaire. Ce sont les réseaux sociaux, les rumeurs, les complotistes qui prennent le relais pour informer. Pendant le Covid ce sont ceux qui disaient que le vaccin était dangereux que l’on a le plus entendu.
Il faut parler de la santé positive, de la santé optimiste. C’est le projet de Mieux. Michel Cymes, par ailleurs ambassadeur santé des Jeux olympiques, revient sur son expérience. Quand on parle d’activité physique, de lutte contre la sédentarité, ça marche. Il faut informer encore et encore. Pourtant il n’y a pas d’émission de santé à la télévision.
Il faut une chaîne santé de référence, une chaîne qui délivre une information crédible, sérieuse, basée sur des faits et pas sur des rumeurs. Il faut une chaîne qui apporte l’information qui manque aux français, sur un ton ni péremptoire ni dogmatique, avec de la légèreté et parfois de l’humour pour dédramatiser. La chaîne, contrairement à d’autres médias, par exemple Le Parisien la semaine dernière à propos de la santé de Joe Biden, respectera le code de déontologie médicale. « Nous ne serons pas la chaîne santé à scandale, la chaîne santé people ».
Guilaine Chenu, qui assurera le rôle de Directrice des contenus est revenue ensuite sur l’importance du journalisme et de la rédaction dans le projet de la chaîne Mieux. « Vérité, rigueur, intégrité, équité, honnêteté et respect de la dignité humaine seront au cœur du projet». Guilaine Chenu sera accompagnée d’un directeur de la rédaction et d’une équipe de journalistes et de chef d’édition. La chaîne comptera dès la première année une quarantaine de journalistes dont 5 correspondants en région (un en Martinique ou Guadeloupe), qui signeront une charte déontologique. Des profils d’enquêteurs et d’enquêtrices sont prévus pour de l’investigation.
La chaîne adhèrera à la Convention des journalistes. Le pluralisme et la diversité des opinions seront assurés. L’indépendance de la rédaction sera inscrite dans le pacte d’actionnaires. Enfin, un comité d’éthique de 5 membres se réunira une fois par trimestre. Il garantira l’indépendance de l’information.
Mieux a besoin de la TNT et la TNT a besoin de Mieux. Mieux sollicite une fréquence de la TNT gratuite.
La chaîne serait techniquement prête à commencer à émettre au début 2025.
Les points à retenir
Positionnement :
Mieux va informer les Français, leur expliquer comment aller mieux. La chaîne va se battre pour la santé publique, pour faire passer des messages de santé publique. « Nous n’inviterons pas de professionnels de santé qui vont contre l’intérêt général en matière de santé publique en France ».
Mieux parlera de tout ce qui concerne la santé et le bien-être du cancer à l’obésité en passant par la toxicomanie, le sport, la famille, le climat, les écrans.
La ligne éditoriale de Mieux repose sur 4 piliers fondateurs : l’environnement, la prévention, le futur et la tech, et le bien-être. Ces 4 verticales vivront sur toutes les émissions de la chaîne.
Les sujets seront abordés dans des émissions de débats avec des invités institutionnels pour évoquer les politiques publiques nationales et européennes.
La prévention concerne absolument tout le monde, y compris les jeunes. La place de l’éducation aux médias sera centrale sur la chaîne qui travaillera sur ces sujets avec Nathalie Sonnac, Présidente du COP du Clémi.
Le futur et la technologie ont des conséquences sur la santé. La science fait avancer la médecine. Une émission sera dédiée à cette thématique. Les sujets scientifiques sont complexes et demandes de la pédagogie. La chaine y consacrera des débats.
Le bien-être (bien manger, dormir, utiliser les écrans…) sera central dans la ligne de la chaîne avec des émissions avec des coachs sportifs, des cours de sophrologie, de méditation, des conseils pour une alimentation équilibrée.
Audience :
L’objectif est d’atteindre 1 % de part d’audience en trois ans (0,5 la première année, 0,8 en année 2).
