Wildbox est une société de production française spécialisée dans la conception de contenus en « VR » (réalité virtuelle). Bien que la technologie soit encore neuve, la réalité virtuelle envahit déjà les supports numériques : des sites web, aux applis, en passant par YouTube, Facebook et – bien sûr – les casques de réalité virtuelle. L’enjeu pour les médias comme pour les éditeurs de jeux et les annonceurs est de saisir au mieux de cette innovation pour générer des revenus.
Une société de production spécialisée dans les productions « VR »
Localisée à Paris et à Montréal, Wildbox Production est une société qui a déjà de nombreuses productions audiovisuelles « VR » à son actif. Travaillant principalement pour le compte d’annonceurs, Wildbox a notamment conçu des films « VR » pour Generali, Moët Hennessy, EDF, Total, ATR, Point P, La Sécurité Routière, La Philharmonie de Paris, l’Ina ou encore La Cité des Sciences. Au-delà de ses clients traditionnels, la société est aussi de plus en plus sollicitée par des médias d’information en quête de production de « reportages-vérité » utilisant des systèmes de captation 360° pour mieux saisir le réel (conflit, catastrophe naturelle, manifestation, etc.).
Parallèlement, les secteurs de la TV et du cinéma commencent également se saisir de la technologie pour réaliser des contenus promotionnels et même quelques œuvres entières (documentaire, concert, sport). Fort de 2 années d’expérience dans ce nouveau secteur, Julien Robbe, réalisateur et directeur de la Production chez WildBox, observe que la réussite d’une vidéo VR obéit à au moins 7 règles de production :
1- Inventer une histoire adaptée au format VR
Comme pour tout contenu audiovisuel, le format VR repose sur l’écriture d’une histoire qui exploite de manière optimale les spécificités du format 360°. Parmi les critères-clés :
– Faire découvrir un espace
– Etre au cœur de l’action
– Favoriser les déplacements du regard.
Si jusqu’à présent l’usage de la VR par les annonceurs impliquait une durée de format relativement court, il est cependant tout à fait envisageable de développer des formats longs d’au moins une heure pour restituer des événements sportifs ou musicaux mais aussi des documentaires ou de la fiction.
2- Développer un univers immersif
Intrinsèquement, la réalité virtuelle propulse le spectateur en immersion. Logiquement, les dispositifs de captation mettant la caméra à la place du regard humain sont les plus efficaces :
– Sur la tête d’une personne ou d’un animal (par exemple, pour restituer le regard de l’entraîneur ou de l’arbitre pendant un match de foot, pour restituer une visite guidée de ville, pour se glisser dans la peau d’un soldat, d’un enfant ou même d’un animal)
– Dans le poste de pilotage d’un véhicule (par exemple, dans une Formule 1, un avion de chasse, un bateau de course, un grand huit, un vélo, etc.)
Pour que l’immersion fonctionne, Wildbox indique une contrainte fondamentale : la caméra ne doit jamais bouger (c’est au visionnage que le spectateur fera pivoter son regard). Il est donc préférable d’éviter de positionner la caméra 360° sur des personnages qui font des mouvements de tête trop brutaux (comme les sportifs ou les comédiens en train de livrer une performance), au risque de rendre malade le spectateur.
On note que la qualité des caméras utilisées dans la captation 360° influe fortement sur la qualité de l’immersion. Entre les caméras grand public à moins de 500€ – type Gyroptic –, les modèles semi professionnels à environ 2500€ –assemblage de 6 caméras GoPro – et les solutions professionnelles à plus de 100 000€ – type IndieCam – la différence principale réside dans la qualité des objectifs et des capteurs. Alors que les caméras amateurs et semi professionnelles utilisent de grands angles déformants (donc éloignés du regard réel, en créant un effet de distance peu naturel), les modèles de caméra les plus évolués corrigent ce problème en utilisant des focales créant une image conforme à l’angle de vue humain (environ 55°). Les captations en 3D relief (encore peu au point) peuvent également renforcer l’immersion.
De fait, selon la qualité de la captation, une société comme WildBox facture de manière plus ou moins onéreuse la journée de tournage (compter entre 1000 et 5000 €/ jour).