Modèle économique :
La viabilité économique du projet est assurée par Pierre Fraidenraich qui a rappelé ses expériences réussies sur i-Télé puis BFM Business sur la TNT. La viabilité d’un projet en TNT repose sur une programmation claire et une promesse simple. La programmation est une discipline, une technique qui atteint un degré de sophistication qu’il faut maitriser.
Mieux travaillera avec une régie publicitaire extérieure. Des discussions sont en cours avec deux grandes régies nationales. Un accord permettra de commercialiser des offres couplés, en télé et en digital et d’amorcer des revenus publicitaires dès la première année.
Le plan d’affaires prévoit un doublement des revenus publicitaires en année 2 puis encore un doublement en année 3. La chaîne mise sur l’attractivité de sa thématique et l’absence de concurrence. De nombreux annonceurs ont envie de s’associer à la chaîne pour avoir une affinité la plus forte possible avec la cible.
De nouveaux annonceurs vont arriver faute d’espace dédié à la santé à la télévision aujourd’hui.
Les recettes de diversification feront X4 en cinq ans « mais les chiffres sont relativement faibles ». Les revenus seront générés en hors média avec de l’évènementiel (conférences, tournées en France) grâce à l’expérience acquise par Michel Cymes dans ce domaine.
L’équilibre économique sera atteint la 3ème année.
Programmation :
La grille comprendra 10 heures de programmes inédits par jour la première année avec une montée en charge de 2 heures supplémentaires l’année suivante.
Sur les 10 heures de contenus inédits, le chaîne proposera 6 heures de direct avec des tranches d’information et de débats entre 7h/9h, 12h/14h et 19h30/21h.
3 rediffusions par programme sont prévues en moyenne entre le lundi et le vendredi.
Des émissions politiques permettront de suivre les débats à l’Assemblée sur les grands projets de loi qui touchent à la thématique comme celui sur la fin de vie.
Une émission « Interdit aux plus de 18 ans » pour les plus jeunes.
Un programme d’investigation, « Secret médical » avec par exemple des enquêtes sur les EHPAD. Des partenariats sont possibles avec la presse ou l’édition.
Les formats seront adaptés aux horaires et aux publics. L’écriture sera moderne et innovante et s’adressera à tous les publics.
Obligations et engagements :
L’ensemble de la grille sera produit en interne. Il n’y aura aucun achat de programmes.
Un conseiller de l’Arcom note que la grille impliquera des quotas de diffusion et de la commande de programmes auprès des producteurs indépendants. Valérie Bruschini précise « qu’il n’y a pas d’œuvres audiovisuelles, c’est un format de chaîne d’information».
Aucun format documentaire n’est prévu sur les premières années. Uniquement des reportages avec un format de 40 minutes au maximum. Le documentaire pourra être une ambition pour l’avenir.
Les trois tranches quotidiennes de direct seront accessibles pour les personnes sourdes et malentendantes (sous-titrage ou langage des signes, la décision n’a pas encore été arrêtée).
La diversité est constitutive de la chaîne. Des émissions seront dédiées aux femmes, aux aidants, aux personnes en situation de handicap. La parité entre expert(e)s sera respectée sur les plateaux.
La chaîne Mieux signera la Charte alimentaire qui s’apprête à être renouvelée et s’engagera avec enthousiasme dans un Contrat climat.
La chaîne s’engage à ne pas rendre accessible ses inventaires publicitaires aux annonceurs qui promeuvent des produits (les sodas par exemple, alimentation ultra transformée) en inadéquation avec sa philosophie. Un volet concernera la publicité et les annonceurs dans le Charte éthique.
Digital :
Les contenus de Mieux circuleront sur les réseaux sociaux pour toucher les jeunes et les faire revenir sur la TNT, une plateforme sécurisée en termes de rigueur de l’information médicale et scientifique.
Des mécaniques de programmation et des mécaniques d’écriture innovantes permettront de toucher les plus jeunes sur des thématiques qui les intéressent très directement. « On va faire du 360 degré en utilisant les possibilités du digital ».