3- Favoriser le déplacement du regard
Par habitude, le spectateur de contenu VR a pour réflexe de ne pas (ou peu) tourner la tête. Pour réaliser une vidéo exploitant le potentiel de la technologie, le réalisateur de programme VR doit donc veiller à développer une narration qui favorise le déplacement du regard :
– En faisant évoluer des personnages autour de la caméra (passage de gauche à droite, de l’avant à l’arrière et de bas en haut). Ainsi, tout le champ de l’action 360° doit être occupé par de l’action à un moment ou à un autre, et contrairement à un cadrage conventionnel l’action ne doit jamais rester dans la même partie du cadre
– En utilisant des décors circulaires qui invitent naturellement à tourner la tête (panorama, vue d’hélicoptère, foules, multiples actions simultanées dans un même décor)
– En utilisant des effets ponctuels : effets de jets ou de chute (objet, eau, arme), passage de personnes ou de véhicules à grande vitesse, éléments surnaturels, etc.
4- Utiliser le son pour orienter l’action
Pour favoriser également le déplacement du regard – et donc favoriser l’action de rotation de la caméra sur son axe 360° – le son, et notamment le son 3D – est un élément narratif indispensable car il a une fonction :
– De guide narratif (le spectateur suit un dialogue, une action, un bruit principal)
– D’alerte (pour favoriser un mouvement de tête brusque par exemple)
Le succès d’une vidéo VR repose dans presque tous les cas sur une utilisation judicieuse du son pour accompagner naturellement les mouvements de la tête et participer à l’efficacité de la narration.
5- Récupérer une sensation physique
Le réalisme de la réalité virtuelle en fait une technologie « physique » capable de tromper le cerveau humain. Pour fonctionner de manière optimale, la VR doit donc recourir à l’utilisation :
– De très haute qualité d’images (image 2K ou 4K plutôt qu’une image HD traditionnelle)
– De captation en son 3D recréant un environnement sonore 360° pour créer l’illusion que des sons proviennent de différentes directions.
Par ailleurs, l’efficacité de l’immersion peut être renforcée en utilisant des accessoires périphériques :
– Leap Motion : technologie infrarouge qui permet de faire apparaitre les bras de l’utilisateur dans un décor de réalité virtuelle (permet de créer des interactions permettant de toucher des objets virtuels).
– Tapis Omni : tapis électrique – sur le modèle de celui des salles de sport – équipé d’un harnais permettant au spectateur VR d’avoir la sensation de se déplacer dans l’espace tout en restant au même endroit.
– Ventilateur, sol vibrant, jet d’eau, chauffage, chaise roulante : de nombreux accessoires traditionnels peuvent accompagner une expérience de réalité virtuelle pour lui donner davantage de crédibilité.
6- Masquer les artifices de la production
Pour fonctionner efficacement une vidéo VR est contraignante en termes de production. Sauf à recourir à des effets visuels en image de synthèse, la captation 360° oblige à dissimuler le tournage de la vidéo. Les micros, les lumières, les fils électriques, les accessoires techniques, l’équipe de tournage et le cadreur doivent disparaitre totalement du champ pour ne pas perturber l’efficacité de la narration. Cette contrainte oblige le producteur à réduire son équipe et ses moyens, mais également à dissimuler les objets.
La miniaturisation, la qualité et la légèreté du matériel permet néanmoins de contourner cette difficulté : une caméra 360° peut aisément être placée dans un décor, sur une personne ou sur un drone autonome. C’est là une contrainte forte (notamment dans le cas de captations longues) car les techniciens peuvent difficilement accéder au matériel pour corriger d’éventuels problèmes techniques, ou plus simplement pour contrôler le rendu du tournage.
7– Employer une post-production spécifique
Pour fonctionner, la plupart des caméras 360° combinent plusieurs caméras (jusqu’à 14), ce qui oblige le producteur à passer après le tournage par une étape de « mapping » permettant de fusionner les images des différentes caméras en une seule. On peut compter jusqu’à 1 jour de post-production par jour de tournage pour réaliser cette seule opération. Passer cette étape, la vidéo VR peut être montée ou non. Pour réduire les coûts et favoriser le sentiment d’immersion, la plupart des vidéos VR disponibles aujourd’hui n’utilisent pas de montage vidéo. Pour autant, le montage 360° est possible et peut contribuer à créer une grammaire visuelle originale (il sera néanmoins légèrement plus coûteux qu’un montage traditionnel du fait du temps de traitement des données.
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Contact : Frédéric Boismal (Fondateur / Dir. Communication) – 01 71 19 97 26
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